La campagne est loin:
Aujourd'hui nous sommes
allés à proximité de Rambouillet, nous allions déjeuner chez des cousins. Nous
en avons profité le matin pour marcher un peu en forêt. Pas beaucoup. Deux
heures et demi de marche tout au plus. On est parti un peu trop tard. Il y avait de la
circulation. On s’est trompé de route à un endroit. Ensuite on devait arriver
là où nous étions attendus. Donc ce n’était qu’une brève plongée, pas vraiment
la grande journée de rando comme nous avions l’habitude de les pratiquer au
moins une fois par mois auparavant, cette année on a été moins vaillants,
occupés par d’autres choses plutôt.
Ces deux heures pourtant,
dans de la vraie forêt et pas dans un bois étriqué, longeant de vrais étangs
et pas les « lacs » gentiment paysagés, assistant à un vol impromptu
de canards que nous avons dérangé m’ont paru bienfaisantes et m’ont rappelé à
quel point, aussi, j’ai besoin de la campagne.
Or la campagne, de Paris,
c’est loin !
C’est toute une expédition.
En l’occurrence plus d’une heure de route à l’aller, près de deux au retour,
des voitures au touche-touche, il faisait beau alors les parisiens sortent
malgré le foot, il faisait lourd, le corps dans la voiture est mal à l’aise,
contraint, le bénéfice des deux heures de marche, de respiration dans
la forêt est entièrement annulé, on se sent fatigué mais pas de cette bonne
fatigue que donne le véritable effort physique, on n’a pas cette sensation
bienfaisante de sentir le corps vivant de ce qu’il a bien travaillé, non c’est
une fatigue d’attente, de lassitude, de piétinement.
On comprend alors que l’on
soit réticent à partir dans ces conditions, qu’on préfère pour les dimanches
les expos et les salles obscures ou quelques tours de roues de vélo dans le
bois de Vincennes, quelques pas dans les parcs de Paris ou au bord de la
Seine...
Vieux débat. J’adore Paris,
j’y ai des conditions de vie privilégiées par rapport à beaucoup, je m’y
promène avec délectation et je sais que mes promenades en font rêver plus d’un.
Mais par moments je me dis qu’il m’y manque aussi quelquechose d’essentiel, la
vraie nature à portée immédiate de main. Alors me reviennent ces idées de
m’installer dans cette maison de mon grand père que nous avons gardé dans le
sud-ouest, nous y allons de temps en temps, nous la sortons un bref moment de
sa léthargie, à plusieurs reprises nous nous sommes dits :
" pourrions nous nous organiser pour y vivre ?"(honnêtement c’est plutôt moi
qui me dit ça et c’est naturellement une part du débat), mais comme dans
beaucoup d’occasions, je n’ai pas été au bout des choses, je n’ai jamais
vraiment tranché même par rapport à moi-même, j’ai laissé filer et ça me
revient par moments, juste comme une envie, juste comme un fantasme…