Temps breton
Le grand beau temps et la
canicule se sont retirés, pour le grand bonheur j’imagine de ceux qui restent
coincés dans les villes, pas pour le mien, ici j’en aurais profité, la bretagne
sous la canicule c’est bien ça rajoute ce poil de chaleur qui manque parfois.
Il y a eu une légère erreur de timing météorologique en plus mais bon, il faut
faire avec, ça ne dépend vraiment pas de nous…
Hier journée de pluie
presque continue puis sur le soir belle éclaircie, ce matin au réveil beau ciel
clair et déjà à l’heure où j’écris les nuages sont revenus portés par un vent
qui est plutôt frais. Temps changeant, temps breton, temps qui est propice aux
promenades, aux longues marches dans les bois ou le long des plages, aux
balades en vélo, tout ce que je ne peux pas ou guère pratiquer, beaucoup plus
qu’aux stations sur le sable et aux baignades qui m’auraient mieux convenu
cette année.
Flemme d’écrire le plus
souvent, je suis en vacances de plume aussi mais je lis beaucoup et au moins je
lis devant la fenêtre ouverte, j’aperçois la mer, l’air vif vient jusqu’à moi…
Je chemine dans la Sicile du
début du 20° siècle à la suite de Modesta, l’héroïne de « L’art de la
joie » de Goliarda Sapienza. Livre plein de richesses autour d’une figure
exceptionnelle. Comment trouver sa part de bonheur et sa place au milieu des
tourments du siècle. En étant ouvert à tout ce qui peut survenir, en
accueillant la joie, où qu’elle vienne se nicher...
Ecoutez cela, l’héroïne est emprisonnée dans une sinistre prison fasciste, une codétenue, Nina s’approche d’elle : « Nina rit en levant la tête, d’un rire éclatant, appel qui fend les champs infinis de seigle et de coquelicots, un appel aux oiseaux, à l’aube lente qui s’étend, blanche, en émail, comme lorsqu’on se lève tôt pour pétrir le pain ». Que d’évocations dans ces quelques mots, on décolle avec ça nous aussi, on file sur l’aile des mots. Pouvoir de la littérature !
(Ecrit le 1° Aout)