Trou d'air
Puits
de négativité aujourd'hui, enfin pendant quelques heures, heureusement ça passe
en général assez vite mes mauvais moments mais ce qui m’agace c’est que je ne
peux rien faire, les conduites qui seraient rationnelles et que j’analyse
parfaitement sont hors d’atteinte, je me laisse submerger et ne peux que suivre
la pente de mon malaise.
C’est
assez fréquent ça chez moi. Une espèce de cyclothymie. Qui m’exaspère d’autant
plus qu’il y a pas mal de choses plutôt bien dans ma vie en ce moment, plutôt
pétillantes, des relations, des projets, des envies et puis pouf, de temps en
temps, c’est comme ça, les bras tombent, pas moyen ni de se mettre à
quelquechose, ni de jouir de sa vacance.
Je
me réjouissais d’être en vacances réellement depuis ce matin (toute la semaine
déjà c’était plutôt cool, quelques heures au bureau sans plus, des
horaires quasi à mi-temps). Et puis, et puis, je ne me suis pas mis sur le bon
pied de toute la journée…
D’abord
j’ai voulu écrire. J’ai une idée de nouvelle qui m’accompagne depuis un moment
et à laquelle je n’avais pas encore trouvé le temps de me coltiner. Ce matin me
paraissait idéal. Mais rien à faire. Les mots ne sont pas venus. Je sais un peu
pourquoi. J’ai plusieurs directions possibles, je n’arrive pas à en prendre une
plutôt qu’une autre, ça arrive quand on écrit ces moments de blocage, puis ça
se débloque tout à coup mais pas là, au contraire la nouvelle a semblé
s’éloigner à mesure que je tentais d’avancer, j’ai senti que j’en perdais le
goût, j’ai commencé à me demander le sens qu’il y avait à tenter de l’écrire.
Mauvais, quand ça commence comme ça, inutile d’essayer de continuer. Je me suis
arrêté. Je reverrai plus tard, un autre jour, peut-être…
Cet
après-midi une des amies de Constance est venue travailler avec elle à la
maison sur un projet associatif qu’elles partagent. Cette fille, sympathique au
demeurant, a une voix très sonore et haut perchée. La configuration de
l’appartement est telle que je les entendais, parfois ce genre de situation ne
me gêne pas parce que je suis assez à ce que je fais pour entrer dans ma bulle.
Mais là si, ça me gênait, ça m’exaspérait même, c’était comme si je participais
sans le vouloir à leur conférence, bêtement je n’ai pas su leur dire (ou pas
voulu, peut-être parce que je craignais de me retrouver dans la même incapacité
que le matin, devant MON incapacité). J’ai préféré partir me balader, j’ai
traîné plus que joui de la balade, vague envie de cinéma mais sans grande
détermination, j’ai loupé l’heure de début de séance, je suis rentré à la
maison, voilà, pas content de moi...
En
arrière fond il y a aussi ce qu’on va faire ces jours-ci. Moi j’avais des
envies de partir, je pensais aller chez des amis dans les Landes mais ça ne se
fait pas, ça ne colle pas de leur côté, ça m’allait très bien ce petit voyage, j’avais
des envies de campagne, de forêt, de bords de mer,. Constance elle n’a pas très
envie de partir, on essaie vaguement de faire un projet alternatif, manque
d’énergie là aussi, mais c’est plus grave peut-être docteur, c’est un manque
d’énergie à tenter de faire quelquechose ensemble…
Et
qu’est ce que je trouve à faire en rentrant de ma sortie un peu languide de cet
après-midi, écrire ces mots, est-ce bien la peine…
Sorte
de catharsis tout de même, ça va mieux, voilà, de toute façon on attend des
amis qui viennent dîner ce soir, je vais me mettre à la pluche, ollé…