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Les échos de Valclair
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5 janvier 2007

Tourisme parisien, suite

Pour être complet il faudrait que je dise que la journée d’hier avait vraiment mal commencée. Sensation d’angoisse au réveil tout à la fois diffuse et poignante. Impression d’être à côté de moi-même dans la plus grande part de ce que je fais, de ce que je vis. Détresse, je crois bien qu’il faut que j’emploie ce mot, même si j’y répugne et surtout en ligne où on a toujours tendance à lisser ce qui est négatif. Ces coups de blues sont assez fréquents en ce moment. Il a fallu vraiment secouer, secouer la bête pour arriver à démarrer. Les garçons y ont contribué en nous proposant d’aller voir l’exposition Tintin, nous faisant commencer ainsi une nouvelle journée de tourisme parisien.

Elle a été riche de bons moments, où l’action, l’intérêt de ce à quoi j’étais confronté me faisait oublier mon initiale mélancolie mais celle-ci pourtant n’était jamais très loin. Le compte rendu purement objectif des satisfactions de la journée serait un peu mensonger s’il oubliait cet arrière fond.

J’ai d’abord été plutôt mal dans cette exposition Tintin. Cette foule, ce piétinement, cet entassement dans un lieu fermé alors qu’il faisait beau dehors et que je traie toujours ce regret de n’avoir pas su profiter de ces vacances pour prendre un bol d’air et de nature. Mais j’y suis entré peu à peu. Il y a naturellement quantité de belles remontées d’enfance pour un homme de ma génération qui forcément n’a pu qu’être tintinophile face à ces figures, face à ces images. Tiens par exemple : j’ai vu dans la vitrine consacrée au journal de Tintin auquel j’ai naturellement été abonné plusieurs années, la carte du Club Tintin. Mais oui, le Club Tintin ! J’avais été membre du Club Tintin, fait totalement évacué de ma mémoire et qui ressurgit avec force à la vue de ce petit carré cartonné. Il y a entre autres les couvertures d’album, les couvertures du petit vingtième lors des publications d’origine, il y a l’intégrale de la première version noir et blanc du Lotus Bleu, un des meilleurs albums, un de ceux qui m’a le plus fait rêver, il y a le making of d’« Objectif Lune » et de « On a marché sur la lune » de la recherche de documentation initiale à la diffusion. La visite est très intergénérationnelle et c’est vrai que ça avait un côté sympa de voir ces quadras et quinquas s’enthousiasmer et raconter leur Tintin à leur progéniture plus ou moins avancée, communier avec elle autour du petit journaliste aventureux et éternel, préservé à jamais des atteintes du temps.

Les garçons nous ont quitté ensuite pour vaquer à leurs propres occupations de l’après-midi. Constance et moi avons poursuivi vers le Musée Picasso où je voulais voir l’exposition Bergruenn qui s’achève ce week-end et où figure des pièces que je n’avais jamais vues, ni en vrai, ni même en reproduction. L’ampleur de la production de Picasso est stupéfiante. Je n’aime pas tout Picasso, c’est vrai qu’il peut y avoir des facilités mais j’aime presque tout Picasso. Je suis toujours subjugué en tout cas par sa puissance créative et vitale, par sa force d’expression. Il lui suffit parfois de quelques traits, de quelques accords de couleur, il lui suffit d’associer quelques objets de la vie courante, sa main magique en fait surgir une présence, une force, une vie que l’on a du mal à s’expliquer.

Une bonne journée de ce point de vue de promeneur. Sûrement oui. Pourquoi ne se peut-il qu’elle le soit pleinement dans l’évidence et dans la simplicité…

Ce matin je me sens mieux. Je me suis réveillé tôt, j’ai eu envie d’écrire, je m’y suis mis, c’est venu facilement, j’ai d’autres projets pour la journée, à quoi tout cela tient-il


lotus_bleu

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Commentaires
C
Ah, tintin... Je me rappelle de mon premier Tintin... Tintin en Amérique. Un cadeau fait à mon frère alors qu'il était alité avec la scarlatine et que malgré la contagion possible j'ai refusé de le quitter. Je me glissait dans son lit (j'avais 5 ans, lui 7) et il me lisait l'histoire et je regardais les images. J'ai adoré, je me suis fait disputer mais je n'ai pas attrapé la scarlatine ;-). Je crois que j'ai dû lire toute la collection dès qu'il m'a été possible de le faire seule ;-). Merci pour ce retour en arrière sur de belles années d'insouciance.
Les échos de Valclair
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