S'arracher
Me voici à Paris le temps
d’un bref passage de quelques jours. Voilà, il a fallu s’arracher à la
Bretagne. Nous sommes partis au moment où revenait le beau temps. On a différé
le départ de quelques heures pour profiter d’un dernier bain. Là c’était
somptueux. Frais mais somptueux. Eau claire, ciel limpide, soleil éclatant, la
vaste plage encore presque vide, quelques brasses puis la planche en regardant
le ciel, un rapide séchage sous le soleil, l’envie de me rallonger plus longuement
sur le sable puis de retourner à l'eau, d’aller nager vers les rochers avec le masque, la mer étant si calme et transparente, mais
non il faut s’arracher…
Je suis parti un peu frustré
de tout ce que je n’ai pu faire pendant ce séjour, à cause de ma jambe, à cause
du temps plutôt médiocre pendant le peu de jours où nous sommes restés. Mais
c’est important ça aussi, apprendre à partir sans regrets, sans nostalgie, sans
se dire : « on y a peine touché et déjà on repart »,
regarder plutôt le lendemain et accueillir ce qu’il peut apporter. On ne peut
être à la fois ici et là, on ne peut tout embrasser, ceux d’ici et ceux
d’ailleurs. En tout il y a une part de renoncement à laquelle il faut
consentir.
D’autant que mes quelques
jours à Paris ne s’annoncent pas mal. J’ai mille choses à faire. J’ai fait déjà
un petit plongeon, dans mes mails, pour sortir le peu de bon grain (quelques
mails amicaux) de l’ivraie (des spams, des spams, des spams…) et pour faire un
tour rapide chez « mes » diaristes. Pas le temps d’approfondir ni de
partir en exploration mais il y a ce sentiment agréable de venir reprendre le
contact avec le « cercle » même si c’est un contact rapide et muet.
Et puis j’aurais l’occasion de voir une blogamie lointaine qui sera de passage
à Paris ce qui sera un vrai plaisir.
En passant le pont au départ, il y a eu cette image, une des vues les plus belles du monde, c’est purement subjectif naturellement, chacun doit avoir ses vues les plus belles du monde mais moi de celle-ci je ne me lasse pas, je trouve qu’il y a là une harmonie particulière des formes et des couleurs, les eaux, celle de la mer et de la rivière, le ciel, les bois, les bateaux à l’ancre ou naviguant, les constructions même. Tout cela la photo a bien du mal à le rendre, car l’ensemble est plus vaste, bien plus vaste même qu’un panoramique…