Ménage
Ce dimanche au temps
tourmenté, ça sent le cocooning…
A onze heure la maisonnée, à
part moi, est encore sous la couette. Il faut dire qu’il y a du virus dans
l’air. Bilbo était plié vendredi au point de ne pouvoir aller au lycée, là
c’est Constance qui, au retour de la réunion familiale, où nous étions hier
soir s’est découvert un méchant trente neuf cinq !
Après ma rituelle expédition
du dimanche matin au marché j’en ai profité pour faire une grande tournée des
blogs. Plaisir de retrouver, au delà de ceux que je lis fidèlement, d’autres où
je passe plus épisodiquement et plaisir aussi, toujours vif, de nouvelles
découvertes. J’ai pris notamment du temps pour remonter les ricochets de
certains des participants de cette aventure d’écriture. Il n’y a pas à dire.
C’est une belle idée qui produit un joli kaléidoscope de vies. Je suis frappé
par la qualité de la plupart des textes. Il y a une diversité qui est dans le
fond bien sûr des expériences humaines racontées mais aussi dans l’approche et le
style. Par exemple, d’un texte à son voisin immédiat, j’ai pu me régaler et
sourire à l’évocation enlevée de la Fête de l’Huma à travers les yeux de la
petite Koz et avoir le cœur serré au texte poignant d’Aglaï devant la
décrépitude rapide de sa grand mère (un exemple parmi beaucoup d’autres).
J’en ai profité aussi pour
faire un peu de ménage dans mes liens. C’est toujours une opération délicate
avec ce risque de peiner un peu ceux qu’on écarte. Il n’y a pas de problème
pour ceux qui se sont effacés (et il y en a plus d’un ces derniers
temps !) mais c’est moins évident pour ceux qui seulement se font trop rares
ou pour ceux qu’on lit moins tout simplement parce que ne peut pas tout lire et
parce que le plaisir de la blogosphère c’est aussi d’aller naviguer vers des
terres inconnues.
Mais il me faudrait faire un
peu de ménage dans ma tête aussi. Il y règne pas mal de confusion et
d’incertitudes en ce moment. Il y a eu quelques chocs ces derniers jours,
quelques interactions pas vraiment souhaitées entre blogovie et vie terrestre,
certaines dans l’ordre des faits (ce qui au fond n’est pas bien grave),
d’autres dans l’ordre plus profond des pensées, des présences, des affects (ce
qui est plus sérieux et plus déstabilisant). Je dis souvent que j’aime bien
cette ligne de crête où je chemine m’exposant publiquement jusqu’à la limité de
la mise en danger. Je ne répugne pas même à un peu de mise en danger car elle
me fait avancer. Mais point trop n’en faut, la pente est glissante, le dérapage
facile. Il y a des risques de perte de contrôle à cause d’une fuite en avant
possible de billets en billets. Je n’ai pas l’intention de décrocher ou même
de faire de pause. Je suis trop attaché à ce que cette mise en ligne/mise en jeu
m’apporte. Mais où suis-je, moi, dans tout cela, c’est la vraie question, où
est le centre, la colonne porteuse, pour autant qu’il y en ait une, à partir de
laquelle je pourrai définir mes chemins et mes priorités ?
Quoiqu’il en soit je dois
m’interdire le trop d’écran. J’en ai déjà bien assez « mangé » ce matin
et ce début d’après-midi. Même si je ne bouge pas de la maison, pas question de
passer la journée à zapper, je vais éteindre la machine infernale et délicieuse
dès que j’aurai publié. Mon cocooning sera de lecture sur de bons vieux livres
papiers. J’ai commencé ma relecture de Vailland. Après un voyage dans la France
du printemps 1944 avec « Drôle de Jeu »déjà achevé, je file à présent
dans l’Italie du Sud du milieu des années 1950 avec « La Loi ».