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Les échos de Valclair
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5 avril 2009

Visages

Je regarde très rarement les informations à la télévision, j’appréhende la vie du monde extérieur avant tout par la lecture quotidienne et assez addictive d’un célèbre quotidien du soir (oui, oui, plus addictive que les blogs !).

Vendredi soir cependant j’ai regardé le journal télévisé. J’y ai vu des images de la rencontre d’Obama et de Sarkozy et de la conférence de presse qui a suivi. J’ai été stupéfait par le contraste des visages. D’un côté il y avait le sourire rayonnant d’Obama, la décontraction, le calme qui semblait émaner de lui et de l’autre le sourire crispé, la tension intérieure, la surmobilité du visage à la limite des tics de notre président. Le type m’a toujours fait un peu peur. Ça ne s’améliore pas avec le stress voire le surmenage auquel conduit l’exercice du pouvoir, surtout avec la conception qu’il en a. On a l’impression qu’il réprime sans cesse une violence intérieure prête à déborder à tout moment (et qui déborde parfois d’ailleurs, voir le désormais célèbre « casse-toi, pov con »). Se dire que ce type là a toujours à trois pas de lui la mallette du feu nucléaire ça ne rassure pas vraiment !

Je sais bien que l’habit ne fait pas le moine, que le sourire, l’aspect avenant et le charisme naturel ne suffisent pas à faire une bonne politique de même qu’à contrario le volontarisme forcené peut à côté de beaucoup de rodomontades sans effet, donner lieu à certains résultats (voir la réactivité et le dynamisme de la présidence française de l’Europe).

N’empêche il me semble que ce deux visages disent tout de même quelquechose des personnalités profondes, au-delà des habiletés ou des maladresses de communication. Comme en son temps le sourire carnassier de Mitterrand disait aussi le sentiment qu’il avait de sa force, sa jouissance aux jeux du pouvoir et la distance qu’il savait y mettre.

Alors voir Obama, ça me fait du bien. L’orientation nouvelle qu’il semble donner à l’administration américaine avec toutes les conséquences en chaîne que cela peut avoir est à peu près la seule bonne nouvelle en ces temps de crise. Peut-on croire que la rencontre entre sa personnalité et les circonstances, que l’ampleur de la crise qui conduit tout de même à des prises de conscience, peuvent entraîner des remises en cause majeures et bénéfiques ? Du mal pourrait-il sortir un bien ?

Je n’en sais fichtre rien. Il y a tant de forces contraires, celles que génèrent les puissances installées et les situations acquises des maîtres du monde, mais au-delà aussi la force des habitudes en chacun de nous, la jouissance du court terme, une avidité, un désir prédateur peut-être anthropologiquement enracinés en l’homme.

Je ne me hasarderai plus quant à moi à m’avancer sur le terrain de ce qu’il faudrait faire. Il y a des choses qui me hérissent, dont je sais que je ne veux pas. Mais de là à avoir des idées sur les solutions ! Quand je lis des tribunes contradictoires d’économistes je suis bien incapable de me sentir en état de pencher plutôt pour l’un que pour l’autre. Ils se sont tous (ou presque, mon fils me bassine avec Stieglitz dont il est fan) tellement trompés et avec tellement d’assurance !

Donc ce petit billet je le reconnais n’est pas très politique. Simplement, tout en me retenant de tomber dans l’illusion de l’homme providentiel, je suis heureux de suivre des yeux dans ce ciel noir le vol de l’hirondelle Obama, et d’apaiser par son sourire les hérissements de poil que provoquent en moi les grimaces de l’autre.

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Commentaires
A
Pas très politique ce billet ? - au contraire, je trouve qu'il l'est plus qu'il n'y paraît. Notamment dans cette observation de nos gouvernants. Je suis comme toi, je regarde peu les infos à la télé. Je me contente de quelques minutes sur BFM TV, mais pas forcément tous les jours. J'ai aussi été frappé par cette différence des visages, exactement de la manière pertinente dont tu décris cela. Je me souviens d'un livre dont le titre était « ces malades qui nous gouvernent », (que je n'ai pas lu), et qui je crois évoquait surtout les maladies physiques. Mais les troubles psychologiques (plutôt bien dissimulés,... en apparence...) de certains de nos responsables, mériteraient qu'on s'y arrête plus longuement... Sarkozy réclamait des examens psychologiques avant d'embaucher les magistrats... Et pourquoi pas avant de déposer son bulletin de vote dans les urnes, ne disposerait-on pas de tels examens des candidats à la magistrature suprême ?<br /> Une personnalité comme Sarkozy est forcément dangereuse pour nous... Un jour ou l'autre...<br /> <br /> Ton billet est tout aussi politique dans la mesure où il aborde l'impuissance des... puissants... censés nous gouverner et/ou tout savoir sur tout.
Les échos de Valclair
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