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Les échos de Valclair
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30 mai 2010

Dans le TGV

J’ai dû faire cette dernière fin de semaine un saut de puce dans ma maison du midi.

J’ai pris le train de nuit jeudi soir (ouf, la grève n’était pas trop suivie ! mon train a roulé) et j’ai débarqué, les yeux encore embués du sommeil manquant de la nuit, dans une petite gare de campagne à une quinzaine kilomètres de notre lieu. L’architecte est venu m’y chercher à huit heures du matin et nous avons filé sur le chantier. Nous n’avons pas débandé - si j’ose dire – jusqu’à sept heures du soir, faisant le point successivement avec tous les corps de métiers et procédant aux derniers choix. J’ai dîné et dormi chez ma cousine, il m’aurait paru discourtois de m’éclipser dans ma chambre tout de suite après le repas quoique j’en aurai eu envie, je me suis donc offert une soirée télé, ce qui m’est peu habituel. Ce matin j’ai repris mes rendez-vous, mais sur un tempo plus lent, m’offrant des espaces de respiration.

Je me sens toujours un peu décalé dans de telles bulles de suractivité, à être en permanence avec d’autres, en permanence sollicité, sans possibilité de moments où m’échapper juste avec moi-même. J’ai d’autant plus apprécié en fin de matinée ce moment que j’ai passé seul dans le jardin de la maison, avant de repartir déjeuner chez ma cousine. C’est la densité du temps occupé qui donne son prix au temps désoccupé. J’ai d’abord laissé flotter mon esprit un long moment, m’imprégnant juste de la paix de l’endroit, des bruits assourdis, des odeurs d’herbe et de fleurs puis j’ai fait quelques photos. Des roses ont écloses, certaines étaient toutes neuves, toutes fraîches, ces fleurs « civilisées » ont d’autant plus de charme qu’elles surgissent des herbes hautes du jardin peu entretenu, ensauvagé. Et j’ai observé, dans le silence et le respect, les insectes butineurs accomplissant leur indispensable office.

J’ai repris le train dans l’après-midi. Lors de ma correspondance à Toulouse j’ai eu un temps suffisant pour sortir de la gare et me poser sur un banc au bord du canal, à la hauteur de l’écluse. Nulle péniche n’a pointé son museau, mais j’ai repensé à une semblable attente, à un semblable moment, sur le même banc, avec quelqu’un qui, me lisant, sans doute aussi se souviendra…

Maintenant le TGV presque vide file vers Paris. J’ai posé mon livre (« Le noir est une couleur » de Grisédélis Réal, qui fut la « catin révolutionnaire » des années 70, un livre dur, à la fois sombre et lumineux, à l’écriture puissante, dont il faudrait que je reparle si j’ai le temps). J’ai un « carré » pour moi tout seul, j’ai pu allonger mes jambes, poser mes pieds déchaussés sur le fauteuil en face, je suis dans le sens de la marche et j’attrape entre deux mots que j’écris sur mon carnet de grands morceaux de paysage, les bords de Canal du Midi, des villages d’Aquitaine, la brume s’épaissit qui noie tout, avec la nuit qui vient…

(Écrit hier dans le TGV, vers 21heures, mis en forme ce matin…)

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Commentaires
M
suite à ce long interrogatoire auquel tu réponds<br /> aujourd'hui:<br /> justement me suis bien interrogée à propos de mon commentaire ci-dessus..pas sur le contenu bien sûr mais sur le ton de famliarité un peu osée que je m'étais permis..(.mon p'tit pot ?) ça m'a un peu tracassée, ce n'est pas trop mon genre je crois ce genre de gaminerie !! un retour en enfance que tu as l'air d'avoir bien pris??? même si tu n'as pas gardé les petits cochons avec moi!!!!
V
Merci, c'est très gentil, Micheline, Julie. ça me fait toujours plaisir de savoir que mes petits croquis peuvent être lus avec plaisir et ça m'encourage à continuer.
J
c'est exactement ce que je me disais... que c'était très agréable de vous lire . Que vous racontez bien !
M
A pied, à cheval ou en voiture, qu'est-ce que tu racontes bien mon p'tit pot!!
Les échos de Valclair
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