Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les échos de Valclair
Derniers commentaires
18 juin 2006

La campagne est loin:

Aujourd'hui nous sommes allés à proximité de Rambouillet, nous allions déjeuner chez des cousins. Nous en avons profité le matin pour marcher un peu en forêt. Pas beaucoup. Deux heures et demi de marche tout au plus. On est parti un peu trop tard. Il y avait de la circulation. On s’est trompé de route à un endroit. Ensuite on devait arriver là où nous étions attendus. Donc ce n’était qu’une brève plongée, pas vraiment la grande journée de rando comme nous avions l’habitude de les pratiquer au moins une fois par mois auparavant, cette année on a été moins vaillants, occupés par d’autres choses plutôt.

Ces deux heures pourtant, dans de la vraie forêt et pas dans un bois étriqué, longeant de vrais étangs et pas les « lacs » gentiment paysagés, assistant à un vol impromptu de canards que nous avons dérangé m’ont paru bienfaisantes et m’ont rappelé à quel point, aussi, j’ai besoin de la campagne.

Or la campagne, de Paris, c’est loin !

C’est toute une expédition. En l’occurrence plus d’une heure de route à l’aller, près de deux au retour, des voitures au touche-touche, il faisait beau alors les parisiens sortent malgré le foot, il faisait lourd, le corps dans la voiture est mal à l’aise, contraint, le bénéfice des deux heures de marche, de respiration dans la forêt est entièrement annulé, on se sent fatigué mais pas de cette bonne fatigue que donne le véritable effort physique, on n’a pas cette sensation bienfaisante de sentir le corps vivant de ce qu’il a bien travaillé, non c’est une fatigue d’attente, de lassitude, de piétinement.

On comprend alors que l’on soit réticent à partir dans ces conditions, qu’on préfère pour les dimanches les expos et les salles obscures ou quelques tours de roues de vélo dans le bois de Vincennes, quelques pas dans les parcs de Paris ou au bord de la Seine...

Vieux débat. J’adore Paris, j’y ai des conditions de vie privilégiées par rapport à beaucoup, je m’y promène avec délectation et je sais que mes promenades en font rêver plus d’un. Mais par moments je me dis qu’il m’y manque aussi quelquechose d’essentiel, la vraie nature à portée immédiate de main. Alors me reviennent ces idées de m’installer dans cette maison de mon grand père que nous avons gardé dans le sud-ouest, nous y allons de temps en temps, nous la sortons un bref moment de sa léthargie, à plusieurs reprises nous nous sommes dits : " pourrions nous nous organiser pour y vivre ?"(honnêtement c’est plutôt moi qui me dit ça et c’est naturellement une part du débat), mais comme dans beaucoup d’occasions, je n’ai pas été au bout des choses, je n’ai jamais vraiment tranché même par rapport à moi-même, j’ai laissé filer et ça me revient par moments, juste comme une envie, juste comme un fantasme…

01

Publicité
Commentaires
P
comme je comprend ta dualité !<br /> <br /> originaire du sud-ouest moi-même, exilée dans la banlieue parisienne, pendant longtemps, j'ai eu l'envie de racheter la maison familiale, tombée entre les mains d'un canadien qui n'y venait jamais et la laissait tomber en décrépitude...<br /> mais voilà, région magnifique, mais sans travail... et bien sur pas assez d'argent pour faire les deux : l'acheter pour les vacances, et en avoir une à nous, ici...<br /> <br /> le notaire me prévint, un jour, qu'un acheteur s'était présenté... le canadien étant mort sans le sou, la famille vendait ses biens pour payer la note!<br /> j'ai été soufflée par un raz de marée émotionnel ! voilà, plus jamais je ne pourrai y aller me poser sur les marches du perron ensoleillé, plus jamais descendre vers le figuier de mon enfance, plus jamais... parce que désormais, il y aura du monde, dans cette maison.<br /> <br /> et puis, j'ai appris qui la rachetait... un ancien amoureux de ma mère! incapable de savoir cette maison dans les mains d'étrangers, il l'a rachetée, pour la garder debout...<br /> et bien sur, si je descendais au pays, les trois marches du perron me seraient ouvertes...<br /> <br /> je n'y suis pas retournée depuis. mon coeur est rassuré. mais l'envie de m'installer là d'où je viens me taraude encore, de temps à autre...
V
Oui bien sûr d'un côté c'est une chance.<br /> Mais ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas nécessaire de choisir, il y a un lieu qui doit être centre de gravité, lieu référence, le lieu où l'on revient même si l'on part souvent en voyage, le lieu autour duquel organiser sa vie professionnelle, sa vie relationnelle, un lieu à investir vraiment. <br /> Je ne pense pas qu'on puisse vraiment se partager,(quand on est à la retraite peut-être et encore). La dispersion des lieux ce peut être la dispersion de soi.
C
C'est une grande chance que tu as d'avoir le choix alors pouquoi choisir ? Tu as les deux ...
Les échos de Valclair
Publicité
Publicité