Il neige sur Paris
Grosse
averse de neige tout à l’heure, juste comme je sortais de la FNAC où j’avais
été retirer des billets de théâtre. Vent tourbillonnant, les flocons dans les yeux,
mon manteau tout blanc en quelques instants...
J’adore
la neige. Évidemment ce n’est que la neige à Paris, c’est à dire rien du tout,
une volée de flocons, une pellicule sur les voitures, le velux au-dessus de ma
chambre obscurci, les arbres dans la cour paré de blanc. Sur le sol trop chaud
de la ville, cela ne tient pas ou au mieux un temps très bref pour
n’être ensuite que grise et glissante gadoue. Mais c’est immédiatement pour moi
des pensées d’ailleurs, pensées de campagne qui se couvrent de blanc, pensées
de marche ou de glisse silencieuse sur un sol soyeux ou craquant, pensées de
silence ou de bruits amortis, pensées de froid qui pince les pommettes, pensées
de feu de bois au retour et de chocolat fumant…
Enfin
c’est pas tout ça ! Lourd programme ce week-end. Les ouvriers qui ont
refait les chambres des garçons viennent de terminer. C’est beau tiens !
Les vieux murs pourris avec leur fissures et leurs tâches d’humidité redevenus
nets et blancs, le lino fatigué remplacé par du parquet, ça en jette. Il faut
qu’on réintègre tous leurs meubles entassés dans le salon dans les chambres.
Comme par hasard Taupin a un rapport à rédiger en anglais ce week-end dernier
délai pour sa candidature à une année d’études à Cambridge et Bilbo a une
dissertation de philo pour lundi et une compétition de karaté dimanche. On va
essayer de faire en sorte que ces messieurs se rendent tout de même un peu
disponibles pour aider quand même leurs vieux parents à réinstaller leur propre
espace ! Enfin je dis ça mais je suis quand même surtout super heureux de
les voir actifs et toniques, bien dans leur vie et dans leurs études, allez on
fera bien ça pour eux…
Je
suis content en tout cas que nous puissions retrouver plus d’espace. Là c’était
un peu tendu, le week-end surtout quand Taupin rentre. Je vous dis pas :
trois ordinateurs dans notre bureau à Constance et moi ça fait beaucoup et puis
il y a la queue pour avoir la connexion internet…
« Attends
j’ai juste un mail à passer… »
« Mais
t’arrête pas de tchater là, t’as rien de mieux à faire… »
« Eh
en plus tu te lances dans une partie d’échecs en ligne, hé, oh, et moi… »
Un des grands progrès dès qu’ils auront réintégrés leurs chambres ça va être l’installation du wifi pour qu’ils puissent se connecter de chez eux, ça va désengorger l’espace autour de moi, c’est quelquechose qui me manque à moi, un lieu de tranquillité, quand j’ai envie d’écrire ou tout simplement d’être avec moi-même.