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Les échos de Valclair
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23 août 2006

"Neige"

Je suis en train de lire « Neige », un gros roman d’un écrivain turc Orhan Pamuk, que j’avais commencé l’a dernier puis laissé tomber, j’avais eu beaucoup de mal à rentrer dedans, je le reprends profitant de ce que j’ai du temps.

Il raconte la confrontation de Ka, un poète turc depuis longtemps privé d’inspiration, habitant en Allemagne où il s’est réfugié pour de raisons politiques, y vivant de façon obscure et solitaire, avec une petite ville turque du fin fond de l’Anatolie orientale et avec ses personnages emblématiques. Il s’est rendu là comme par hasard mais en fait parce qu’y vit Ipek une ancienne amie du temps de l’université et de ses engagements politiques de gauche et qu’il rêve en osant à peine se l’avouer qu’elle pourrit être l’amour de sa vie. C’est l’occasion pour lui de faire une revue de ses propres illusions perdues, d’analyser une évolution sociale qui lui paraît une régression entre américanisation rampante et développement en réaction de toute une gamme de tendances islamistes plus ou moins radicales y compris chez des gens qui ont partagé ses idées progressistes des années auparavant. Mais la confrontation est douloureuse pour lui, il est assez perdu en fait, ne sait pas très bien où il en est, vit son occidentalisation non sans une certaine mauvaise conscience.

L’ambiance est terriblement pesante, l’atmosphère est étouffante, il neige de façon continue, cette neige enrobe tout de silence, soustrait la ville au monde extérieur et permet aux personnages d’aller au plus près de leur vérité intime. « Le silence de la neige me rapproche de Dieu » dit Ka, l’occidentalisé. En tout cas elle permet au poète de retrouver l’inspiration justement sans doute parce qu’il va au fond de lui-même et d’écrire avec rapidité toute une série de poèmes dont le surgissement est longuement décrit mais qui ne nous sont pas donnés. Le temps lui-même semble arrêté par cette tempête de neige. Tout se passe lentement, dans un temps resserré, les choses avancent au fur et à mesure des rencontres et des discussions successives de Ka avec divers personnages décrites avec un grand luxe de détail.

Tout ça donne un roman un peu difficile à lire d’autant que ma méconnaissance de l’histoire turque récente fait que certains éléments m’échappent. Ce n’est pas une lecture roborative. C’est plutôt un bouquin qui approfondit le malaise en soi-même à mesure qu’on avance et qu’on s’imprègne de l’ambiance délétère de la petite ville coupée du monde et des contradictions de Ka. Mais je continue. Je m’accroche. Car c’est en même temps un livre bien écrit et intéressant et j’ai envie de voir où il va.

Lire la suite de ma note de lecture

(Ecrit le 13 Aout le soir)

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