Relecture, sauvegarde, impression
J’ai une version papier de
mon journal. C’est une sauvegarde supplémentaire. C’est aussi la possibilité de
la lecture sur papier bien plus agréable que sur l’écran et le plaisir du
feuilletage. Une possibilité plutôt théorique car en fait je remet assez
rarement le nez dans ces pages du passé. Encore que parfois à l’occasion de
l’évocation d’un souvenir j’aime bien aller voir le perçu des choses sur le
moment.
C’est une sauvegarde
tronquée : je n’y fais pas figurer les photos que j’ai rattachées à mes
entrées, pas plus naturellement que tout ce qui est lié à l’interactivité du
web (liens actifs, commentaires). Mais c’est aussi une sauvegarde augmentée
puisque y figurent les entrées hors ligne et que je peux ainsi mesurer la part
qu’elles prennent et qui n’est finalement pas négligeable.
J’avais beaucoup de retard
pour cette sortie papier. Impressionnant même ! J’en étais à juillet 2005
à la page 385, nous voici rendus à la fin 2006 et à la page 604 ! Alors
voilà je me suis lancé dans ce pensum qui implique la vérification de la mise
en page et éventuellement sa modification pour assurer une présentation
correcte, la surveillance de l’impression, les manipulations pour réaliser
l’impression recto-verso…
Je prépare aussi la
réimpression de « Traces », un texte autobiographique d’une centaine
de pages rédigé il y a une dizaine d’années et que j’ai depuis longtemps le
projet de déposer à l’APA. (C’est même ce projet qui au départ m’avait conduit
à rejoindre cette association il y a plusieurs années déjà mais je m’y suis
intéressé à de tous autres choses et j’ai laissé ce premier projet en plan). Je
relis pour vérifier l’orthographe, la présentation, faire quelques corrections
mineures, uniquement des incorrections de forme, je m’interdis tout changement
plus important même si parfois le style me paraît affreusement maladroit ou
grandiloquent, Ensuite je ferais les tirages des deux exemplaires que je veux
déposer à l’association.
Tout ça est assez
fastidieux. Mais je me suis dit : si je reste à Paris pendant ces vacances
qu’au moins je termine ce genre de tâche que j’ai laissé traîner. C’est en
bonne voie. J’y ai passé une partie non négligeable de mes journées d’hier et
d’aujourd'hui, aidé par ce temps gris et tristounet qui n’incite guère à
sortir.
Mais non sans la petite
musique de fond, l’interrogation récurrente : A quoi ça sert tout ça,
toute cette accumulation, tous ces mots passés, figés, congelés, ces mots qui
ne sont plus dans le « hic et nunc », dans le flamboiement de leur
surgissement ? A quoi ça sert tout ce dérisoire combat contre le vide,
contre l’oubli, contre la mort ?
Mais bon, c’est tout moi ça,
ces continuels doutes et interrogations. Il me faut aussi cesser de m’en
encombrer. Je sais aussi que je serai finalement assez content lorsque ce sera
terminé, lorsque j’aurai l’objet entre les mains, cela devrait me suffire.
Alors allons-y donc, finissons !