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Les échos de Valclair
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30 octobre 2005

Accumulation culturelle et trop bref suspens

 

Quand on a du temps du Paris c’est hallucinant ce qu’on peut faire, ce qu’il y à faire. Trop peut-être. Multitude des sollicitations. Risque de la dispersion. Á la fois plaisir de la découverte et sensation de ne pas aller au cœur des choses. C’est un peu le même problème finalement que face à l’ordinateur, face aux sites ou aux diaristes que je vais découvrir en sautant de liens en liens. Je passe, je survole, j’ouvre des portes, il y a des couloirs que j’aurais envie de suivre, d’autres me sollicitent, je passe, je passe…

Ces jours-ci j’ai vu l’exposition sur les céramiques céladon, quelques très belles pièces, j’y suis allé avec Constance qui est elle plus particulièrement motivée par ce genre d’expo puisqu’elle pratique elle-même la poterie, occasion de revoir le Musée Cernuschi dans sa présentation rénovée et de se promener dans le parc Monceau, dans ce bout de Paris tout à l’opposé du notre et que je connais peu… J’ai découvert la nouvelle cinémathèque avec l’expo Renoir-Renoir, la confrontation du père et du fils, excellente expo, envie de revoir certains films du coup j’ai regardé en rentrant « Partie de campagne » dont j’ai une cassette vidéo enregistrée je ne sais quand mais j’ai envie d’en voir ou d’en revoir d’autres… J’ai été au ciné aussi, j’ai vu « Caché » d’Haneke, suspense psychologique remarquablement mené, mais au-delà cette mécanique froide crée-t-elle de l’émotion, pas vraiment, alors cela vaut-il la peine… Et j’ai vu « Combien tu m’aimes ? », bof, bof, c’est du Blier, brillant mais pas précisément léger, limite vulgaire, mais parfois comme toujours il sait toucher juste… J’ai lu « Funérailles célestes » de Xinran, un beau livre, et « Le roman des Jardin », déplaisant…

On a été pendant deux jours prendre nos quartiers dans le grand ouest parisien chez la mère de Constance. Histoire de sacrifier à quelques moments de convivialité familiale mais histoire aussi pour nous qui ne partons pas au cours de ces brèves vacances, de se mettre au vert, ou un peu plus près du vert, envie de faire une grande rando en forêt ou pourquoi pas de pousser jusqu’à la mer : on s’est contenté de la forêt de Lyons, ce n’était pas désagréable, belles futaies de hêtre, joli village normand, presque trop léché, beau temps encore et si doux, j’ai marché en chemise, il y a eu quelques coups de vent et alors de petites pluies de feuilles dorées descendaient vers nous en tourbillonant. Mais voilà, retour chez la grand-mère le soir même, pas mal de bagnole quand même, là encore le sentiment d’avoir fait trop vite, de ne pas s’être laissé le temps de pénétrer les choses de l’intérieur. C’était un suspens, une césure à notre quotidien parisien mais trop brève, il aurait fallu au moins se prendre un vrai week-end dans la campagne, lorsqu’on dort ne serait-ce qu’une nuit dans une chambre d’hôte, qu’on se couche et qu’on s’éveille dans un lieu inconnu, alors oui on a le sentiment bienfaisant de la césure, d’avoir pris de vraies « vacances », aussi courtes qu’elles aient été.

Je ne regrette aucune de ces activités. Chacune a été un moment de plaisir ou du moins d’intérêt. Mais elles ont en même temps suscité l’envie de plus encore et, pas loin en embuscade, le sentiment de frustration. Comme si tout toujours était une course sans fond. La course au boulot, la course sorti du boulot. Apprendre à s’arrêter, trouver le bon tempo, ne pas vouloir toujours plus, il y a encore du chemin à faire…

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