Atterrissage
Ouf, voici les rives du
week-end. Je bosse vendredi mais voici au moins la perspective d’une bonne
journée pour décompresser demain.
J’ai l’impression de n’avoir
pas posé pied à terre depuis plusieurs jours.
J’ai passé le week-end
dernier en atelier d’écriture à Hurtebise. Le temps était détestable. Pluvieux
et venteux, bourrasques continuelles, froid, pas trop envie de mettre le nez
dehors et cela m’a manqué je crois, des aérations même brèves sont
indispensables. Impression par moments d’une sorte d’étouffement dans l’espace
clos de la petite pièce où on écrivait toutes fenêtres fermées. Je me suis
moins senti porté que la dernière fois par l’activité du groupe et la qualité de l'animation. Je crois que
je suis arrivé là assez fatigué et préoccupé sans doute des échéances notamment
professionnelles qui m’attendaient ensuite. En fait j’ai eu du mal à faire ce
break que j’espérais, cette totale parenthèse. Et j’ai eu du mal à écrire
surtout le samedi.
C’est intéressant aussi de
prendre conscience que ça ne marche pas toujours, quelles que soient les
consignes, quelle que soit la dynamique porteuse du groupe, parfois ça marche
moins bien tout simplement parce qu’on est soi même moins en disposition
d’écrire, il n’y a pas d’automatisme. Le dimanche heureusement ça a été
nettement mieux quand même. J’ai sorti sans trop de mal un début de nouvelle
qui si je m’y remets donnera peut-être quelquechose.
C’est au moment où il
fallait partir dimanche après-midi que le soleil a fait une apparition un peu conséquente.
Quelques pas jusqu’à l’orée de la forêt, beauté luisante des verts du printemps
entreperçus, quelques arbres en fleurs, c’était bienvenu même si c’était avec un
léger goût de trop peu, mon train de retour m’attendait.
Après ça j’ai débarqué dans
un tunnel de boulot avec trois très lourdes journées sans un moment à moi,
j’animais des formations pas très faciles à mener pendant deux jours et j’avais
en plus pas mal de travail du quotidien en retard. Les heures filent, là au
moins on ne s’ennuie pas et on ne se pose pas de questions métaphysiques !
Mais j’ai l’impression
d’avoir de plus en plus besoin de mes moments de latence, de simple rêverie ou
de mise à distance de l’action, moments où je peux porter un regard décentré
sur ce que je fais, sur ce que je vis, sur ce que je lis. Un regard décentré
peut-être mais en réalité un regard un peu plus recentré sur soi-même.
Ce soir je crois que je vais
me coucher tôt. Reprendre avec délectation mon pavé « Loin de
Chandigarh » que j’ai dû laisser de côté ces derniers jours. Un pavé
romanesque comme ça doit se lire par grandes immersions, pas dix pages par dix
pages, il faut rentrer dedans, se laisser emporter...
Oui c’est ce que je vais
faire ce soir, me laisser emporter ailleurs. Ma tournée dans blogoland attendra...