Jours arcs en ciel
La semaine de vacances déjà
presque s’achève. Nous repartons après-demain matin et je travaille vendredi.
Les jours se suivent et ne
se ressemblent pas. Hier belle journée au soleil parfois voilé mais sans une
goutte de pluie, nous avons très longuement marché entre mer et dune sur cette
plage immense qui va entre la pointe de Penmarch et la longue épée de granit
qui constitue la pointe du Raz. Aujourd'hui au contraire journée écrasée de
pluie. Nous avons préféré une promenade proche, dans les bois le long de
l’estuaire où l’on est un tant soit peu protégé de la pluie et du vent. Nous
nous sommes régalés de cet enveloppement des arbres, des aperçus sur la rivière
striée de pluie, de cette odeur de feuilles et de terre mouillée. (Et je me
disais, peut-être que ce qui de la campagne me manque le plus à Paris, c’est
cela, les odeurs…)
Mais les jours en majorité
ont été des jours arcs-en-ciel., alternant soleil et pluie dans l’heure, ciels
noirs et lumières superbes. Et de fait il y en a eu beaucoup des arcs en ciel,
plusieurs par jour, en différents points du ciel.
Je me sens plutôt bien.
Paisible. Je laisse couler le temps. L’ennui c’est qu’il coule très vite.
Peut-être que je ne me coltine pas assez avec ce que je devrais. Mais ce sont
des vacances aussi. Acceptons d’être vacants !
Entre les promenades j’ai écrit, un peu. J’ai lu, un peu. Nous avons parlé, un peu. Un tout petit peu. Une amorce. J’ai le sentiment de ne pas avoir été jusque là où j’aurais dû. Comme si je m’étais trop vite satisfait de cette seule amorce. Voilà, c’est bien, tu as parlé, ouf, tu peux rentrer dans ta coquille maintenant ! Mais il y a eu tout de même cet élément étrange dans la discussion et qui me donne à penser. Il paraît qu’il y a six mois après l’un de nos si rares échanges sur l’oreiller (si rares que justement je devrais m’en souvenir !) nous avions convenu qu’il y aurait sens à se faire dans la parole par un tiers. J’ai totalement, radicalement zappé cette conversation. J’ai beau me creuser la tête je ne parviens pas aujourd'hui à en retrouver la moindre trace dans mon souvenir. Cela dit bien mes résistances. Les siennes aussi puisque gardant en elle ce fil, elle n’y a plus jamais fait allusion. Cette fois il ne faudrait pas le laisser perdre.
(Ecrit le 27/02)