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Les échos de Valclair
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25 novembre 2006

Ecrire quoi, écrire où?

Par moment je n’arrive pas à écrire, c’est ainsi ces jours-ci, j’ai l’impression qu’il m’y faudrait un effort que je n’arrive pas à fournir, que je n’ai pas envie de fournir.

J’ai des entrées en souffrance (c’est le mot !), des idées et des sentiments qui m’ont traversé dont je voudrais parler, des livres que j’ai lus, des films que j’ai vus dont j’aimerais rendre compte. J’aime bien faire ce genre d’entrées à la fois pour clarifier mes propres impressions et pour donner en partage, je suis toujours heureux quand j’ai su donner envie à quelqu'un de lire un livre ou de voir un film que j’avais apprécié et qu’il me le dit. Il y a des gens qui ont des PAL (piles à lire, d’ailleurs j’en ai moi aussi), moi j’ai des PAE, des piles à écrire !

J’écris lentement, laborieusement souvent. Je me dis parfois que mon écriture est trop policée, trop construite. Je me sens obligé d’avoir toujours une expression pesée, réfléchie. Je n’arrive pas à suivre simplement l’irruption spontanée des mots. Chez moi ça ne donne rien si je ne passe par un travail, parfois par un labeur avec tout ce que ce terme implique de pesant.

J'admire ceux qui ont cette capacité à faire passer en quelques lignes parfois pourtant peu explicites mais riches de métaphores ou de poésie, des expériences, des sentiments, des ressentis qui vont loin. Il y a quelques jolis talents de ce type sur la Toile

         J’ai le sentiment que c’est une écriture-vie

Mon écriture à moi est trop mise à distance

Est-ce à cause de la mise en ligne ?

Intéressant ça, ce parallèle survenu sans préméditation : mise à distance, mise en ligne…

Mais la mise à distance ne vient pas que de là. J’ai toujours eu tendance à écrire ainsi avec une volonté de clarté, de cohérence, d’explicitation, au détriment de la vibration, de la spontanéité. Au point de me demander parfois qu’elle était la place de mon écriture, si elle n’était pas un substitut, une écriture écran, une écriture alibi.

La mise en ligne ne fait que renforcer cette tendance. Quoique je m’en défende il y a une certaine image, un certain standing d’écriture à conserver. Il y a à trouver le juste équilibre entre ce qu’on veut dire et jusqu’où le dire en fonction de qui vient nous lire et tout en préservant une authenticité à laquelle je tiens plus qu’à tout, sans elle ce journal n’aurait plus de sens. Ce n’est pas simple, cet équilibre ! Et il devient encore plus complexe maintenant que se multiplient mes relations réelles dans la blogosphère, que mon anonymat s’effrite, que de plus en plus de gens me connaissent par ailleurs.

En ce sens je comprends les envies qu’ont eu plusieurs blogueurs et blogueuses de ma connaissance de basculer vers des sites discrets voire protégés par un accès réservé. Pour retrouver une liberté qu’ils avaient perdus. Pour se coltiner de nouveau à de l’intime plus intime sans risque de blesser ou en écartant une part des mondes relationnels ou des histoires qui avaient pu se nouer antérieurement.

Mais je n’ai pas envie de renoncer à une mise en ligne large, pas envie d’aller me cacher pour ne m’offrir qu’à quelques élus car l’ouverture en grand à tous les vents de la toile, ça c’est de la vie vivante, c’est l’ouverture de portes relationnelles, c’est une réactivation pour moi de bien des choses qui tournaient à vide.

Je continue donc mon chemin de blog, tel quel même si parfois il me pèse.

Justement il faut le jouer léger, ne pas en faire un centre autour duquel tout s’organiserait, comme parfois j’y aurais tendance. Sinon c’est la schizophrénie assurée car le monde du quotidien, le monde du boulot et celui de la vie familiale, avec ses routines et ses pesanteurs, tient la plus grande place par le temps qu’il occupe.

Elles attendront mes entrées en souffrance, sur des sentiments qui palpitent, complexes donc difficiles à expliciter, sur « l’Amant en culottes courtes » que j’ai terminé depuis pas mal de temps et sur lequel j’aurais voulu compléter ce que j’ai déjà écrit, sur « Pardonnez moi » que j’ai vu jeudi soir, film passionnant sur lequel j’aurais beaucoup à dire…

Ils attendront ou peut-être ou plutôt ils passeront à la trappe, il ne faut pas s’obliger.

Ben finalement, tout ça, ça fait une entrée !


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Commentaires
S
Val, je repense à tout ça...et, tu sais, au final, la fluidité n'est pas la transparence, il y a sûrement une part de fantasme sur la plume légère qui laisserait venir avec facilité...<br /> Je comprends ce que tu dis sur ces entrées en souffrance bien sûr...avortées même, mais vraiment, j'aime ta façon d'écrire... <br /> Quant à la métaphore ou la poésie ramassées en quelques lignes, sans doute est-ce une même forme d'incapacité à se laisser aller ;)<br /> Tu n'as donc rien à envier ))
P
Bon, Val ;-) quand tu auras fini de rougir... Tu pourras suivre AlainX qui te propose de t'encanailler en bonne compagnie ;-) Cela fera un personnage de plus à intégrer ;-) ;-) ;-)
S
Salut Val<br /> <br /> Je me reconnais aussi dans ce billet, mais dans une certaine mesure seulement, je m'en suis déjà expliqué ailleurs ;-)<br /> <br /> Mais j'aime beaucoup la première partie, sur "l’impression qu’il m’y faudrait un effort" et le "standing" à conserver. Je suis on ne peut plus d'accord, et c'est, sans modestie aucune, ce que je m'efforce de faire de mon côté. J'en veux pour preuve mon dernier billet : il m'a fallu 2 jours et plus de 20 lignes pour raconter quelque chose de banal - en l'occurence, dire que je me suis acheté un chapeau, achetez-vous tous des chapeaux, les chapeaux c'est beau.<br /> <br /> Bien sûr que ce n'est pas évident... surtout si l'on tient à sa petite "image de marque"... je ressens la même chose que toi je pense. Envie d'écrire, et refus d'écrire du "n'importe quoi", écrire des futilités de 3 lignes sans aucun style. Mais des futilités de 30 lignes avec de la recherche, oui... Je m'en suis déjà expliqué sur le mode ironique et distancié qui m'est propre : plutôt ne pas écrire qu'écrire sans intérêt.<br /> <br /> Mais je me pose moi aussi cette question de l'écriture moins "retenue", comme celle que je peux avoir dans un mail par exemple.
A
Ho Hé Valclair !<br /> Qu'est tu nous fais là dis donc !!<br /> C'est quoi c'délire à donf là !<br /> tu veux écrire kom ça là mainnan !<br /> tu vas pas faire l'bouffon des fois !<br /> <br /> si on n'a pas ta belle écriture<br /> Valclair c'est morose !<br /> Valclair c'est pas rose !<br /> <br /> Si tu changes, j't'écalte !<br /> <br /> Ou alors ouvre un truc sur Skyblog !<br /> Viens on va s'éclater !<br /> <br /> Hé fous ta capuche !!<br /> On y va d'taleur !<br /> <br /> Alain l'Xtamère
C
Oui je suis d'accord avec Pivoine, ton écriture est classique, très belle, mais très "sage"<br /> Et pourquoi tu n'essaierais pas (pour toi-même) cette écriture spontanée dont j'ai déjà beaucoup parlé, et qui réserve parfois des surprises auxquelles on ne s'attendait pas du tout (aussi au point de vue contenu! c'est ça le plus étonnant, comme si on quittait la sphère intellectuelle qui contrôle, pour se laisser écrire à partir de la sphère qui ressent)<br /> Ce qui est curieux, c'est que cela demande un ENTRAINEMENT et surtout d'accepter en quelque sorte de perdre le contrôle de son écriture<br /> Tu te souviens à Toulouse,je ne sais plus qui disait: CA écrit en moi! <br /> C'est exactement ça<br /> Bien sûr, on ne peut pas toujours écrire comme ça: quand tu fais un compte rendu d'un film ou d'un livre...<br /> Mais pour toi, dans le secret de ton bureau, tente l'expérience<br /> (ma dernière entrée est de cet ordre. J'ai laissé le CA écrire en moi. Qqun me demande le sens profond de cette entrée...à 1ère vue il n'y en a pas, juste le plaisir quasi sensuel de brasser des mots<br /> Jusqu'au moment où cela me saute aux yeux: je marche pour le moment au bord de la tempète...c'est tt à fait ça<br /> (pardon de parler de moi)<br /> Bonne journée Val, je t'embrasse
Les échos de Valclair
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