Anniversaires
Pas
le mien non, mais celui des gars qui surviennent à quelques jours d’intervalle,
l’un à la Saint Arsène de Tver, l’autre à la Saint Rodrigue de Cordoue (clin d’œil
à Traou !)
Et
voilà que le « petit » vient de « faire » ses dix huit
ans ! Moment symbolique . Passage de la majorité. Ouch ! ça file
quand même un petit coup derrière les oreilles ça, dix-huit ans, vingt-trois
pour le grand, si vite passés. Bon, je sais, là je suis d’une désolante
banalité, je crois que tout le monde à peu près ressent les mêmes choses sur le
temps qui passe.
On
a fêté les deux anniversaires hier en famille, mais en formation limitée, nous
quatre, mon père, la mère de Constance, ma sœur et mon petit neveu.
J’avais
cuisiné une paella l’après-midi, avec lenteur et dans le plaisir. Le temps
passé à découper les petits légumes qui est habituellement un moment de
l’activité culinaire que je vis comme fastidieux et qui m’agace a été un temps
de présence à moi même, à l’instant lui-même, à la conscience de cette forme de
don qu’est un repas préparé et partagé. J’écoutais en même temps
« Credo », trois œuvres magnifiques et très différentes associées par
Hélène Grimaud dans un même disque et qui ont en effet des correspondances
étonnantes. Un moment de vraie écoute. Tiens, éplucher des légumes, voilà au
moins une activité que l’on peut faire en écoutant vraiment de la musique et sans
être dans la dispersion !
La
soirée a été dans la continuité du moment de préparation. Je m’y suis senti
bien, continûment. L’ambiance était douce et sympathique, les gars très
contents de ce moment de partage familial, en forme l’un et l’autre et en verve,
beaucoup d’échanges ont porté sur les souvenirs scolaires (déjà), en
particulier autour d’enseignants qu’ils ont partagé au collège puis au lycée,
ils se sont livrés avec délectation à ce plaisir consistant à débusquer les
ridicules des uns et des autres et chacun ensuite y a été de ses anecdotes,
remontant sur son propre temps, nous autour et après mai 68, nos parents aux
années d’avant guerre et de guerre. Ma paella était bonne et appréciée, le vin
espagnol bu avec puissant et délieur de langues, les bulles du champagne
ensuite pétillantes…
Ce
soir nous abandonnons la maison et allons dormir chez mon père. Nous la
laissons aux copains de Bilbo qui lui préparent une grande fête surprise, il va
se faire entraîner au ciné par un de ses copains en fin d’après-midi et
reviendra pour trouver toute sa troupe l’attendant pour lui souhaiter son
anniversaire.
Oui,
il y a de bons moments dans la simple vie de famille, dignes d’être préservés.