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Les échos de Valclair
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25 février 2006

Claustrophobie

Il se trouve que j’étais aujourd'hui en milieu d’après-midi dans le quartier des Halles. Je me suis dit, je vais en profiter pour aller au cinéma et faire quelques achats à la Fnac. Je fréquente peu ce genre d’endroit surtout le samedi après-midi, je comprends aisément pourquoi !

La foule est compacte, trop compacte. Les queues devant l’UGC s’entremêlent et saturent l’espace, je ne me sens nulle envie finalement de poireauter dans cet étouffoir pour aller au cinéma, tant pis pour « L’Ivresse du pouvoir », ce sera pour un autre jour. Si j’aime tant les salles du MK2 bibliothèque c’est aussi parce qu’elles donnent sur des espaces ouverts, que la plongée dans l’espace clos et noir de la salle, ce moment où l’on s’abstrait, où l’on rentre dans le cocon, n’est qu’une parenthèse qu’environnent les ciels.

Pour rejoindre la Fnac, il me faut traverser le vaste espace souterrain que bordent les boutiques du lieu, temples de tous les achats, où se pressent les foules, toutes sortes de foules, celles d’ici et celles que le RER fait débarquer du fond des banlieues, celles qui peuvent consommer, celles qui en rêvent seulement ou qui viennent y réanimer leurs compréhensibles frustrations.

A la Fnac même étouffoir naturellement, la circulation entre les rayons n’est pas fluide, il fait une chaleur étouffante, comment me sentirais-je à l’aise pour farfouiller à la recherche des deux trois titres que j’avais en tête ou pour trouver l’oiseau livre inconnu qui m’aurait fait de l’œil.

Je n’y traîne pas longtemps, je me sens trop oppressé, je sors de là les mains vides mais sans regret. Ouf, dehors un air vif et même un timide rayon de soleil qui cherche à percer le couvert de nuages. Beaucoup de monde encore dans la rue mais là ce n’est pas du tout pareil, il y a l’espace au-dessus de moi, tous ces gens qui passent peuvent devenir un spectacle, la variété de la rue peut devenir un plaisir, ces gamins sous leurs casquettes et leurs capuches, cette tribu de gothiques dans leurs grands manteaux noirs, avec leurs visages émaciés, leurs piercings et leurs breloques cuirs et métal, ces filles sapées qui traînent leurs sacs aux armes des boutiques où elles ont fait leurs achats, ces touristes en goguette, et puis les autres, tous les autres, tous ces mondes qui se croisent et que traverse un Valclair vaguement ahuri mais qui respire… Je marche jusqu’à la Seine, je passe un moment encore à regarder couler le fleuve, puis je prends le bus qui me ramène dans mon petit coin de Paris presque provincial, le bus les voies d’en dessus naturellement, pas le métro et les voies d’en dessous…

Place Saint Michel je croise encore un autre monde ! Devant la fontaine s’agite une bande de crapauds et de grenouilles, brandissant des pancartes « sauvez les tout-petits », réclamant l’abolition de la loi Veil et chantant des cantiques autour d’un curé en soutane à gueule de para. Manquaient plus que ceux-là, tiens !

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Commentaires
P
C'était en 1970 ou en 1971, mon premier voyage à Paris. Offert par mes parents. Ma mère voulait nous emmener voir la fontaine aux Innocents, qu'elle avait tant aimée, jeune fille. Nous nous sommes promenés dans les Halles (encore en activité), et c'était vraiment un autre monde, un monde que je comprendrais mieux quand je lirais "le ventre de Paris", Saint-Eustache... Le monde, et puis, nous avons trouvé un petit café, un vrai bui-bui, qui ne payait pas de mine, où une cabaretière nous a servi, avec soin et amour, une salade de tomates faite quasiment devant nous, un plat de charcuterie, du vrai bon pain "français" comme on dit chez nous, en Belgique (pour ne pas dire... Une baguette...) et un vin probablement délicieux (que je n'ai pas goûté, étant très jeune...) - Plus tard, j'ai vu le trou des Halles, et puis la galerie marchande, mais tout ça se mélange dans ma tête, de vieux passages commerçants XIXème, le Centre Pompidou, et la visite d'une expo sur l'histoire de la Haute couture parisienne, au Grand Palais.
C
Je n'aime pas la foule non plus...la chaleur des endroits fermés où se pressent les gens, où l'on se fait bousculer, ou l'on doit se battre pour se frayer un chemin<br /> J'aime errer dans une librairie...mais pas qd il y a cette foule qui vous empêche d'accéder aux livres, de flaner à son aise au fil des rayons..<br /> (c'est une belle description que tu nous fais là...on les "voit" tous ces gens que tu nous décris...)
A
Jamais facile de vivre dans une ville cosmopolite....<br /> Qu'on le veuille où non les différences nous dérangent et nous fatiguent.... quasiment "par nature" (on cherche toujours un "semblable reposant")<br /> Alors lorsqu'en plus il y a une volonté plus ou moins affirmée de provoquer....
Les échos de Valclair
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