Tout près
Parfois il ne faut pas aller
bien loin pour se donner des grands-petits plaisirs. Ce matin je suis parti en
promenade de proximité appareil photo en bandoulière. Belle lumière d’abord
mais ensuite le temps s’est complètement brouillé, les couleurs se sont
éteintes.
C’est que Miss-Tic est de
retour et j’ai voulu aller emmagasiner quelques unes de ses dernières œuvres
tant qu’elles sont encore fraîches. Cela fait longtemps que je connais cette
artiste du pochoir qui intervient depuis près de 20 ans sur les murs de Paris.
Mon quartier avec ses ruelles, ses maisons individuelles et ses petits
immeubles anciens aux façades souvent crépies, ses traditions aussi de quartier
un peu un marge, plutôt popu et artiste, (avant de tendre à devenir un peu
bobo) aux pieds du treizième des promoteurs et des grandes tours, avait été
l’un de ceux où elle avait commencé ses activités de façon à l’époque tout à
fait sauvage et bien avant d’être reconnue, de faire des expositions, de
produire des livres, d’illustrer des affichettes annonçant les vide greniers et
même maintenant à ce que je vois sur son site, de créer une ligne de
sous-vêtements (ça, c’est peut-être un peu trop !). Sur ma façade même
j’avais eu un Miss-Tic pendant un certain temps (il me semble que c’était un
« je fume pour oublier que tu bois).
Ces dernières années elle
s’était un peu éloignée du quartier, elle avait été implanter son art en bien
d’autres lieux. Mais depuis quelques mois elle est revenue, il y a quantité de
nouvelles œuvres sur les murs du quartier.
Je me suis souvenu aussi
qu’un certain Tisserand de mots l’avait évoqué, en un temps où moi même j’étais
bien loin d’Internet. Cela m’a donné envie de retourner le voir. C’est la magie
de Google, pourtant si décrié, de permettre de retrouver des pages perdues dans
les profondeurs du net. J’aimais beaucoup le Tisserand qui s’est éloigné
maintenant de la toile, il avait même joué un rôle non négligeable dans mon
approche de ce nouveau moyen d’expression, j’avais assisté à une présentation
qu’il avait faite de son expérience de chroniqueur en ligne lors des premières
journées de l’APA auxquelles j’avais assisté en 2002, il est l’un de ceux qui
m’a donné envie de me lancer pour moi-même, je garde donc une certaine
tendresse pour ses pages à la fois sensibles et très bien écrites et j’ai eu
plaisir par Miss-Tic interposée d’aller musarder un peu dans ses chroniques
passées. Les sites des diaristes (enfin les bons sites !) ne valent pas
que par l’écriture de l’immédiateté, que par la communication qu’il génèrent
mais par le fond de leur contenu qui mérite d’être préservé même lorsque leurs
auteurs ont arrêté.
Et puis de retour de ma
Miss-Tic promenade, encore plus près, juste à ma porte, juste sur ma terrasse,
je jouis au moment de venir écrire ces mots sur l’ordinateur des jasmins en
peine floraison. Hélas je ne peux vous envoyer avec l’image le merveilleux
parfum qu’ils dégagent, surtout au matin puis ensuite lorsque tombe la nuit,
berçant ces mots que j’écris de leur fragrance délicate…