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Les échos de Valclair
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27 octobre 2009

Halte sur le chemin

Notre voyage vers la Bretagne s’est fait à petites étapes. Du moins la première. J’ai été comme un voyageur des temps anciens qui se serait posé au premier relais de poste venu !

Car nous nous sommes arrêtés en grande banlieue sud, nous avons dîné et dormi chez des amis après avoir été avec eux assister à Longjumeau à un concert de Gilles Vigneault.

Je me suis régalé. Je craignais comme cela arrive parfois lorsque par nostalgie on va revoir ou on écoute les productions tardives d’un chanteur qui a marqué nos jeunes années, d’être déçu par une voix, une présence qui n’aurait plus été celle qu’on a connu (j’ai eu ce genre de déception à l’écoute du dernier disque de Barbara par exemple ou des Ten New Songs de Léonard Cohen).

Rien de ça ici. Vigneault a gardé une énergie, une présence en scène, un timbre et une puissance de voix qui semblent défier les années. Il est resté deux heures en scène, sans interruption, enchaînant les chansons sans même laisser au spectateur le temps de souffler. Il arrive sur scène en courant, il se tient immobile devant son micro ou bondit comme un diable, amorçant ici ou là quelques pas de danse, il déploie sans cesse mimiques et gestuelles très élaborées, il repart en courant pour marquer la fin d’un morceau, on croît qu’il s’éloigne mais déjà il est revenu ! Il y a derrière tout ça bien sûr un grand métier, un show parfaitement maîtrisé, faisant se succéder habilement différentes ambiances et climats sonores, réclamant plus ou moins d’engagement physique ou vocal de sa part. Mais quand même il faut pouvoir. Quelle pêche. Le bonhomme a tout de même 80 ans. Il fait plaisir à voir, pour ça aussi.

Les textes sont très variés, certains très beaux. Alternent chansons d’amour et chansons à thèse, descriptions poétiques, chansons mélancoliques et chansons joyeuses et humoristiques, méditations douces-amères sur le temps qui passe. S’intercalent quelques récits, parfois relativement longs mais pendant lesquels, il sait nous tenir en haleine, Vigneault étant aussi un excellent conteur. Et bien sûr il porte avec lui toujours cet imaginaire du Québec profond, qui nous fait rêver nous gens de la ville, les grands espaces, la présence de la nature, les forêts et la neige, , le village des ancêtres perdu au bout de la longue, longue route, le village où l’on revient immanquablement, le village que l’on n’a jamais vraiment quitté, « c’est à Natashquan là où le temps s’arrête, c’est à Natashquan, là où le temps m’attend ».

Il y avait beaucoup de chansons que je ne connaissais pas, sans doute des chansons nouvelles ou relativement nouvelles mais avec quelques grands classiques enchâssés au milieu pour faire vibrer encore plus le public, heureux de se retrouver en pays de connaissances. « Je t’ai…aime » ou le « Mon pays, ce n’est pas un pays… »

Ce spectacle était le point d’orgue de la semaine québécoise de Longjumeau, qui a vu diverses animations, spectacles, manifestations dans la ville et ses écoles. Il s’est donc terminé par discours des édiles, remise de cadeaux au chanteur, réponse de celui-ci qui a tourné un joli compliment plutôt émouvant, manifestant une émotion qui semblait sincère à l’accueil qui lui était fait. J’aime aussi cette ambiance que donne au spectacle une salle relativement petite, un public majoritairement local, cela crée une plus grande proximité que dans de grandes salles forcément plus anonymes.

J’ai beaucoup aimé ce refrain qui dit tant en peu de mots: « Sortir de sa cage, et trouver sa voie, c’est un long voyage, pour arriver chez soi… »

*

gilles_vigneault_marie_claude_tetreault

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Commentaires
V
J'ai pensé un peu à toi, Ondine, tu sais pendant que je l'écoutais!<br /> Et oui Pati moi aussi l'intensité du regard m''a frappé sur cette photo, c'est pour ça que j'ai choisi celle-ci.
P
qu'il a un beau regard, cet homme, tout de même... ceci explique sans doute la beauté et la clairvoyance de celui qu'il pose sur ce qui l'entoure...
O
Le Québec était avec toi à la mer... J'adore!
Les échos de Valclair
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