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Les échos de Valclair
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18 mars 2009

Mon intervention

Donc comme annoncé voici le texte de mon intervention de samedi, telle que je l’avais écrite et telle que je l’ai lu à quelques bricoles près. (J’ai un peu raccourci et accéléré, notamment vers la fin).

Bon ça fait un pavé mais promis demain je vous parle d’autre chose…


D’abord une petite chose, pour ceux qui me connaissent ici par mon nom d’état civil, et qui sont nombreux, hop, vous fermez les yeux, là vous les rouvrez, ce n’est plus XX qui est devant vous, c’est Valclair, apaïste et blogueur… ça c’est juste pour vous demander un minimum de discrétion, de ne pas associer les deux noms de façon écrite surtout sur internet, je veux essayer de conserver, autant que faire se peut, au moins ce petit lambeau là d’anonymat.

Je tiens mon journal en ligne « les échos de Valclair » sans interruption depuis janvier 2003, donc depuis plus de six ans, ce qui fait de moi dans ce monde mouvant d’internet un quasi dinosaure. J’ai commis environ 1 millier de billets sur des sujets très divers et sur un rythme toujours relativement régulier, entre 10 et 15 billets par mois environ, ce qui, imprimé dans une police assez serrée, représente un millier de pages. J’ai d’abord eu un site classique jusqu’en octobre 2005 date à partir de laquelle je suis passé au blog.

J’ai tenu des journaux intimes, à différents moments de ma vie, à l’adolescence puis comme jeune adulte, ensuite je me suis longuement interrompu et j’ai repris cette pratique à partir de 1998 pour ne plus l’interrompre. C’était un journal intime assez classique, mêlant comptes-rendus de mes lectures, émotions esthétiques, évènements de ma vie, réflexions diverses et questionnements existentiels.


Mais d’abord d’où et comment m’est venu cette drôle d’idée ?

Passer brusquement du journal pour moi seul, journal absolument privé à une mise ligne qui en fait un objet public, radicalement public, puisque ouvert à tous vents, à tous les clics…

Il faut dire que cette aventure a un peu commencé à cause de Philippe Lejeune, si, si, je dois le dénoncer, c’est lui qui sans le savoir m’a inoculé ce terrible virus…

J’ai lu son livre « Cher écran » en 2000 et j’ai tout de suite été fasciné par ce monde qu’il me révélait. Philippe donnait des extraits et analysait les premiers journaux en ligne, apparus dès 1995-1996 principalement au Québec puis commençant à se développer en France, notamment avec le journal de Mongolo qui est d’ailleurs déposé dans le fonds de notre association. J’ai eu très vite la conviction qu’internet allait se développer de façon considérable, et là manifestement je ne me suis pas trompé, qu’il préludait à une révolution dans les modes de communication et qu’il serait intéressant d’observer les conséquences que cela pouvait avoir sur les relations entre les personnes et sur l’écriture, notamment sur l’écriture personnelle.

Et donc j’ai moi-même commencé à observer tout ça de loin et en silence. J’étais intrigué par le paradoxe : qu’est ce que ça pouvait vouloir dire d’écrire un journal supposé intime et de le mettre en ligne ?

Assez vite je me suis dit : Tu observes. Mais quelle meilleure façon d’observer y aurait-il que de t’y lancer toi-même ? Bref comme un ethnologue je me suis senti des envies « d’observation participante ». Au départ c’était une démarche presque expérimentale : voir ce qui allait se passer, ce qui adviendrait de mon écriture, ce qui changerait…

Je ne me doutais pas que je me prendrais à ce point au jeu !

Ce n’était pas évident de démarrer. J’avais de grandes résistances. J’ai préparé matériellement mon site, j’ai cherché un pseudonyme, je me suis fixé la date du 1° janvier 2003, j’ai commencé à écrire mes billets de début janvier sur mon site mais en local comme on dit, sur le disque dur de mon ordinateur, encore fallait-il pour qu’il soit vraiment sur internet faire ce clic décisif qui allait propulser le site sur un serveur distant, j’ai fait ce geste le 20 janvier, j’y vais, j’y vais pas, j’y vais, hop, c’est fait, je m’en rappelle comme si c’était hier, je me suis dit : « là ça y est, quelqu’un est peut-être en train de te lire, mais qu’est-ce que tu as fait, tu es complètement fou, mon pauvre garçon ! » Il y avait un avant, il y avait un après, et c’était comme un changement de paradigme, l’intime, l’intérieur, le privé qui devenait extime, extérieur, public…

Bon, évidemment tout ça restait très théorique, très virtuel, c’est le cas de le dire, personne n’a dû tomber comme ça sur mes écrits, ce n’est qu’après quand je me suis inscrit dans un cercle de cyberdiaristes puis quand j’ai reçu un premier mail de quelqu’un me lisant que je suis passé dans le vif du sujet, mais j’ai eu envie quand même de rappeler cette émotion du premier clic parce qu’elle me semble significative.


Avant de rentrer dans la présentation de ma pratique, je vais préciser quelques points plus généraux:

De façon simple je dirai que l’intime est ce qui m’est le plus intérieur, mes sentiments les plus profonds. Ce qui est considéré comme intime varie selon les cultures et les époques, Michelle Perrot nous le dirait très bien. Dans cette acception l’intime s’oppose plutôt à l’extime, à des considérations plus extérieures, m’impliquant certes mais moins profondément, un compte-rendu de lecture par exemple ou des considérations sociétales.

Ce qu’on fait de cet intime alors, dans un contexte culturel donné, dépend de chacun de nous, des limites que l’on se donne, en fonction de notre propre histoire, de notre évolution. Ainsi on peut choisir de garder l’intime intérieur, dans notre for privé ou choisir d’en révéler une partie à autrui dans les cercles proches du dialogue de personne à personne ou dans les cercles plus éloignés d’un partage public plus ou moins large.

J’aboutis ainsi plutôt qu’à la trilogie intime, privé, public à deux couples de polarités, intime/extime d’un côté et privé/public de l’autre et tout mon réglage de blogueur va consister à savoir à chaque moment où je fais passer le point de rencontre entre ces lignes.

Je trouve important de poser les choses ainsi et de ne pas faire une assimilation quasi synonymique comme c’est parfois le cas de l’intime et du privé qui conduirait à poser d’emblée un regard méfiant sur tout dévoilement de l’intime, à le poser d’emblée comme une transgression.

Tant que tout ça ne concerne que moi ou que je parle de ce qui est relationnel de façon générale, désincarnée, j’ai toute liberté d’étaler mes interrogations et mes états d’âme. En tout cas c’est à moi de fixer mes limites, en ayant réfléchi aux conséquences possibles, à d’éventuels retours de bâton ou effets pervers, à la façon dont je saurais y faire face ou pas.

Ça se complique sérieusement lorsque des autruis précis entrent dans la partie que ce soit les proches de la vie quotidienne ou des relations qui se sont construites sur internet à travers la pratique commune du cyberdiarisme.

On ne peut plus alors se permettre d’être « effrontément désinvoltes avec les confidences » pour citer notre ami Pierre du blog Alterego. Il faut avoir le plus grand respect de l’intimité d’autrui. Et pas seulement de ce que je crois moi être l’intimité d’autrui mais ce que lui-même va considérer comme son intimité avec une vision peut être différente, plus restrictive que la mienne. Le respect ce n’est pas seulement ce que je crois devoir à l’autre mais aussi ce que cet autre considère comme lui étant dû. Et ça même si ça doit me frustrer dans mon expression et contribuer à limiter la part d’intime que j’aurais souhaité aborder…


Donc, et là je reviens à mon propre journal, comment est-ce que j’ai procédé, est ce que j’ai modifié ma façon d’écrire ?

En commençant je me suis dit : à priori je veux essayer de garder mon journal le plus proche de ce qu’il était.

Au départ j’ai simplement introduit des pseudonymes, j’ai décontextualisé les récits, j’ai évité certains noms de lieux ou d’activités trop précis, notamment ceux qui risquaient de me faire reconnaître dans mon monde professionnel.

Mais je n’ai pas modifié le fond, j’ai continué à traiter des mêmes sujets, je ne m’en suis interdit aucun à priori.

Mais dire que je n’ai pas de sujet tabou, ce n’est pas dire que je dis tout et que je le dis n’importe comment.

D’abord, et ça pour moi c’est très important, je n’écris pas directement en ligne. Je n’écris pas et ne publie pas sous le coup de l’impulsion. D’ailleurs je n’ai jamais pratiqué le journal défouloir ou déversoir, j’ai toujours relu et corrigé pour m’assurer que j’étais clair et lisible ne serait-ce que pour moi. Je n’ai donc fait qu’accentuer cette tendance en devenant cyberdiariste. J’écris sur un fichier word. Je relis soigneusement mon billet avant de le publier, je le relis avec la pensée qu’il sera lu, ce qui m’amène parfois à le modifier légèrement, à atténuer des formulations, à arrondir certaines aspérités, à préférer l’allusif au trop explicite. Et je me réserve aussi la possibilité de conserver certaines entrées hors ligne. Mais ces entrées réservées ne sont pas très nombreuses quoique leur nombre ait tendance à s’accroître.

Mais j’ai aussi et surtout appris à manier l’allusion. Ça je m’y attendais moins, c’est venu peu à peu et je crois que j’ai acquis une certaine habileté dans ce domaine, ce qui me permet d’aller sur des terrains très intimes tout en restant suffisamment discret.

J’ai des lecteurs de tous ordres, lecteurs de passage arrivés sur le blog à partir d’une recherche dans google, lecteurs fidèles, certains depuis le tout début et qui finissent par connaître beaucoup de moi, lecteurs enfin que j’ai rencontré, avec qui se sont développés des relations, certaines importantes et profondes. Ainsi dans un même billet certains ne verront que des considérations générales, d’autres supputeront des arrière plans au-delà de ce qui est explicite sans trop savoir lesquels et pour d’autres enfin l’allusion sera un clin d’œil évoquant un fait précis connu, ce sera alors comme un petit message privé glissé dans la parole publique.

J’aime bien cette sorte d’écriture à tiroirs. Du point de vue de l’exercice d’écriture lui-même, je trouve que c’est assez excitant, ça a un petit côté ludique qui est très plaisant, je souris souvent en écrivant telle ou telle phrase dont je me dis, tiens, ça c’est pour un tel ou pour une telle…

Ce qui compte pour moi c’est de m’assurer que je reste dans l’authenticité, que je ne déforme pas consciemment. Dans ma relecture avant de mettre en ligne, il y a toujours cette question : est-ce que là tu es bien toi même, même si bien sûr tu n’y es pas tout entier ? Ou bien, au contraire, est-ce que pour ménager tel ou tel, ou pour t’attirer de la sympathie ou du lectorat, ou pour te construire une image, est-ce que tu ne serais pas départi de ta véracité ? C’est le critère fondamental. Si je ressens à la lecture que je ne suis pas en accord profond avec le billet je ne le publie pas. C’est arrivé, quelquefois, rarement. En tout cas si j’avais le sentiment que ce décalage devenait trop fréquent, que j’étais en train de me construire une image pour le public, que j’étais en train de perdre la personne au profit du personnage, alors je me dirais que je perds ce qui fait pour moi le sens même de cette écriture et j’arrêterais.

Evidemment c’est difficile de parvenir à cet équilibre et d’ailleurs il est toujours mouvant. Mais c’est aussi cette difficulté qui rend les choses passionnantes. Souvent je parle de ligne de crête. J’ai l’impression d’avancer sur un chemin étroit de montagne, avec deux précipices à mes côtés, celui de la déformation, de l’inauthenticité d’un côté, celui du trop dire de l’autre, parfois je glisse un peu d’un côté, parfois je sens que ça menace de l’autre, mais l’un dans l’autre j’avance toujours sur cette ligne de crête, j’essaie de trouver chaque fois le réglage qui convient et quand j’y parviens, comme c’est la cas le plus souvent, j’ai alors une grande satisfaction : je n’ai rien caché de ce que j’avais profondément envie de dire, je ne me suis pas mis en danger en en disant trop et je n’ai pas malmené de tierce personne.


Bien sûr avec le temps des choses ont changé et continuent de changer :

C’était plus facile au début lorsque j’étais protégé par un anonymat absolu, lorsque mon lectorat était lointain, quasi abstrait. Les choses deviennent plus complexes lorsque cet anonymat se lézarde, lorsque aussi se créent des interactions véritables avec les lecteurs, lorsqu’on commence à les rencontrer, lorsque se créent des dynamiques relationnelles individuelles ou de groupe qui comportent fatalement leur part de tensions, de conflits, de jeux d’images, bref lorsque le fait de tenir journal en ligne commence à s’articuler avec la vie elle-même.

Je m’étais attendu à ce que franchissant cette étape je sois amené à mettre moins en avant les aspects les plus intimes de mon journal. C’est vrai en partie. Mais l’intime néanmoins résiste fortement. Plusieurs fois j’ai commencé à écrire en me disant « oh là je pars dans quelquechose qui ne sera pas publiable », et puis finalement, parfois sous réserve de minimes retouches notamment au regard des tiers, je me suis dit : « tout de même, ça c’est moi, au fond il n’y a là rien d’illicite, rien d’indicible, rien de honteux, allez, allons-y, publions... ».

Les interactions avec le lectorat contribuent à entretenir avec force la présence de l’intime. C’est sur les sujets intimes que les dialogues sont les plus nourris. Les contributions y sont plus nombreuses parce qu’on touche là à des questions plus universelles. Les échanges rassurent en montrant combien les questions sont partagées. Mais aussi ils pointent des aspects qu’on n’avait pas forcément vu soi-même, ils font donc réfléchir, parfois au prix d’une certaine déstabilisation. Mais donc, ils font avancer, disons ils peuvent aider à avancer, restons modestes.

Les liens qui se créent avec les blogueurs avec lesquels s’effectuent ce type d’échange se placent d’emblée au-delà de la convivialité superficielle, on s’y trouve dépouillé, au moins en partie, des oripeaux de notre personnage social. C’est spécialement frappant lorsqu’on rencontre dans le réel pour la première fois une personne avec qui on a eu un dialogue de ce type, on se trouve d’emblée sur un plan d’intimité qu’on n’atteint que bien plus lentement avec les personnes rencontrées dans la vie courante et ça c’est assez extraordinaire.

René Rioul dans un texte référence pour notre association « le désir d’autobiographie » évoque comme source profonde de ce désir « ce mixte du même et de l’autre » qu’on rencontre en fréquentant les textes autobiographiques. Il citait cette réflexion paradoxale qu’on se fait parfois en lisant un texte: « pour moi c’est exactement la même chose et pourtant c’est entièrement différent ». C’est tout à fait ça et c’est ce qui a fait de moi un passionné d’autobiographie puis un adhérent de l’APA et un déposant dans notre fonds.

Or je retrouve ce « mixte du même et de l’autre », cette articulation du semblable et du différent, de l’alter et de l’ego, de façon décuplée dans ma pratique de cyberdiariste intimiste. Car l’écriture en ligne et les échanges qu’elle autorise fonctionnent dans l’immédiateté, ce qui leur confère une plus grande puissance, les rendant certes plus problématiques et plus dérangeants mais aussi plus enrichissants.

Cela dit j’ai certainement fait bouger les frontières du dicible et de l’indicible sur mon blog. J’ai constaté en effet que le nombre d’entrées de mon journal que je laissais hors-ligne avait augmenté : presque pas en 2003-2004 au temps de l’anonymat profond, pas loin de 10% au temps des premières fissures de cet anonymat et près de 20% en 2008, là ça commence à faire beaucoup. Et évidemment ma prestation de ce jour devant vous risque de ne pas arranger les choses.

C’est pourquoi j’ai hésité, avant de prendre la décision de venir parler ici, j’ai pesé les intérêts que j’y trouvais et les craintes que j’en avais. J’ai évoqué mes hésitations dans plusieurs billets qui m’ont d’ailleurs valu pas mal de réactions et de mises en garde : « attention Valclair, tu vas perdre ton âme, nous allons perdre le Valclair que nous aimons, celui qui donne vraiment de sa personne… »

Je sais qu’il y a un risque. Ce qui est sûr c’est que je souhaite qu’une part d’intime reste présente dans mon journal. Je ne souhaite pas basculer vers un blog qui serait uniquement extime, composé de notes culturelles ou de considérations consensuelles sur les petits bonheurs de la vie, sur le temps qui passe ou sur des sujets en vogue, en tout cas dans la blogosphère que je fréquente, du genre la surconsommation c’est mal ou Monsieur Sarkozy n’est pas gentil etc, etc…


Alors que dire pour conclure ?

Je ne parle que pour moi évidemment. Je n’ai pas de modèle à proposer. Je peux juste dire que je trouve mon compte dans cette pratique puisque je la poursuis sans désemparer depuis maintenant plus de six ans.

Parfois j’ai des envies d’arrêter, parce que je la trouve trop envahissante, parce que je me dis : à quoi ça rime, toutes ces pages, toutes ces heures passées à les écrire, est-ce que ce n’est pas du temps pris à la vie ?

Mais ce que je remet en cause alors c’est le fait de tenir journal plus que de le tenir publiquement. Et je pense même au contraire que parce que je le tiens publiquement que je parviens à le continuer.

Je serais incapable désormais d’écrire ce journal s’il n’était que pour moi, si je ne le partageais pas avec un lectorat qui souvent m’encourage, si je ne l’inscrivait pas dans un échange. D’ailleurs même parmi mes billets qui restent hors ligne, rares sont ceux qui n’ont jamais quitté mon disque dur. Presque tous ont donné lieu à des échanges, cette fois privés, avec certains de mes lecteurs privilégiés, pas les mêmes naturellement selon les billets, selon les moments. Mais ces échanges privés se sont construits avec des personnes qui sont devenus des amis après m’avoir découvert au travers de mon expression publique.

Je pense donc que cette démarche d’expression publique de soi peut être profondément bénéfique dès lors qu’on la fait en toute connaissance de cause des risques, des contraintes et des limites, dès lors qu’on respecte certaines précautions, règles de prudence vis à vis de soi, règles de discrétion vis à vis d’autrui.

On avance soi-même à travers un tel parcours. On se libère. Jamais lorsque je me suis lancé dans cette expérience, en un temps où j’étais terrorisé à l’idée de la moindre faille qui pourrait compromettre un tant soit peu mon anonymat, je n’aurais pas imaginé pouvoir venir parler de tout ça, devant vous, comme je le fais aujourd'hui, de façon décontractée, enfin relativement décontractée, n’exagérons rien.

J’ai appris à donner publiquement de moi des choses qui m’auraient paru inconcevables il y a quelques années et qui me paraissent aujourd'hui quasiment anodines, normales. Il n’y a pas honte à évoquer telle intermittence de cœur ou à reconnaître telle fragilité ou telle fêlure, à être soi plutôt que le personnage dans lequel on reste le plus souvent enfermé. S’accepter au regard des autres c’est profondément accepter d’être soi.

Et voilà pourquoi, sans trop savoir où je vais, je continue l’aventure…

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Commentaires
V
Merci Telle, ça me touche.<br /> Et puis si, si, figure-toi que quand j'ai prononcé cette dernière phrase que tu cites, oui j'ai aussi pensé à une Telle bien particulière et ça a doublé mon sourire intérieur.
T
Mon cher Valclair, <br /> <br /> ce n'est que maintenant que je prends le temps à la fois de te remercier d'avoir mis en ligne ton intervention et de te féliciter pour la synthèse éclairante qu'elle est. Vraiment. <br /> <br /> C'est étrange mais j'ai envie de te dire, ce qui serait tout à fait déplacé et malvenu, que je suis fière de toi ! De tes avancées, de ton acceptation de toi-même, de ton courage.<br /> <br /> J'aime beaucoup l'expression d'Alain "intime de l'intime", oui, c'est ça, on t'a vu derrière ton écran, à ton bureau, rosir d'excitation en cliquant la première fois sur "publier". Comme une mise en abyme.<br /> <br /> D'ailleurs, j'en lis une autre, de mise en abyme, mais sans doute suis-je un peu dérangée : "en écrivant telle ou telle phrase dont je me dis, tiens, ça c’est pour un tel ou pour une telle…" <br /> ;-)<br /> <br /> Bises
V
Disons Pati que pour l'instant l'effet en est "globalement positif". Je me sens heureux d'avoir fait ce pas, d'avoir mis en cohérence deux aspects de moi, et ce pas d'ailleurs en annonce peut-être d'autres dans de tous autres domaines.<br /> Bref j'ai été plutôt porté pendant toute la semaine qui a suivi. Ce qui ne veut pas dire naturellement que les coups de gris ne s'invitent pas eux aussi, comme ils l'ont fait d'ailleurs pas plus tard que ce matin...
P
merci pour ce résumé, valclair :)<br /> je regrette vraiment de ne pas avoir pu passer, mais je suis contente d'en lire des extraits.<br /> <br /> et donc ?<br /> comment se sent Valclair, au lendemain de ce coming out ? ;))<br /> parce que la question était bien là, non ? ;)))<br /> <br /> pénible ? moi ? rhooo si peu ;)))
V
C'est curieux ce que tu dis là Alain car en rédigeant je pensais pour ma part à tout ce que je bridais dans cette intervention sur certaines questions que j'aurais aimé aborder, parmi les plus problématiques, celles par exemple tournant des amours ou autour du regard porté (ou pas) sur tout cela par les proches de la vie quotidienne et sur ce qu'il peut induire (sans doute la question la plus délicate, la plus périlleuse de toutes).<br /> Et ça me fait plaisir en tout cas que tu aies pu quant à toi percevoir néanmoins dans mon propos quelquechose de l'intime de l'intime.
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