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Les échos de Valclair
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5 décembre 2005

Texte perdu

Cet après-midi au bureau j’ai eu un peu de temps. Je me suis mis à écrire pour moi. Ça venait bien, j’étais content de mes mots. J’y parlais de rêveries et de sentiments qui m’ont traversé ces derniers jours. Et puis j’ai été dérangé ce qui est tout de même normal, je n’étais pas là où j’étais pour écrire mon blog ! Mais dans le mouvement j’ai fermé le document en cours sans doute précipitamment, j’ai cru avoir enregistré, je ne l’avais pas fait, mon texte s’est trouvé perdu...

Ce n’est pas sans doute une maladresse de hasard, c’est plutôt un acte manqué significatif. C’est l’expression d’une culpabilité toujours présente, en tout cas le signe de mon intranquillité, lorsque je me hasarde au bureau à faire quelquechose qui n’est pas en rapport avec mon travail. Ça m’agace de subir ainsi les diktats d’un surmoi professionnel et social bien ancré et pourtant sans justification. Je réagis comme un collégien qu’un prof surprendrait à lire une bédé pendant le cours, comme un gamin pris en faute par son père, comme un employé surpris par son patron. Et pourtant je n’ai aucun prof sur le dos, pas de père qui me surveille, aucun supérieur hiérarchique sur place. C’est moi même qui, dans la tête, m’institue mon propre surveillant. Débile non ! Il serait temps tout de même d’être grand…

Ça m’agace très fort de perdre un texte déjà écrit. Non que je juge mes mots inoubliables évidemment. Ils ne manqueront à personne en fait. Mais moi, j’ai l’impression d’avoir perdu une petite part de moi, c’est comme une amputation. J’ai l’impression que c’est irrémédiable. Jamais je ne pourrais les retrouver tout à fait. Et je m’exaspère encore plus à tenter de les reconstituer.

C’est ce que j’ai essayé de faire pourtant en rentrant à la maison. Sans conviction. Les mots ne venaient pas spontanément. Ils me paraissaient décalés par rapport au moment où je les avais d’abord produits. Ils sentaient le réchauffé. Je ne leur trouvais plus le même air de vérité. Alors tant pis, je renonce, je ne vous livre que ces mots-ci, pas bien intéressants mais bon, eux au moins, sont bien l’expression du ressenti du moment. Les pensées que j’ai eues reviendront je pense, sous une autre forme, elles donneront d’autres mots alors, et donc ce sera pour plus tard…

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Commentaires
C
héhé Nuages...c'est drôle de te retrouver ici...<br /> Dis-moi Val...tes mots tu les as retrouvés?
N
Moi aussi, j'ai fait une bourde informatique, mais qui s'est bien terminée, ouf !<br /> Voici ce que j'en disais sur mon blog :<br /> <br /> Oups !<br /> A 18 heures, je me mets à nettoyer mon ordinateur (un Mac portable) avec le kit ad hoc (petit spray, chiffon micro-fibres, etc...), mais j'ai sans doute fait l'erreur de ne pas l'éteindre. Je frotte, je le bichonne, écran réglé sur le minimum de luminosité (noir, quoi), je frotte aussi les touches, etc... Et quand je remets l'écran en position normale (bien lumineux), paf, tout est réinitialisé ! J'ai certainement appuyé par mégarde sur des touches, ou des combinaisons de touches, qu'il ne fallait pas...<br /> Mes adresses dans le "Carnet d'adresses" ont disparu, mon étalonnage d'écran a disparu, je ne peux plus envoyer ni recevoir de mails (il me demande plein de données...), je ne peux plus accéder à mes polices de caractères, etc, etc...<br /> Quelques mois déjà que je me débrouillais parfaitement en informatique, et patatras ! Il va falloir appeler un expert...<br /> Help !<br /> <br /> Bon, ça c'était à 18 h 45, et depuis lors, ouf ! L'un ou l'autre expert appelé au téléphone ne pouvait pas m'aider comme ça, mais m'a dit où était le problème : en frottant amoureusement ce clavier et cet écran, et surtout en frottant involontairement les touches, sans voir sur quoi j'appuyais par mégarde (puisque j'avais mis l'écran en position la plus sombre possible, pour voir s'il devenait bien propre, arf arf), j'ai déplacé des flopées de programmes de la "bibliothèque" à un autre dossier sans nom, créé aussi par ces frottements aveugles et intempestifs ! Et voilà pourquoi rien n'allait plus ! Bon, je me dis, il va falloir remettre tout ça en ordre, trrrèèèèès soigneusement, remettre tous ces programmes à leur place dans la jolie petite "bibliothèque", ce que j'ai fait, ça m'a pris deux ou trois heures, un à un, je ne vous raconte pas les détails... Et voilà, vers 22 heures, tout a l'air de re-marcher convenablement, j'ai récupéré mon "carnet d'adresses", mes polices de caractères (sauf une ou deux, mystère), ma boîte e-mails un instant récalcitrante, mon écran étalonné tout joli, ouf, ouf, ouf ! J'espère que tout remarche comme avant, il faudra attendre quelques jours pour en être sûr...
V
Janu, certes, mais l'agaçant c'est justement de l'avoir perdu, "ce murmure".<br /> <br /> Alain, bien sûr, il faut de la conscience professionnelle.<br /> Mais ce qui compte pour moi c'est de faire correctement ce que j'ai à faire, au regard de l'idée que je m'en fais, en conscience justement...<br /> Ce qui peut m'amener par exemple à travailler hors de mes heures de travail sans contrepartie s'il en est besoin.<br /> Ce que je remets en cause par contre c'est l'attitude infantile consistant à me culpabiliser de faire autre chose sur mon temps normalement travaillé. Si j'ai fini ce que j'ai à faire parce que j'ai travaillé vite, parce que je me suis bien organisé (ou si je prends le risque de me créer une charette pour les jours à venir), c'est moi que ça regarde, je n'ai pas à me sentir en faute à l'égard d'un grand chef institutionnel quelconque ou d'un papa que je me crée dans la tête...
A
Tu écris : "C’est l’expression d’une culpabilité toujours présente, en tout cas le signe de mon intranquillité, lorsque je me hasarde au bureau à faire quelquechose qui n’est pas en rapport avec mon travail"<br /> <br /> Est-ce une culpabilité ? Ou cette petite voix de la conscience qui te titille ?<br /> Est-on au boulot pout être payé à faire autre chose de l'ordre du privé ?<br /> <br /> Il y avait des ouvriers chez moi il y a qq jours pour repeindre/tapisser/moquetter.... J'entendais ce qui se passait (je ne pistais personne, mais j'étais dans la pièce à coté donc j'entendais). L'un des jeunes recevait sans cesse des appels perso. sur son portable.<br /> Ca fait des heures facturées que je paye... Peut etre faut-il que je lui paye aussi l'abonnement à SFR ?<br /> Mais bon, c'est vrai je suis un vieux con !<br /> <br /> (désolé je donne l'impression de te critiquer, mais ma remarque dépasse largement tes propos. Et j'ai moi-même "fait aussi autre chose", notamment quand j'étais "le chef" ! Je disais je m'arrange avec ma conscience, mais il faut peut etre clair : c'était pour moi un manquement professionnel, donc une forme de faute à assumer consciemment, pas une culpabilité qui est un forme de justification).
J
Je ne trouve pas ça le moins du monde inintéressant, aussi bien cette façon qu'a l'écriture "pour rien", pour soi, de rester simplement transgressive, que cette sorte de mystère en vertu duquel il y a ce murmure qui demande qu'on l'écrive et qui a son moment, lequel passé c'est trop tard, c'est à autre chose de venir. Inspiration ils disaient, une urgence symbolique. On connaît tous ça je crois, certains travaillent la mnémotechnie.
Les échos de Valclair
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