Lectures nouvelles
Ces dernières vacances où je
suis resté parisien m’ont permis entre autres de faire de longues explorations
blogosphériques. Ainsi ai-je pris le temps d’approfondir mon approche de
quelques uns, croisés à l’occasion mais jamais vraiment lu.
J’ai lu par exemple une
grande partie du site de Pati. Je connaissais jusqu’à présent cette blogueuse
surtout comme co-animatrice de « Paroles plurielles ». J’ai lu
l’histoire de sa famille et les difficultés de sa jeunesse avec beaucoup d’intérêt,
pas mal d’émotion et, je dois l’avouer, devant certaines pages, un peu
d’incrédulité, est-ce qu’il est possible que les choses se soient passées tout
à fait comme ça, est-ce du réel-réel ou du réel amplifié, transmuté par le
temps…
J’ai aussi pris le temps
d’aller lire (et surtout regarder) assez longuement Nuages. Lui ce n’est pas
pour moi un nouveau, c’est même un ami rencontré dans la vraie vie grâce aux
ateliers d’écriture de dame Coumarine mais j’ai aimé cette fois prendre
vraiment le temps de voyager avec lui dans le sillage des photographies qu’il
met en ligne, celles de ses nombreux voyages, celles aussi, qui font bien plus
écho en moi, du temps où il était petit garçon.
J’ai aussi exploré avec
intérêt les « Chemins de poussière » d’Olivier. Je connaissais sa
sensibilité à l’Afrique et j’ai eu envie depuis que j’ai évoqué le film Bamako
d’aller le lire d’un peu plus près. Je trouve chez lui de très beaux textes,
une conscience aiguë des impasses dans lesquelles nous fourvoie notre modèle de
développement, une capacité d’indignation et de révolte qui reste intacte alors
que pour tant d’entre nous, pour moi notamment, elle s’est affadie au point que
nous ressentons certes un malaise devant l’état du monde, une inquiétude sur ce
vers quoi nous semblons aller mais sans en tirer pour autant une énergie
suffisante pour conduire à l’action.
Et lorsqu’on lit un nouveau
on a tendance à aller voir son « cercle » aussi. C’est ça la
sociabilité particulière du net, cette façon de glisser des uns aux autres.
Chacun entretient autour de soi un petit cercle de lecture mutuelle, d’échanges
de commentaires et même de rencontre réelles, ces cercles partagent des
intersections plus ou moins grandes avec d’autres, par l’un on peut glisser
vers l’autre et ainsi transformer la physionomie de sa propre blogosphère.
Ainsi j’ai été assez longuement chez Berlioz, chez Fuligineuse, là aussi ce
sont des blogueurs que j’avais déjà parfois croisés mais sans jamais
approfondir, ils méritent d’être découverts. Paris qui est leur ville tient une
grande place, ils aiment à la faire découvrir sous des aspects qui n’en sont
pas forcément les plus connus, toutes choses qui m’intéressent, moi vieux
parisien et amoureux de ma ville même si parfois j’ai le sentiment qu’elle
m’étouffe et que je voudrais la fuir pour m’immerger dans de vastes espaces de
nature. Je suis en train de me faire une « parigosphère ». Il y a
Gilda aussi dans le même créneau dont j’apprécie depuis quelque temps déjà les
« trajets » et la vive sensibilité.
Enfin mais cela ne date que
d’hier je viens de découvrir, par la grâce d’un commentaire qu’elle a laissé
chez moi, Parisienne exilée, pour le moment j’ai juste pris une connaissance
diagonale de ses mots mais d’emblée son écriture et son ton m’accrochent.
C’est un de mes plaisirs de
rajouter ainsi dans ma besace de nouveaux sites aux fils de mes promenades, aux
fils des sauts de liens en liens. Il y a une certaine excitation à la
découverte, à cette façon de s’introduire dans la vie, dans les pensées d’une
personnalité nouvelle, de tenter de la cerner un peu (enfin de cerner ce
qu’elle veut bien donner d’elle).
Mais de nouveau en nouveau
jusqu’où aller ? Car on croise quantité de belles écritures, de gens
intéressants qu’on aimerait mieux connaître. Et c’est aussi la source de
frustrations car on ne peut tout lire, tout embrasser. Et puis il y a les
autres, les anciens, ceux que l’on commence à bien connaître, pour lesquels
l’effet découverte ne joue plus, on a tendance à les lire moins (sauf quelques
uns qui font vraiment partie d’un cercle devenu amical) mais alors on a peur de
se distancier d’eux, de les perdre de vue. Renouveler, enrichir mais conserver,
ne pas perdre…
Délicat équilibre. Que j’ai
un peu de mal à assumer si je ne veux pas me laisser envahir. C’est pour moi un
mystère de voir que certaines personnes parviennent à suivre quantité de blogs,
à les commenter et à écrire aussi pour elles-mêmes, avec talent, avec
abondance, comment font-elles, chapeau…
La blogosphère est
chronophage. Trop !