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Les échos de Valclair
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29 juin 2006

Entre deux

Aujourd'hui j’ai mal goupillé ma journée, j’ai été malmené entre moments de stress et temps morts. J’ai terminé et je pensais rester au bureau attendant un pot pour un départ à la retraite, ensuite je dois rejoindre de façon bousculée un autre repas professionalo-festif. Je pensais m’occuper au bureau dans ce blanc, lire, écrire, aller faire un tour sur internet mais je suis ici depuis huit heures du matin, j’ai même mangé sur place, je n’en peux plus d’être entre ces quatre murs. Donc je suis sorti, j’ai marché jusqu’à un petit jardin public proche du bureau, je me suis assis sur un banc, il y a des gamins qui jouent au foot, des mères ou nounous maghrébine foulardisés sur les pelouses, le bruit d’une eau en cascade qui coule tout près de moi et qui est un bonheur, le ciel est profondément bleu, l’air doux là où je me suis installé à l’ombre et près de l’eau. J’essaie d’être là. Tout à fait là, dans ce moment de suspens. J’essaie d’être bien.

La perspective des heures à venir me pèse. J’ai accepté de participer à ces deux « fêtes ». Je me force toujours un peu pour ces occasions, il ne faut pas se comporter comme un ours, la vie professionnelle c’est aussi du relationnel non obligatoire dans lequel il faut s’insérer de bon cœur, même si j’y reste toujours un peu ce personnage social en partie éloigné de moi, même si c’est parfois un peu artificiel et avec des gens vers lesquels je ne me serais pas senti porté spontanément. Toujours est-il que c’est trop parfois, comme ce soir. J’aurais dû prétexter de l’une des rencontres pour me dispenser de l’autre. Maintenant je ne peux plus reculer puisque j’ai annoncé que j’allais au deux. J’ai hésité. Encore une fois je n’ai pas su choisir, décider, je me suis laissé porter. Ce n’est pas grave bien sûr. D’ailleurs tout ça, l’un dans l’autre, quoique m’obligeant à me forcer sera certainement plutôt agréable au final.

Pour le moment j’ai très sommeil et je baille sur mon banc. Je crois que si je m’allongeais sur l’herbe je pourrais presque m’endormir. Je n’ai même pas pensé ce matin à prendre le bouquin d’Etty avec moi, ç’aurait été un bon moment pour lire que ce sas, j’aurais pu continuer ma lecture ici, dans cette ambiance plutôt agréable de jardin public en fin d’après-midi, j’aurais pu rajouter cette présence des mots d’Etty à ma présence à l’instant. Enfin j’ai ce carnet au moins où j’écris ces mots, à moitié pour m’occuper, à moitié pour me donner le sentiment de ne pas perdre mon temps. Difficulté toujours pour moi à accepter d’être seulement dans un état de pure passivité, de pure latence…

(écrit aujourd'hui  vers 18h)

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Commentaires
B
à Paris au resto rencontre des bloggueurs ....
P
Un jour, je le sens, alors que tu seras en train de rêver ou de somnoler dans ton parc, tu vas rencontrer la mystérieuse Süriya...<br /> <br /> :::)))
P
pourtant la latence ne permet-elle pas l'accomplissement, finalement ?<br /> <br /> je ne dis pas que c'est ton cas (je ne te connais pas assez pour ça :) ), mais tes mots (très beaux) m'ont fait penser à un petit détail de la vie...<br /> <br /> je pose souvent un regard curieux sur ceux qui ne savent pas rester en place. ne savent pas, ne peuvent pas, ne veulent pas... au choix, hein...<br /> <br /> une petite voix, au fond de moi, me souffle toujours : "mais qu'ont-ils donc si peur de rencontrer ? qu'est-ce qui les fait tant frémir, qu'ils s'empechent même de se poser ? penser ? mais à quoi ?"
Les échos de Valclair
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