Hasards
Hasard, c’est, je viens de
l’apprendre, le sujet du concours de nouvelles organisé par la Fureur de Lire,
un festival qui se tient chaque automne en Belgique francophone, autour des
livres et de la lecture. L’an dernier j’avais failli participer sur le thème
« Sources » mais j’avais laissé passer le moment, je n’avais pas
trouvé le temps (pas pris le temps !). Je m’étais dit, cette année je
participe quoi qu’il en soit, et avant même d’en savoir le sujet. Pouf: c'est "Hasard" qui tombe...
Hasard, Coumarine dans ses
ateliers d’écriture dit souvent qu’elle ne croit pas au hasard, notamment
lorsqu’elle nous fait tirer « au hasard » comme inducteur pour nos
écritures des documents, des photos, des cartes de tarots même ...
Hasard, des entrées
convergentes autour de ce thème ont fleuri ces jours ci dans un petit canton de
la blogosphère que je fréquente beaucoup en ce moment...
Hasard, je suis en train de
lire « Leçons particulières » d’Hélène Grimaud, le thème du hasard ou
plutôt du non hasard y est très présent. La pianiste aux loups perçoit le monde
comme un lieu peuplé de correspondances et de liens secrets. Regardez la fleur
du lis, nous dit-elle, vous voyez un beau lis, unique, au bord de l’étang, vous
voulez le cueillir, il n’a pas de racine mais une sorte de cordon ombilical
souterrain que personne ne voit, qui court sous la terre et choisit de
réapparaître et de s’épanouir plus loin, beaucoup plus loin, en une nouvelle
fleur : le hasard c’est cela c’est « le lien secret entre les êtres
et le monde », c’est « le rhizome révélé »...
Moi à priori pourtant j’ai
plutôt tendance à croire au hasard, j’ai envie de dire aux hasards, de les
mettre au pluriel. Je me dis que tout dépend alors de ce que l’on en fait. Les
hasards de la vie c’est l’immensité des possibles. Certains de ceux qui
s’offrent on ne les voit même pas, d’autres on les distingue à peine mais on
les laisse passer par mollesse ou frilosité, d’autres enfin on sait les
accueillir, ils rencontrent vraiment quelque chose en nous, ils co-incident,
nous les faisons co-incider, ils deviennent des co-incidences. Notre attitude a
donc une grand part : être à l’écoute, être ouvert, être accueillant,
c’est sans doute le secret du bon usage des hasards.
Hasards, hasards, je note
toutes cela dans un petit coin de ma caboche, ce que j’ai lu, ce qui m’a
traversé, les remarques et les interventions de uns et des autres, je laisse
tout ça reposer, mitonner doucement, ça fera du grain à moudre pour une
nouvelle à écrire…