Six choses de moi
Je
me suis trouvé interpellé par Ophélie pour participer à l’un des blogo-jeux en
cours en ce moment. J’aime et je n’aime pas les blogo-jeux. Ils forment une
sorte d’autre type d’atelier d’écriture auquel il peut être intéressant de se
soumettre, ils créent de la convivialité blogosphérique (sympa tu as pensé à
moi et moi justement je vais penser à vous) mais ils alimentent aussi la
dispersion redoutable bouffe temps et avale priorités…
Enfin
bon celui-ci ne me déplait pas et puis venant de la sympathique Ophélie…
Il
s’agit de donner « six faits aléatoires » de soi… Aléatoires ?
Comment pourraient-ils l’être ? Il faudrait avoir toute une valise de
faits, préparés à l’avance, qui seraient un peu une somme de soi et dans
laquelle gentiment on piocherait… Où alors il faudrait chopper ceux qui
viennent spontanément à l’esprit, pas facile ça, il faudrait peut-être lancer
ce type de consigne dans un atelier d’écriture en temps très limité, allez y,
vite, faites courir votre main sur le papier, tout de suite, voyons ce que ça
donne, moi j’ai vu cette consigne avant-hier, ce n’est pas que j’y aie pensé
consciemment mais sûrement il y a des choses qui ont dû cheminer…
Alors
qu’est ce qui vient :
1) l’odeur
du sapin, autrefois, au moment des Noëls chez mes grands parents, quand on
rentrait dans le salon le matin, les adultes avaient installé l’arbre pendant
que nous dormions, l’odeur nous saisissait en ouvrant la porte et
l’éblouissement des cadeaux, et cette odeur je ne l’ai jamais retrouvé, je n’ai
jamais retrouvé cette magie là, même dans les Noëls avec mes enfants petits.
2) La
colère, il m’arrive de basculer dans la colère, je ne sais pas pourquoi, de
façon parfaitement irrationnelle, ça bascule,à partir d’un petit fait, d’un
petit mot, parfaitement dérisoire, d’une résistance d’un objet (ah le clou qui
refuse de se planter correctement !), c’est une colère sombre, froide,
toujours tournée d’abord vers moi-même , je déteste mes colères…
3) Le
plaisir immense, quand la journée est close de me mettre dans mon lit, avec un
bon livre, loin des babils de la journée, loin de l’écran fascinant de mon
ordinateur, fermer les écoutilles et m’envoler dans les mots, l’ennui c’est que
je suis souvent un peu crevé et que mes yeux se ferment plus vite que je ne le
voudrais...
4) Les
serpents, j’ai une phobie, une vraie phobie, si j’en aperçois un je ne peux
m’empêcher de sursauter violemment, et ça peut être pareil avec un lézard, avec
un ver de terre, avec une branche même à l’aspect trompeur. Allez, je suis
grand maintenant, je me maîtrise à peu près, mais faut vraiment que je prenne
sur moi... Et sur un écran, c’est pareil, les scènes où ça grouille, genre cette
la fameuse scène de l’Arche perdue, impossible, je mets les mains devant les
yeux même si je tente gorge serrée d’écarter les doigts…
5) Faire
des courses quand il y a la foule, impossible, j’y vais toujours à contre-temps
des autres, je suis au marché dès l’ouverture, pas de grasse matinée le
week-end, pareil pour les boutiques, on ne m’y verra pas le samedi après-midi,
alors les soldes pensez !!!
6) D’ailleurs
je suis du matin. Me lever tôt, sortir par une belle matinée, au premier
soleil, quand tout est encore calme, quel bonheur, je suis plus ou moins du
soir aussi, sauf qu’il m’arrive de m’écrouler (cf point 3), au fond c’est de
l’après-midi que je suis le moins, je crois que je pourrais être un grand
siesteur, allez vivement la retraite !
Voilà
ce qui est venu, à peu près spontanément, l’un entraînant l’autre. Ce qui est drôle
c’est cette image de mes Noëls d’enfance, je ne sais pas du tout pourquoi ça a
surgi, comme ça, c’est un souvenir plutôt qu’un fait mais un souvenir
naturellement c’est un fait…
Et
l’autre aspect du jeu c’est de balancer le bébé à d’autres, cinq personnes en
l’occurrence...
Alors
voilà, je lance ça à Pralinette parce que je l’aime bien, je la connais un peu
et que ça fait un moment que je n’ai pas dialogué avec elle, c’est une façon
indirecte de le faire, à Iles Cook parce que je l’ai déjà croisée, qu’elle
était partie pour d’assez longues vacances et vient de revenir, c’est une façon
de lui dire bonjour, à Ségolène parce que je ne la connais pas mais que je
l’approche à travers ses mots forts, que je me plais à la deviner, à Traou
parce que je la découvre d’hier et de façon tout à fait indirecte (c’est chez
elle que Coumarine a trouvé le tableau énigmatique et beau qui est l’acccroche
d’écriture du dernier Paroles plurielles), à AlainX parce qu’il faut bien un
homme tout de même, hé, ho, et parce que je pense qu’il ne se prêtera pas à ce
genre de mondanités blogosphériques, mais sait-on jamais, histoire de me faire
mentir…