Un spectre
Un rêve cette nuit, un rêve
dont je me souviens, c’est si rare.
Pas franchement gai comme
rêve…
Un rêve bref, coup de poing,
un rêve comme une lame...
Je suis à la maison au
salon, je discute avec quelqu’un, un homme il me semble, une discussion de
choses et d’autres, sans enjeu, dans un climat paisible, qui ne laisse en rien
présager de ce qui va suivre.
Soudain j’entends un cri
violent, déchirant. Le cri de quelqu’un qui tombe, se fait mal, se blesse. Je
crois reconnaître la voix de Constance. Je me précipite. J’entre dans un long
couloir à la lumière blanche qui n’a plus rien à voir avec ma maison. Au loin
je vois s’avancer vers moi, une personne qui semble inerte, elle n’avance que
parce qu’elle est portée par deux hommes qui la tiennent, chacun sous une
épaule, ses jambes à peine touchent terre. Constance ? Non, c’est ma mère,
avec son visage des derniers temps, blafard, émacié, mais terriblement présent.
C’est un spectre surgi
d’entre les morts…