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Les échos de Valclair
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11 juillet 2007

La pensée du crash

Comme j’ai pu avoir "la pensée du crabe », il m’arrive avant des voyages en avion d’avoir la pensée du crash. Je n’ai pourtant pas particulièrement peur en avion, je suis en général assez détendu, je n’ai pas besoin comme certains de prendre des médicaments ou de boire (il paraît que l’anxiété de passagers est la cause de certaines ébriétés dans les avions).

En réalité ce n’est qu’une façon de se confronter à ce à quoi on ne pense jamais, la possibilité d’une disparition brutale et qui peut arriver au coin de chaque rue ou bien dans le spasme brutal d’une attaque cardiaque ou cérébrale.

On ne peut s’empêcher de laisser planer un tout petit, minuscule, mais présent espace de doute. Il y a ceci ou cela que j’ai à faire, que je vais faire à la rentrée sûrement, sauf si… On se dit qu’il faudrait mettre de l’ordre dans certaines choses. Je pense à mes textes par exemple que j’ai toujours la volonté d’organiser, de transmettre, ce que je ne fais jamais, je me dis toujours : j’ai bien le temps…

La pensée du crash rappelle que l’on n’est pas sûr d’avoir le temps, on n’est jamais sûr d’avoir le temps. Evidemment c’est assez dérisoire ! Que mes affaires soient en ordre, que mes textes soient préservés dans l’esprit dans lequel je voudrais qu’ils le soient, tout ça, une fois passé les vagues du temps, si l’on prend quelque distance, ce n’est rien , rien de rien. De la même façon que nous sommes rien. Et en même temps nous sommes tout. Etrange et total paradoxe.

C’est cette pensée aussi qui étrangement m’a fait avoir un petit mouvement de recul lorsque Taupin qui n’a finalement rien de prévu pour le mois de juillet a décidé de partir avec nous. Nous, les parents, avons déjà vécu une grande part et nous savons que nous n’aurons rien de bien important à créer, à laisser pour autrui. Mais le fiston lui est à l’aube de possibles qui peuvent être si riches. Et je pense à son frère aussi, je me dis quel séisme tout à coup ce serait pour celui qui reste seul.

Il n’y a rien de particulièrement noir ou qui m’angoisse véritablement dans ces pensées. Simplement elles s’invitent comme chaque fois. Je fais avec elles. Il faut faire avec. Sinon on ne vivrait plus. Elles rappellent juste la précarité des choses.

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Commentaires
P
ton entrée m'a fait sourire, Val :))<br /> si tu savais le nombre de mes collègues qui ont peur en avion ! ;))<br /> <br /> je n'en fais pas partie. j'adore prendre l'avion, je ressens ene petite onde frissonnante, dans le ventre, de l'exitation, tout simplement ! j'adore ça !<br /> j'ai même choisi mon métier actuel en fonction de ça : j'avais la possibilité d'avoir un job mieux payé (ou du moins avec une courbe de carrière plus affriolante) mais je n'en ai pas voulu. j'ai préférer bosser dans mon hangar surchauffé l'été, glaçant l'hiver, mais avec une vue imprenable sur l'avion.<br /> voir les mecs bosser dessus, voir ce tube immense totalement dénudé, inspecté, remis en état, repeint... je sais pas expliquer, j'aime ce que je fais tout simplement. la fascination de bosser près de ces engins majestueux est toujours présente, même 25 ans après ;))<br /> <br /> tu sais, il y a parfois des gens qui viennent voir ici, comment ces oiseaux d'acier sont entretenus. et cela calme une grande partie de leurs angoisses. :)
P
Sinon, pour tes texte, tu peux faire comme Natalie Barney, elle a donné et ses manuscrits et sa correspondance et ses témoignages avec une somme d'argent nécessaire à la publication des meilleurs morceaux, comptant sur ses bons amis pour s'en occuper après sa mort (à 96 ans, et elle a fait plusieurs fois le voyage USA-Paris et même traversé deux guerres). <br /> <br /> Bref, on n'a jamais rien publié, sauf un journaliste-écrivain bien trop people à mon goût qui a commis "Portrait d'une séductrice" (ça y est, je reviens sur son nom, c'était Jean Chalon).<br /> <br /> Mais ses écrits se trouvent toujours, I suppose, à la bibliothèque Jacques Doucet, qui, je le pense a été incorporée à la Nationale. Et j'aimerais drôlement un jour pouvoir y aller...
P
Et j'ai vécu toute ma vie avec une mère qui avait fait deux voyages en avion et en avait gardé une phobie incroyable. Mon frère, qui a dû prendre l'avion pour raison professionnelle, en a aussi peur. Je n'ai donc jamais osé le prendre. <br /> <br /> Si ce n'est qu'après avoir eu un cancer, eh bien, Val, je vais te dire, franchement, je m'en foutais totalement, mourir en avion ou mourir du cancer, je me demande si je ne préfère pas encore mourir en avion (c'est plus rapide aussi)... Bref, je voulais prendre au moins une fois l'avion dans ma vie et je l'ai fait (trois vols aller-retour au total). Eh bien, j'ai adoré ça! Particulièrement le moment où l'avion prend de la vitesse, au sol, puis s'élève. Je trouve ça fabuleux. J'en ai presque pleuré de joie. <br /> <br /> Mais c'est vrai aussi que j'ai pu avoir une crainte ou deux, un moment donné. Informulées. Comme lorsque je voyais deux Juifs orthodoxes, sagement assis, en train de lire leurs livres de prières. Je n'étais pas loin de penser que cela faisait protection ou talisman, puis j'ai chassé ces idées. <br /> <br /> Pour moi, ton entrée, "peur du crabe" ou "peur du crash" ne manque vraiment pas de sel...
C
Je crois que nous avons tous plus ou moins peur en avion. Imaginer qu'on est dans une énorme carcasse en acier qui vole à 10 000 m d'altitude, il n'y a pas loin à penser, tout rassuré que l'on est par les statistiques, que tout est possible même l'improbable. Mourir dans un crash doit être aussi proche en probabilités que de gagner au loto ;-). N'empêche que lorsque que mes filles doivent prendre l'avion je me dis que j'aimerais le prendre avec elles pour me crasher avec elles si crash il doit y avoir. Pffff on pense à de ces trucs parfois !!! De quoi se porter la poisse lol
C
Ce que tu écris aujourd'hui...c'est ce que mon fils m'a dit aujourd'hui alors qu'il va revenir en Belgique, demain, pour les vacances( il habite au Canada ) avec sa femme et ses enfants et de nous dire ce qu'il faut faire en cas d'accident d'avion...<br /> Je ne peux envisager ce genre d'éventualité pour lui et sa famille alors que je peux l'envisager pour moi.
Les échos de Valclair
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