Un air de printemps
Enfin ça sent vraiment le
printemps ! Il y a ce bonheur tout simple de poser le manteau et de le
troquer pour une veste légère et d’ouvrir son col de chemise, ce bonheur de
sentir le corps plus à l’aise, moins engoncé, en contact plus proche avec l’air
ambiant, avec le souffle du monde. Evidemment on aurait envie d’un peu de
campagne, on a failli partir un peu d’ailleurs car j’ai quelques jours de
vacances mais finalement ça ne s’est pas fait.
Ce matin j’ai travaillé un
peu dehors. Je n’ai pas la main verte et ne m’occupe guère de nos plates-bandes,
de notre coin de verdure en plein Paris, tout petit, mais si appréciable. Mais
j’ai nettoyé la terrasse. J’ai arraché le lierre qui avait tendance à devenir
un peu envahissant, à se glisser jusque sous les tuiles. J’ai nettoyé la
gouttière complètement remplie par une herbe dense. C’est incroyable
d’ailleurs : pas de terre, juste l’eau de pluie, des feuilles décomposées,
pas mal de petites bestioles et là dessus, sur cet espèce de substrat en
décomposition, en hors sol, sans véritables racines, des plantes ont poussées,
drues et vertes, sur une bonne dizaine de centimètres de haut. Je me suis senti
saisi par cette puissance de vie et de voir ça, d’être confronté à ça, m’a tout
simplement fait du bien.
Il faisait bon et sain à
travailler là dehors. Meilleur et plus sain sûrement que de rester vissé à son
écran, à faire le tour de blogamis ou de blogs à découvrir ou même à chercher
des mots pour écrire. Peut-être que je devrais m’occuper un peu plus des plates-bandes !
La terrasse est maintenant
opérationnelle. On va pouvoir recommencer à déjeuner voire à dîner dehors de
temps en temps. On n’a pas eu l’occasion de le faire encore cette année.
Printemps tardif. Cela dit on ne va pas se plaindre qu’il ait plu, on devient
sensible à ça maintenant, on est content de savoir que les nappes phréatiques
se remplissent correctement, l’eau cette source de vie ! Mais je me
remémorais un vieux printemps aussi, celui d’il y a quarante ans dont on parle
tant. C’est curieux je n’y vois pas de pluie, pas de froid, et je ne parle pas
seulement des jours de mai mais du trimestre qui a précédé où régnait dans mon
lycée ce climat électrique d’ébullition croissante. Sélectivité du
souvenir !