Trop-plein
Je papillonne en ce moment.
J’ai quantité de chantiers dans tous les sens que je ne parviens pas à
hiérarchiser. Je vais de l’un à l’autre et finalement je perds beaucoup de
temps et n’avance pas comme je le voudrais.
Au boulot ça ne se calme pas
vraiment, j’espérais une semaine plus cool, ce n’est pas le cas, je ramène en
ce moment du travail à la maison (un peu) et surtout des préoccupations
(beaucoup) qui continuent à m’encombrer la tête une fois sorti du bureau. J’ai
des entrées en attente d’écriture, une note sur Green par exemple que je
voulais faire tant que ma lecture en était encore fraîche, une velléité de
reprendre mes Ricochets, quelques pages d’une fiction amorcée qui, tel que
c’est parti, vont finir au panier. J’ai mes blogamis à lire que j’ai à peine
survolés ces derniers jours. Je me suis engagé aussi à des tâches assez lourdes
(trop) dans mon activité associative et ne sais plus trop par quel bout les
prendre. Je suis au milieu du gué et ne veux donc pas reculer par rapport à
tout ce qui a été déjà fait. J’avance mais, ce faisant, je découvre l’ampleur
de ce qui reste à faire. C’est Sisyphe. Le but recule à mesure que j’avance.
Je dors mal. Je m’éveille en
fin de nuit sans parvenir à me rendormir et l’insuffisance de sommeil qui
s’accumule plombe ensuite mes journées. Ce ne sont pas des insomnies du vide
comme j’en ai connues parfois, plutôt des insomnies du trop plein. Je les
occupe à mon corps défendant de stratégies d’organisation et de plans sur la
comète qui excitent l’esprit et tiennent éveillés. Il vaudrait mieux allumer et
bouquiner ou écrire mais je me laisse entraîner dans les méandres de mon
esprit. C’est parfaitement ridicule, plutôt que faire, c’est se disperser un
peu plus, ce colloque avec moi-même se rajoute comme sujet supplémentaire,
comme encombrement annexe.
Et je m’interroge de
surcroît : Est-ce que cette tendance à en faire trop n’est pas une façon
de mettre sous le boisseau d’autres priorités, des priorités domestiques mais
qui sont, ou devraient être, des priorités affectives. J’ouvre alors d’autres
vannes !
Mais le week-end approche
heureusement. Celui-ci devrait être tranquille, contrairement au précédent qui
a été occupé comme un œuf. Il devrait ménager des temps de respiration. C’est
une priorité ça aussi, se laisser des temps de respiration, la condition même
de l’harmonie du reste. Mes petites séances de yoga servent à ça aussi. J’ai
raté celle de cette semaine justement, retenu trop tard par une réunion au
bureau.