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Les échos de Valclair
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16 février 2007

Mots rétifs

Il y a des jours comme ça. Des jours où les mots se rebiffent. J’avais prévu un après-midi tranquille largement consacré à l’écriture avant un week-end qui devrait être assez occupé. Je voulais avancer mes ricochets, rédiger l’entrée 2005 pour laquelle j’avais une idée.

Mais très vite j’ai bloqué. Complètement. Sans doute parce que ce que j’ai choisi d’évoquer n’est pas facile. Mais une fois commencé je voulais terminer. Plus j’insistais moins ça allait. L’envie même de l’écriture s’est dissoute et même l’idée que ce que je voulais dire avait un sens. Ce qui devait être un plaisir, boosté par une envie réelle, a basculé dans le pensum. Mais j’ai persisté plutôt que de décider de sortir ou de prendre un bon livre. Je me suis enferré. J’ai essayé d’autres approches, d’autres débuts. Sans plus de succès. Comme si je ne voulais pas abdiquer.

Ce qui entre parenthèses donne une autre explications à ma tendance aux hésitations. Je me connais. Je sais que je suis souvent plus que persévérant, bêtement obstiné. Et que quand je prends une décision de ce type (car ce n’est pas vrai de tous types de décision) je veux aller au bout quitte à en perdre tout plaisir en route. D’où ma circonspection au départ. D’où l’idée de ne m’engager qu’en étant sûr que je veux vraiment y aller. Certitude cela dit largement fallacieuse j’ai eu bien souvent l’occasion de m’en apercevoir ! J’investis la situation d’un sérieux dont elle n’a pas besoin, je m’impose des obligations qui ne sont que celles que je me donne.

Pour revenir à ces ricochets pourquoi et pour qui importe-t-il que j’aille au bout, que je suive scrupuleusement l’ordre des années, que je tienne l’objectif d’une participation hebdomadaire ? Pour personne naturellement. Ce doit être un jeu d’abord, la source d’un plaisir (même si c’est un amusement qui n’est pas tout à fait innocent).

Ensuite, entre deux tentatives, je me suis mis à zapper me disant que j’allais faire ceci ou cela mais sans me mettre véritablement à rien, j’ai été lire des sites mais en diagonale, j’ai vaguement répondu à des courriers, j’ai fait du rangement dans mon disque dur, bref toute chose qui donnent un riche sentiment d’accomplissement. Pour reprendre un terme récent je pourrais dire que j’ai « buridané » toute la fin d’après-midi.

Bon je sais bien qu’il y a des jours comme ça. Si ça bloque c’est sans doute qu’il y a des raisons qui tiennent non pas à l’écriture mais au sujet auquel j’ai voulu me coltiner. Je sais aussi que si ça bloque en surface peut-être que ça travaille en profondeur. Et que demain ou après-demain peut-être les mots viendront avec facilité et évidence. N’empêche j’ai passé un moment désagréable. Je n’ai pas su m’arrêter à temps comme souvent.

Lorsque j’ai lâché le clavier pour aller préparer le dîner j’avais en plus un sérieux mal de crâne (fréquent ces temps ci quand je passe trop de temps sur l’ordinateur).

Et après le dîner qu’est ce que je fais ? J’ai laissé tomber pour l’instant mon entrée récalcitrante, mais n’empêche je viens reprendre le clavier pour raconter comment je n’ai pas réussi à écrire cet après-midi !

Si c’est pas un peu de l’addiction ça !

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Commentaires
E
Sourire pour la fin de ton billet :)<br /> <br /> Mais je crois qu'il y a aussi des moments où l'on n'a pas envie, tout simplement. Une sorte de flegme, de distance, d'absence totale d'inspiration...
P
Je te comprends, Valclair, car je t'avoue (et tu sais combien j'aime écrire et combien j'écris relativement facilement... je veux dire d'abondance), mais ces Ricochets me semblent diablement compliqués à suivre. (C'est pour cela que je n'arrive pas à me lancer dans ce projet, même s'il me tente). <br /> <br /> Du moins si on est perfectionniste. Peut-être désires-tu trop bien faire. Peut-être, je ne sais pas moi? La contrainte est parfois nécessaire (contrainte de temps, de rythme) pour sortir un texte, mais si on est contraint jusque dans le loisir... Ceci explique sans doute cela.<br /> <br /> (enfin, je ne sais pas si je me fais comprendre) !<br /> <br /> Mais quel plaisir de lire tes notes, des fois, je perds le sens de ce que je lis, tant j'écoute le rythme, le balancement, le déroulement de la phrase... ;-)
V
Mais j'ai toujours un petit carnet à portée de la main! Et c'est précieux en effet. Et beaucoup de mes entrées sont parties de là. Souvent ça a été en plus des entrées faciles et agréables à écrire. Ce carnet il est aussi sur ma table de nuit, et ça m'arrive de gribouiller des choses quand j'insomnise...<br /> La difficulté c'est que là je tentais d'écrire plus dans la contrainte et sur un sujet surtout qui avait du mal à venir pour diverses raisons. Ce qui marche aussi parfois, mais là voilà ça n'a marché...<br /> Ce sera pour une autre fois...
C
Je pensais à un truc, qui vaut ce qu'il vaut, mais bon. Voilà. Moi, j'ai toujours dans mon sac un petit cahier avec un stylo. Et, que ce soit dans le train, ou au travail quand je n'en n'ai pas beaucoup, je sais que si l'inspiration vient, je peux prendre mon cahier et écrire. je me suis rendue compte que c'était beaucoup plus facile que de sécher devant le clavier, parce que je prends mon cahier seulement quand j'en ressens le besoin. <br /> Alors je me dis que dans tes promenade dominicale, toi qui aime déambuler dans Paris, tu pourrais avoir un cahier aussi. Quelquefois, une scène, un paysage, une couleur, un personnage, te donne matière à faire travailler ton imagination. Il suffit de s'asseoir sur un banc, à la terrasse d'un café et d'écrire. non?
V
Merci Amnesy, c'est gentil mais je participe déjà parfois (et trop rarement à mon goût) à des sites d'écritures en ligne, Paroles plurielles et Obsolettres. Et là je me lance dans ce projet de Ricochets, donc il est exclu que je participe à un autre projet.<br /> C'est vrai Christine il y a l'ampleur du travail mais ce n'est pas le point dominant, c'est plus que si on s'investit dans ce genre d'écriture on est amené à remuer des choses par forcément faciles à se dire à soi même, à laquelle se rajoute la difficulté spécifique de les dire en public (comment les dire en public sans aller trop loin?)<br /> Faut accepter de laisser les choses de côté un moment pour y aller en douceur comme dit Ségo, lâcher prise pour y revenir et ne pas s'acharner. <br /> Et puis j'ai aussi des envies de m'exprimer de façon plus fictionnelle mais elles risquent de passer à la trappe en ce moment.
Les échos de Valclair
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