Au musée Rodin
Comme les jours
filent ! Je voulais parler de ma visite de l’exposition Camille Claudel au
Musée Rodin effectuée dimanche, sur la lancée de ma visite à l’expo Louise
Bourgeois la veille. Mais avec un début de semaine professionnellement très
chargé (ça c’est la contrepartie des semaines à jours fériés) je n’ai pas
trouvé le temps de le faire…
J’ai aimé dans l’ensemble
mais, quoique la comparaison n’ait pas grand sens, je n’ai pu m’empêcher de la
faire, je me suis senti moins touché, moins investi que par l’exposition Louise
Bourgeois et je me demandais pourquoi.
Peut-être est-ce parce qu’il
y avait moins d’effet de surprise. J’avais déjà vu en image beaucoup de ces
sculptures. Bien sûr la vision en réel ajoute une autre dimension, donne une force
que l’image seule ne peut avoir mais cette différence entre la représentation
et l’œuvre réelle m’a moins frappé que chez Louise Bourgeois.
Sans doute les conditions de
visite ont-elles jouées aussi. C’était un peu, beaucoup même, la bousculade,
dans un espace très resserré, ne laissant pas les œuvres respirer pour
elle-mêmes.
Mais je crois surtout qu’il
y a chez Louise Bourgeois des choses qui parlent à d’autres secteurs de notre
psychisme, qui font écho avec le monde du rêve, de l’imaginaire, de l’inconscient
ou du semi conscient, plus que chez Camille Claudel, expression forte mais
moins imaginative.
Cela dit ces sculptures sont
pour la plupart superbes. Souvent elles saisissent admirablement le mouvement
comme par exemple dans les diverses versions de la Valse. Elles peuvent être
poignantes comme L’âge mur, sculpture elle aussi superbe de mouvement et
évocation de la fuite du temps et de la perte. Il y a aussi ces pièces
étonnantes, profondément originales, miniatures de groupe très expressives
comme les Causeuses et la Vague.
Il est intéressant de voir
pour certains thèmes des séries, des œuvres toutes proches qui se déclinent
avec des matériaux différents, dans des formats différents et avec des subtils
changements de forme. Il y a de certains points de l’exposition la possibilité
d’avoir de jolies perspectives permettant d’embrasser d’un seul regard
plusieurs œuvres, (enfin de tenter de le faire entre des têtes des visiteurs
trop nombreux !) comme pour la série de la Valse ou pour l’ensemble qui va
de Sakountala à Vertumne et Pomone et à l’Abandon.
Nous avons profité de notre
visite pour refaire un tour dans le musée Rodin lui-même. Je n’aime pas tout
Rodin, parfois il ne me semble être que puissance brute, une puissance qui ne
m’émeut que peu comme dans La porte de l’Enfer ou dans les Balzac. Mais il y a
des pièces qui allient à cette puissance, finesse du modelé, précision du
portrait, élégance du mouvement et là c’est magnifique. J’aime aussi souvent
beaucoup les pièces en marbre qui sont encore en partie prise dans leur gangue
de pierre, j’aime cette impression de les voir comme à l’état naissant, image
même de l’acte de création.
Nous avons aussi profité du parc qui est superbe. Il était très fréquenté en ce premier dimanche du mois où l’accès exceptionnellement en est gratuit. La chaleur, des gens installés sur les pelouses, des familles, tout ça faisait une ambiance très éloignée de ce côté paisible, feutré, sorte de bulle, de havre hors du monde, que j’avais ressenti la dernière fois que j’y étais venu, en semaine, en hiver et en une autre compagnie et le souvenir de ce moment là m’est revenu en prime.
Photos cliquables
En préparant cette note j'ai trouvé un site très complet sur Camille Claudel