J’ai lu ces jours derniers
chez l’Idéaliste qui est Le grand spécialiste de ce genre de débat dans la
blogosphère (amical sourire, cher Idéaliste) diverses considérations sur l’amour
en ces diverses formes. Il y était question entre autres et dans le désordre,
du désir, de l’état amoureux et de l’amour au long cours, de l’amour
« altruiste »(?) et de l’amour besoin…
Il me semblait que manquait
dans tout cela une autre modalité, ce qu’on pourrait appeler peut-être tout
simplement l’amitié amoureuse.
L’amitié c’est une très
belle chose, infiniment précieuse. Elle implique un échange assez profond et
une confiance mutuelle partagée. Elle peut perdurer à travers tous les aléas de
la vie, mais elle connaît nécessairement des moments où son intensité, les
rapprochements qu’elle induit sont plus ou moins fréquents, plus ou moins
riches. Elle peut aussi bien sûr s’étioler ou s’éteindre mais quoiqu’il en soit
elle s’inscrit dans une temporalité au minimum assez longue.
L’amitié peut s’enrichir de
tendresse partagée, de contacts plus ou moins poussés, plus ou moins accomplis
entre les corps, s’auréoler de ce plaisir qu’on appelle à la légère physique
comme disait une grande dame, bref se parer de tout ce qui peut la faire
qualifier d’amoureuse.
C’est une amitié comme une
autre mais qui comporte ce plus (et quel beau plus !) d’impliquer les
personnes dans leur entier, sans les saucissonner comme le fait trop notre
culture judéo-chrétienne entre l’âme noble et le corps méprisé.
C’est une amitié qui ne peut
fonctionner qu’en se pensant sans exclusivisme, sans attente démesurée, dans le
respect de l’autre et des liens auxquels chacun est attaché par ailleurs,
favorisée par un minimum de distance et un contexte qui ne saurait être celui
du quotidien. Elle n’est pas passionnée, certains pourrait penser que de ce
fait elle n’est que tiédeur, qu’elle n’en vaut pas la peine. Ils auraient bien
tort. Enfin peut-être est-elle le privilège d’adultes mûrs affectivement
(enfin, à peu près, qui l’est jamais tout à fait !).
Oui peut-être n’est-elle concevable
qu’à une certaine étape de la vie, quand les passions de tous ordres se sont au
moins en partie émoussées, il y a moins d’exaltation certes mais moins aussi de
déconvenues cruelles, oui elle est un privilège de la belle maturité, il nous
en faut bien quelques uns de privilèges à nous jeunes croulants qui ne le sont
pas encore trop…
Si nous la rencontrons,
l’amitié amoureuse, sachons en jouir.