Samedi, promeneur des champs...
Hier nous avons profité du
beau temps pour aller à Fontainebleau. Typique du parisien ça, la course vers
le brin d’herbe dès que reviennent les beaux jours !
Le massif de Fontainebleau est très différent des autres forêts d’Île de France. C’est un ensemble très varié, plein de surprises, avec ses terrains changeants, ses monts et ses plaines, avec ses platières couvertes de bruyère, avec ses blocs de grès où se pratique l’escalade, avec ses étendues sableuses. Se croirait-on ici à cinquante kilomètres de Paris ?
Nous avons pas mal crapahuté
dans le secteur, empruntant une (petite) partie du circuit des 25 bosses,
histoire de se mettre un peu de dénivelée dans les jambes. Nous avons
pique-niqué sur le rebord d’une haute platière. La végétation n’est pas encore
très avancée mais le soleil vaillant, permettant un bref moment de sieste après
le pique-nique sur une dalle bien exposée, nous emmenait loin, dans une
ambiance déjà estivale...
Dans l’après-midi nous avons
été visiter le parc et le château de Courances. C’est un ensemble très imposant
pour une propriété privée. Le lieu est encore habité de façon permanente par la
famille propriétaire des lieux et il n’est ouvert que très parcimonieusement au
public, certaines après-midi. Le parc est immense, plutôt sobre, mais avec de
très belles perspectives, des beaux arbres, de vastes pelouses, de nombreux
bassins. Il est superbe surtout en cette saison où éclatent et se mêlent les
différentes nuances des verts printaniers. Une des particularités de ce parc en
effet est qu’il comporte peu d’allées de terre ou de gravier, ce qui renforce
encore la prévalence du vert, on marche directement sur les pelouses qu’animent
seulement les tâches blanches des pâquerettes, parler de tapis vert ici n’est
pas usurpé. Comme aussi de miroir d'eau, car les bassins très lisses et à l'eau très claire reflètent avec bonheur les arbres qui les dominent ou le passant qui s'approche.
Le contraste est total entre
cette végétation canalisée, ces hautes allées de platanes, ces alignements de
buis, ces perspectives tirées au cordeau et celle, pleine de liberté, dans
laquelle nous étions le matin. Je n’en place pas une au-dessus de l’autre.
C’est proprement incomparable, on n’est pas dans le même registre. Mais il est
plaisant de baigner dans le temps bref d’un seul jour, à la fois dans la
végétation ordonnée et sublimée par l’homme créateur de jardins et dans le désordre
et la liberté de la nature laissée à elle-même (enfin, très partiellement, la
forêt est entretenue et aménagée !).
La visite du château est
limitée à quelques pièces mais même celles-ci sont investies de la présence des
gens qui habitent ici : voici une chaîne stéréo par exemple dans la salle
de billard, des photos de famille récentes à côté des tableaux d’époque. Il n’y
a pas de doute que ça confère un petit charme supplémentaire de sentir cette
présence d’habitants et de savoir qu’une fois la visite achevée le châtelain
viendra peut-être faire sa partie de billard. Ça fait vaguement rêver à des
modes de vie qui ne sont pas les nôtres, même si on les juge archaïques et
inadaptés.
Nous avons passé une longue et bonne journée. Moments précieux ! Etais-je tout à fait et tout le temps présent au moment vécu comme j’aurais dû l’être ? Je crains que non, requis par d’autres pensées. Marchions nous ensemble ? Je ne sais pas. Nous marchions côte à côte en tout cas et c’était déjà ça…
Images cliquables pour les agrandir, as usual...