Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les échos de Valclair
Derniers commentaires
2 octobre 2008

La crise

Elle est impressionnante tout de même cette crise financière !

Je la regarde passer sans m’en sentir plus que ça concerné et je m’en étonne. Elle est le signe que décidément le capitalisme dans sa version financière dérégulée est un système porteur de crises majeures ce dont certes je ne doutais pas mais sans imaginer qu’elles puissent se traduire de cette façon là.

Je ne me fais aucun souci pour les boursicoteurs, pas plus que pour les jeunes aux furieux appétits de fric qui se sont précipités vers les postes de traders aux rémunérations indécentes (et je suis heureux de penser que la côte que ce type de fonction avait dans les écoles d’ingénieurs va sans doute en prendre un coup au profit des vrais métiers d’ingénieurs). Mais la crise financière peut-être matrice de beaucoup d’autres et avoir des conséquences dramatiques dans d’autres secteurs de l’économie.

Il est un peu triste de voir que les dénonciations, les mobilisations semblaient totalement inopérantes à faire bouger quoi que ce soit dans le système. Là par contre la panique qu’il entraîne chez les dirigeants semble faire bouger les lignes et remettre à l’ordre du jour la nécessité d’une certaine régulation du système.

Il est piquant de voir les thuriféraires du libéralisme le plus débridé faire appel à l’état pour garantir ce qui peut l’être. Comme souvent un dessin dit bien des choses en un trait de plume. Le Plantu qui montrait une troupe de patrons manifestant comme de vulgaires cégétistes sous une banderole « nationalisez nos banques » était fort bien vu.

Peut-être de cela sortira-t-il quelque chose de bon. Je n’en suis plus à remettre en cause un fonctionnement de l’économie basée principalement sur les lois du marché mais encore faut-il que celui-ci soit un minimum régulé, un minimum encadré, que les états dotés d’une puissance publique significative soit en mesure de participer au jeu et d’assurer que les besoins essentiels des populations soient pris en compte. Bref un capitalisme régulé. Finalement Stauss-Kahn n’est peut-être pas si mal là où il est.

Du temps où je professais le marxisme, je me serais emparé d’un tel événement comme une preuve de la faillite généralisée du capitalisme. J’en aurais fait des gorges chaudes triomphantes, sans trop me soucier de la situation concrète des gens jetés hors de leur logement ni des conséquences humaines de l’aggravation de la crise. Sans doute même m’en serais-je réjoui, voyant dans la crise le plus sûr ferment de révolutions à venir.

Bien sûr il est tout à fait positif que ce genre de vieille lune ait été balayée par l’histoire. Mais de là à se retrouver complètement déconcerné comme je le suis il y a un trop grand pas qu’au cours des années j’ai fini par franchir. Je me sens ailleurs, totalement. C’est comme si je m’en lavais les mains de tout ça, comme si je renonçais à peser, ne fut-ce qu’infinitésimalement, sur la société sauf par délégation en votant lorsque j’y suis convié. Tout ça pour ne penser qu’à mon petit train-train, à mes petites interrogations égotistes, à mes petites écritures peu ou prou nombrilistes (car encore, comme dirait Eva, s’il s’agissait d’écrire vraiment !). Je trouve ça un peu triste et ne peux m’empêcher d’en ressentir un peu de culpabilité mais bon, c’est comme ça, je ne me sens pas en capacité de faire autrement.

Publicité
Commentaires
V
Ce n'est pas tant la crise qui est écœurante, Fauvette, que les fonctionnements qui y ont conduit. La crise n'est qu'une sanction. Si elle pouvait conduire à réintroduire un peu de régulation, ce ne serait pas un mal.<br /> C'est là que je me dis qu'un S-K à la tête du FMI peut y contribuer, de même qu'une nouvelle administration à Washington si Obama est élu. Bon, je m'illusionne peut-être mais comme je ne crois plus à la révolution...<br /> Quant à ce sentiment, Pivoine, Val, de me noyer un peu dans mes blablas il me prend de temps en temps, comme un regret d'autre chose, le regret de ne pas être autre, de ne pas être, de ne plus être quelqu'un dans l'action. C'est parfaitement vain, je sais. je suis ce que je suis, mais je ne peux empêcher que de temps en temps ça me titille désagréablement.
F
Je salue ta franchise.<br /> J'aimerais bien me sentir aussi peu concernée que toi par cette crise financière.<br /> Mais non, je me sens assez écoeurée, révoltée, et inquiète.<br /> Et impuissante.<br /> Tu trouves toi que DSK a l'air actif et présent ? Je n'ai pas l'impression de l'avoir beaucoup entendu ou lu...
V
Et moi je suis presque émue par tant de sincérité. Combien pensent pareil mais ne l'avouent pas ? (mais ne se l'avouent pas?)
P
Tout de même Valclair, si on est attiré par ton blog, c'est pour autre chose que le nombrilisme (ce n'est pas ce qui frappe à première vue o;) Ecrire, c'est témoigner, c'est aussi un moyen de lutte avec les outils que l'on a et les tiens sont bien polis (dans le sens d'une pierre polie). Je suis entièrement d'accord avec toi, sauf que ce capitalisme dérégulé et ce libéralisme en folie me consternent. Seulement voilà, je n'ai pas d'alternative à offrir, pas plus que toi, à part un vote à gauche, tous les 4 ans aux fédérales et tous les 6 ans aux communales (et aux diverses élections communautaires et régionales qu'on nous a fabriquées...)
Les échos de Valclair
Publicité
Publicité