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Les échos de Valclair
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13 avril 2006

Willy Ronis

Mes pas hier m’ont mené à l’Hôtel de Ville où j’ai vu l’exposition du photographe Willy Ronis.

Un vrai plaisir. D’abord il n’y a pas à dire une belle photo noir et blanc, dans un bon tirage, en soi, c’est beau. Le jeu des lignes et des formes, le contraste des vides et des pleins, la structure de l’image y apparaissent avec plus de force, de pureté que dans la photo couleur. Il me semble qu’on est plus facilement conduit au sens profond de la photo comme si les couleurs, si belles parfois pourtant et auxquelles désormais on est tellement habituées, détournaient et dispersaient l’attention en saturant l’espace de trop d’éléments et de trop d’informations.

Et puis les sujets de Ronis me touchent particulièrement. Pour un amoureux de Paris comme je le suis c’est toujours émouvant de voir des lieux que l’on connaît, que l’on a vu évoluer, tels qu’ils étaient quand on était enfant, tels qu’ils étaient même du temps de la jeunesse de nos parents. Et puis Paris est peuplé, habité de tout son peuple de petites gens et d’ouvriers, marqué par les luttes, celles de 1936, celles de la libération, marqué par l’ambiance bonne enfant de ses fêtes, fêtes foraines, bal popu, fêtes de l’Huma, c’est tout cela que fait revivre Ronis, tout un Paris disparu.

On comprend que ces photos aient beaucoup de succès. L’identification est facile. Ce petit gars qui court en portant son pain à peu de chose près ç’aurait pu être moi.

Certains brocardent un peu ce genre de photos à cause de leurs sujets trop faciles, d’un « humanisme » jugé un peu mièvre mais est-ce un mal d’avoir des sujets que tout le monde peut s’approprier parce que tout le monde peu ou prou s’y retrouve.

J’ai suivi les vidéos dans l’expo qui présentent des interviews de Ronis. C’est désormais un très vieux monsieur mais qui parle avec chaleur de son parcours et de sa démarche. On le sent en sympathie profonde avec les personnes qu’il photographie et c’est cela qui rend ses images si attachantes.

Les moments les plus émouvants sont ceux de retrouvailles avec certains de ses anciens « modèles », modèles sans le savoir, personnes prises en instantané et qui se sont reconnues et se sont manifestées auprès de lui des années plus tard. Il a retrouvé par exemple soixante-cinq plus tard cette petite fille que l’on voit toute fiérote sur les épaules de son père le 14 juillet 1936, c’est une vieille dame, on assiste à leurs retrouvailles, c’est émouvant.

Sortant de là, j’avais des envies de photographie pour moi même, je n’avais pas mon appareil avec moi et je l’ai regretté.

willy_ronis_the_little_parisian_512231    ronis_14juillet

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Commentaires
P
Bonjour, Val,<br /> <br /> Comme j'aime beaucoup la photo du petit garçon, je l'ai mise sur mon blog, avec la source, un lien vers wikipédia et l'évocation de ton post sur l'expo. <br /> J'espère que cela ne te dérange pas. (Le post date déjà de quelques jours). <br /> A plus tard,<br /> Marie-Françoise.
N
J'ai déjà vu plusieurs fois des expos de Willy Ronis.<br /> La dernière en date, je crois, c'était dans le très beau Musée de la Photographie de Charleroi. J'étais venu, avec une amie qui l'aimait autant que moi, le jour où Willy Ronis, en personne, venait faire une conférence, plus exactement faire une présentation (projection) de son oeuvre, en commentant ses photos d'une manière à la fois subtile et espiègle, très vivante et attachante. Cela reste un excellent souvenir. On voudrait que des gens comme lui vivent longtemps... et pourtant, vu leur âge, leurs jours sont comptés, hélas.
V
J'aime beaucoup Willis Ronis. Par chez nous (en banlieue parisienne), il a récemment fait une expo sur les bords de Marne. Ses photos étaient magnifiques et reflétaient toutes les atmosphères que l'on peut y trouver.<br /> <br /> Si tu as l'occasion de voir une expo de Sébastio Salgado tu devrais aimer aussi.
Les échos de Valclair
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