Migraine
Je suis peu coutumier de la
douleur physique. Quand j’y suis confronté je me dis : bon sang, tu ne
connais pas ton bonheur, tu devrais être en permanence plein de reconnaissance
à être simplement bien dans ton corps, éloigné de la souffrance.
Hier j’ai eu une migraine
carabinée. Je sortais du boulot après une semaine très chargée en me
disant : ouf, c’est fini, j’entre dans le week-end et dans la détente. Tu
parles d’une détente ! C’est là que ça a commencé vraiment. Est-ce un
hasard. Comme si le relâchement de la tension autorisait ce qui était tapi à
s’exprimer au grand jour.
En fait je suspecte des
problèmes dentaires. J’ai rendez-vous chez le dentiste dans quelque temps, je
crois que je vais essayer d’avancer le rendez-vous. Cela a commencé
insidieusement comme une simple gêne dans le bas du visage en milieu
d’après-midi alors que mon esprit était encore à plein mobilisé dans mon
activité professionnelle. C’est devenu plus présent dès que je l’ai eu quitté
puis envahissant à mesure que la soirée avançait. Pas de point d’impact précis
de la douleur. Cela occupe toute la partie gauche de mon visage, la mâchoire,
la joue, l’œil surtout, la nuque et ça va pulser jusque dans mon crâne. Je me
souviens d’avoir eu des sensations un peu analogues lors d’un abcès dentaire il
y a quelques années.
Progressivement en tout cas
la douleur a tout envahi. Il n’y avait plus qu’elle. Il ne reste plus de place
alors pour les états d’âme, pour les tristesses récurrentes, pour les
interrogations existentielles, tout ce dont mon esprit tortueux fait
habituellement son miel pour m’empêcher de jouir comme je le devrais de ce que
m’offre le présent de chaque jour. Là il n’y a plus qu’une pensée. Que cela
cesse !
Impossible de rien faire.
J’ai voulu aller faire un tour chez mes blogamis que je n’ai guère eu le temps
de visiter ces derniers jours mais j’ai senti que la tension oculaire
qu’implique le lecture sur écran ne faisait qu’en rajouter. J’ai tenté
d’écrire. Mais impossible d’atteindre à la concentration qui me l’aurait
permis. Et même la lecture d’un simple bouquin, paisiblement installé dans mon
lit s’est vite révélée impossible. J’ai pris un second cachet contre la douleur
et un cachet pour dormir. J’ai fini par m’endormir en effet. Ouf…
Ce matin ça allait. Mais ce
n’est pas gagné. J’ai l’impression que ça revient. Et que l’effort visuel, la
confrontation à l’écran à laquelle je me livre en venant écrire ne me fait pas
de bien, mais pas de bien du tout…
Il fait beau aujourd'hui
heureusement. Je crois que ce que j’ai de mieux à faire c’est d’aller me
promener dans Paris…