Anniversaire:
Pourquoi
suis-je à cran aujourd'hui ? Et pourquoi l’étais-je depuis deux-trois
jours ? Pourquoi ai-je eu ces petites bouffées d’angoisse irrationnelles
alors même que j’étais en vacances ? Je crois que je le sais, c’est parce
qu’on est tout près de ma date d’anniversaire…
Par
curiosité j’ai feuilleté mon journal depuis que je l’ai repris de façon
régulière en 1999, il y a toujours des moments difficiles autour de cette date.
Il
y a le fait objectif, sûrement. Le fait qu’une année est passée, encore, et
qu’on va prendre le temps de le faire remarquer. Mais ce n’est pas seulement
ça. Le fait objectif, il me semble que je l’assume à peu près. Á peu près sans
plus sinon tout ce qu’il y a autour ne me serait pas si pénible. Enfin pénible
n’est pas exactement le mot puisque ces moments là peuvent aussi être source de
plaisirs et de bons moments au final, disons plutôt que ce temps est source de
malaise parce que je nage en pleine ambivalence.
Je
déteste la célébration des anniversaires et du mien en particulier et pourtant
je serai mortifié qu’on l’oublie. Je suis gêné par l’aspect rituel des cadeaux
offerts, cette espèce d’obligation que se font les gens de donner un livre, un
cd, un objet dont le plus souvent je n’aurais rien à faire et pourtant je
serais agacé de ne rien recevoir. Cela va même, comble du paradoxe, jusqu’à de
la frustration si j’ai l’impression d’être moins bien « servi » que
d’autres lorsque l’on fête collectivement des anniversaires (ou pour Noël aussi
où je vis à peu près les mêmes syndromes) ! Et puis je suis ravi quand par
hasard je reçois quelquechose que je n’attendais pas et qui rencontre vraiment
mes intérêts ou me fait faire une découverte, la surprise c’est plus plaisant
tout de même que le cadeau tiré d’une quelconque wishlist. D’ailleurs des
wishlist je n’en fais pas, j’aurais l’impression de quémander, ça ne me plait
pas, je prends ça de haut avec des « ce n’est pas la peine » ou des
« je n’ai besoin de rien ». Ou alors parfois j’en fais du bout des
lèvres, quand vraiment on me sollicite avec beaucoup d’insistance. Et avec de
telles réticences je m’étonne de recevoir parfois des choses dont je n’ai rien
à faire ! En fait je voudrais que les gens trouvent par eux-mêmes des
façons de marquer leur amitié ou leur affection qui colle avec ce que j’attends
ou qui soit vraiment personnelle, qui soit, pourquoi pas, un moment partagé
simplement, une invitation au théâtre ou au restaurant et pas ce défilé avec
les paquets obligés. Mais alors pourquoi ne suis-je pas capable de le formuler
si c’est cela que je souhaite ?
Le
seul point qui est clair c’est qu’il y a là-dessous sûrement chez moi des
éléments de malaise qui touchent à bien autre chose puisque je me sens atteint
alors qu’objectivement tout ceci peut sembler dérisoire. Je retombe tous les
ans à l’approche de mon anniversaire ou des festivités de Noël dans ce même
malaise tortueux.
En
général il ne dure pas. Une fois la festivité en cours ces agacements
s’estompent ou même disparaissent, en général je suis plutôt bon public une
fois engagé dans la fête et je n’y passe pas de si mauvais moments mais alors
pourquoi toutes ces complications dans ma tête avant...
Allez
y comprendre quelquechose !