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Les échos de Valclair
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5 février 2007

Intermittences

Oui, le temps superbe a continué hier.

Oui nous avons réussi à décoller dès le matin, nous avons enfourché nos vélos, pique-nique dans le sac, nous avons suivi la Seine puis la Marne puis nous avons pédalé en long et en large dans les allées et les chemins du bois de Vincennes puis sommes revenus par la Promenade Plantée et la Bastille, je me sentais en harmonie, je me sentais présent dans le moment et Constance était détendue, souriante, presque gaie…

Oui j’ai été tonique tout au long du week-end, j’ai enrichi mon blogomonde d’une sympathique rencontre en vrai, j’ai eu des démangeaisons d’écriture, j’ai mis le nez dans de vieilles paperasses avec un certain plaisir à la recherche de repères de dates pour en faire quelque chose pour les ricochets kozlikiens, j’ai été deux fois au cinéma et vu deux assez bons films, « L’Etoile imaginaire » et « Little children » sur lesquels j’aurais envie d’écrire une note, surtout sur le second…

Oui, c’était donc un bon week-end, même un très bon week-end  !

Pourquoi alors hier dimanche en fin d’après-midi ai-je ressenti cette bouffée d’amertume et de découragement ?

Pourquoi ce sentiment de lassitude à l’idée de la semaine de travail qui va commencer,  plus ça va, plus je me sens à côté de tout ça, foncièrement déconcerné, n’en voyant presque plus que les routines ?

Pourquoi cette envie d’écrire d’hier brusquement délitée, pourquoi alors que je la sentais d’abord comme devant être ludique et légère (tout en sachant qu’elle ne serait pas sans signification ni intérêt plus profond) l’ai-je perçue comme problématique au point de me dire « à quoi bon ? »

Pourquoi mon regard silencieux devant Constance, tendue, assombrie, préparant avec conscience mais dans le déplaisir les documents nécessaires à sa semaine de travail ? Pourquoi mon incapacité à porter ma main vers elle, lui dire un quelconque mot tendre ou d’encouragement ?

Pourquoi ce pincement en pensant à certain(e)s de mes blogami(e)s chez qui en ce moment ça bouge, ça vit avec intensité ?

Pourquoi toujours ma ligne grise ?

Pourquoi cette impression qui soudain me taraude qu’avec mes « distractions », qu’avec mes écritures, qu’avec tous mes petits bonheurs, (si précieux pourtant et que je crois savoir apprécier, goûter à leur juste valeur), je suis à côté de l’essentiel et j’en alimente même la machine de mon immobilisme ?

Pourquoi ce réveil intempestif bien avant l’aube, pourquoi ces pensées qui me reviennent, qui me font sortir mon petit carnet et qui m’y font tracer ces lignes ?


Vincennes_fevrier_2007_006

 


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Commentaires
F
Ce que Pierre écrit "vivre à côté de soi" me paraît une réponse à tes questions.<br /> D'ailleurs la réponse n'est-elle pas dans le titre de ce billet : Intermittence ?<br /> Continuer dans l'intermittence avec les moments de bonheur et de frustration, ou enchaîner sur une autre vie ? Pas facile du tout.<br /> Amicalement.
P
Je note ces mots, répétés en double: « je me sens à côté de tout ça » et « je suis à côté de l’essentiel ». Ils me semblent très signifiants et expliquant largement cette mélancolie. Vivre "à côté de soi" ce n'est pas vraiment vivre.<br /> <br /> Tant que tu es dans le mouvement, ça va, tu te sens bien. Mais dès qu'il cesse reviennent ces questions.<br /> <br /> Des questions, ça demande des réponses. Elle viendront certainement peu à peu. Elle te permettront de te recentrer sur ce qui t'es essentiel et que tu "cherches"... sans même savoir de quoi il s'agit.
V
"Intermittences" le dit bien, ça va, ça vient...<br /> Comme le dit Fuli peuvent tout autant surgir des coups de bonheurs quand on ne s'y attend pas.<br /> Heureusement!<br /> Ce n'est pas non plus une tragédiie, Charlotte, c'est juste la vie.<br /> Et c'est là depuis un paquet d'années chez moi, ce n'est pas qu'une question d'âge, Charlotte.<br /> Mais n'empêche il y a une certaine prévalence chez moi de ces coups de mélancolie notamment dans des moments où ils ne devraient pas surgir. Et c'est cette prévalence qui me fait dire , Coum, qu'il y a peut-être un "essentiel" ailleurs qui est un peu grippé et que je ne veux pas gratter, ce qu'est cet essentiel je n'en sais fichtre rien...<br /> Et merci de tes pensées affectueuses, Prali, mais tu sais je ne suis pas sûr que ce ne soit qu'une question de printemps, ou alors, une question de printemps dans la tête.
F
A mon avis ça s'appelle la mélancolie... c'est une tristesse qui n'a pas besoin de raison particulière pour être...<br /> ...mais il existe aussi des moments de bonheur qui viennent sans raison !
P
Pensées affectueuses pour toi mon cher Val, t'en fais pas, le printemps arrive au galop ;-)
Les échos de Valclair
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