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Les échos de Valclair
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19 mars 2007

Sieste/fuite

Début d’après-midi. Le ciel est tourmenté, à l’instant s’abat une averse de grêle. Je regarde par la fenêtre, revient à mes papiers sur mon bureau. Je suis au travail, occupé à rédiger un rapport qui m’ennuie profondément et que je dois terminer aujourd'hui. Je n’y arrive pas. Je traîne une certaine accumulation de fatigues et de mauvaises nuits ces derniers temps. Une somnolence violente s’est emparée de moi. Je baille à me décrocher la mâchoire. Je rêve tout à coup d’avoir dans mon bureau un canapé. Je rêve de m’allonger ne serait-ce que dix minutes, de fermer les yeux, de m’assoupir peut-être. Il paraît qu’il y a quelques entreprises ou ça existe, où l’on reconnaît les vertus de la sieste. Ce genre de considération n’est pas arrivé jusque dans un service comme le mien. Cela paraîtrait totalement incongru l’idée même d’une sieste ! L’idée de s’allonger au bureau ! Il peut y avoir des heures et des heures perdues, des cafés qui s’éternisent, des papotages futiles, des lenteurs de mise en route mais ça, l’idée de se mettre un peu de sa bulle, de s’isoler, de déconnecter des autres et de son personnage social de façon manifeste, ça ne se fait pas. Idiot quand on y réfléchit ! Car un petit somme plutôt que de vasouiller avec la plus totale inefficacité, ça ne ferait pas de mal, y compris pour la « productivité ». Enfin voilà, ça m’a un peu réveillé d’écrire ces mots...

Mais décidément non, ce rapport je n’y arrive pas. Les "ricochets" c’est dur à écrire parce que trop investi. Mais il peut y avoir l’inverse : des texte impossibles à écrire parce qu’il sont tellement loin de soi et qu’on a le sentiment de manipuler des mots vides, de la langue de bois administrative. Ce qui devrait se faire en une heure ne parvient pas à sortir malgré les habitudes, les automatismes, les formules apprises…

Finalement j’ai choisi la fuite. J’ai pris mes cliques et mes claques et suis rentré chez moi en milieu d’après-midi. J’ai encore cette chance, ce privilège relativement rare de pouvoir gérer mon temps à peu près comme je veux en dehors bien sûr des réunions imposées. En arrivant je me suis allongé sur mon lit, je me suis étiré comme un chat, j’ai baillé bruyamment et sans contrainte, j’ai pris un bouquin, je me suis vaguement assoupi. Tout ça avec un sentiment mêlé, satisfaction de cette liberté que j’ai prise mais agacement de cette journée mal goupillée, de ce sentiment d’être si souvent en dehors de moi, de ce boulot qui n’est pas fini et auquel il va bien falloir que je m’attelle. Il est là dans ma sacoche, je vais finir par le rédiger je le sais bien, mais j’aurais tellement envie d’autre chose pour ma soirée, d’autres lectures, d’autres écritures, d’autres pensées…

J’ai de plus en plus de mal avec tout ça. Mais évidemment il y a aussi tout ceux qui sont privés de boulot, qui en cherchent désespérément. Alors je ne me sens pas trop le droit d’être dans la plainte non plus. L’idée ça serait de se secouer, de faire ça vite, efficacement et de passer à autre chose…

Faudrait…

Allez, au boulot !

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Commentaires
V
Oui changer plusieurs fois de travail ou pas... Comme aussi changer plusieurs fois ou pas dans son couple ou ses relations affectives dominantes. Je me dis que cela à à voir, que derrière il y a des éléments de fond de la personnalité. Ce n'est pas si simple bien sûr, les histoires de vie ne se résument pas à ça mais tout de même je me dis qu'il y a là, pour moi en tout cas, quelquechose à creuser...
A
Tout de suite là maintenant une année sabbatique, je ne dirai pas non. <br /> Moi pour ne pas m'endormir, je change de boulot à peu près trois-quatre ans... Mais je deviens moins créative et moins combative j'ai l'impression. Cela fait déjà 4 ans, et ce moment où l'on pourrait plonger dans la sieste, où l'on a la tête qui dodeline sur les copies, je commence à le trouver agréable. Je vieillis sûrement. Je me demande si je ne préfère pas ces moments-là plus que le sommeil lui-même. La routine, l'habitude...
C
J'adore mon travail et j'ai la chance de l'avoir choisi. Mais comme toi, il m'arrive d'avoir de grands moments de "pas envie" de "lourdeurs", de besoin de ne rien faire. Mais notre nouveau directeur veille au grain, coupeur de tête, emputeur d'organigramme... Il faut rester vigileant...
M
j'en suis à mon quatrième métier ...<br /> 4 vraies vies professionnelles qui m'ont toutes apportées des satisfactions et du positif.<br /> pourtant dans chacunes j'ai connu des grands moments de paresse ...<br /> <br /> humain ?
C
Aujourd'hui peut être, ou alors... Demain :o)<br /> Si ça peut te consoler (ça m'étonnerait mais bon!) Je n'ai pas choisi le boulot que je fais, il est même a des lieux de ce que je suis. Pour tout dire, je le déteste!
Les échos de Valclair
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