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Les échos de Valclair
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17 novembre 2005

"Following Sean"

Je suis au bureau et j’écris pour moi non sans avoir été faire auparavant un petit tour de mes diaristes favoris ! Et ben, c’est bien la première fois depuis la rentrée de septembre ! C’est un signe sympathique, j’ai enfin rattrapé tout mon retard dans mon travail, pour une fois je ne suis pas dans l’urgence. J’ai bien une petite gêne, à faire autre chose au bureau que ce pourquoi je suis payé, c’est ridicule dans la mesure où je fais ce que j’ai à faire, c’est un vieux surmoi envahissant avec lequel toutefois je m’arrange assez bien…

Bon, je regarde par la fenêtre, je vois qu’il fait un temps splendide, beau soleil froid, teintes automnales sur les feuilles des arbres, je préférerais encore être dehors, enfin ça quand même je ne peux pas, j’attends un rendez-vous qui ne devrait pas tarder mais c’est agréable cette petite respiration entre deux…

Je voulais dire quelque mots de « Following Sean » que j’ai vu hier, qui m’a bien plu et qui mérite sûrement un relais, il ne passe que dans une petite salle du quartier latin. (enfin il passe à Toulouse aussi, c’est qu’ils ont de super bons cinés à Toulouse, ô Toulouse, c’est même en lisant l’excellent commentaire de Samantdi que s’est accélérée mon envie d’aller voir ce film).

Ce que j’y ai aimé c’est l’espèce de mosaïque humaine qui se dessine peu à peu, à travers les périodes, à travers les lieux, des années 60 à aujourd'hui. S’y croisent un grand nombre de personnes et d’itinéraires entre la famille de Sean et celle de l’auteur du reportage originel et du film d’aujourd'hui.

Aucun manichéisme. Pas de théorie abstraite sociologique ou politique. On croise des gens à différentes étapes de leur vie. Ils deviennent ce qu’ils sont en suivant des chemins qui peuvent paraître improbables. Il y a les transmissions, celles qu’on assume et celles qu’on refuse mais il y a aussi l’air du temps, l’effet des rencontres et des hasards. De tout cela chacun est fait, chacun s’est fait à travers les contradictions, à travers les nostalgies, celles des époques militantes comme celles du temps des illusions hippies. L’auteur les regarde vivre et vit avec eux, son regard est humble, respectueux de chacun dans ses différences, dans son devenir, bienveillant à l’égard de toutes les personnes.

J’aime aussi que s’y rencontre une Amérique autre, une Amérique ouverte qu’il fait du bien d’apercevoir en ces temps de busheries dominantes.

C’est avant tout une œuvre autobiographique : on suit le jeune Sean du petit garçon fils de babas typique du San Francisco des années 60 jusqu’à l’homme d’aujourd’hui, ouvrier électricien et père lui-même d’un petit garçon. Mais on suit surtout le réalisateur du film, parce que du court métrage au film d’aujourd'hui, c’est à travers son regard, à travers ses mots, à travers ses propres mutations que l’on suit les autres personnages et les temps qui changent.

Il flotte sur tout cela une vague nostalgie, celle du temps qui passe tout simplement, des visages d’adultes qui deviennent des visages de vieillards, des visages d’enfants mutins ou de jolies demoiselles à l’éclatant sourire qui deviennent des visages trop sérieux d’adultes. Je l’ai bien ressenti en sortant, j’étais dans ce quartier que j’ai tant arpenté adolescent mais où je vais rarement maintenant, il n’y a plus que des restos grecs et des attrape touristes par ici, la librairie Maspéro était juste là, nous allions y traîner pour feuilleter Granma, Partisans et les bouquins de la Tricontinentale avant le ciné. La salle elle-même d’ailleurs où se donne le film, avec son entrée et ses couloirs étroits et vieillots est encore à l’image des salles d’arts et essais de l’époque, loin de ces complexes rutilants aux salles vastes, modernes et confortables comme les MK2 où je vais surtout désormais. Bref j’ai fait dans ma tête moi aussi mon petit parcours à la « Following Sean »…

Et si vous voulez suivre Sean vous aussi, aller voir le film bien sûr si vous en avez l’occasion, sinon vous pouvez vous rendre ici.

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Commentaires
T
J'ai envoyé l'adresse de ton blog à Ralph Arlyck, ton article va lui faire plaisir ! Merci Valclair :)
S
Ah, ça me fait plaisir que tu aies aimé...J'ai ressenti la même chose que toi. Un film plein d'humanité sur lequel flotte un petit parfum de nostalgie...
Les échos de Valclair
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