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Les échos de Valclair
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21 juillet 2006

"Paris, je t'aime"

C’est le moment de le dire. Il me faut le dire. Car vraiment, Paris, là, j’ai plutôt envie de le fuir ! Mais je l’aime bien aussi chacun le sait et c’est une des raisons pour lesquelles j’ai été heureux de ce « Paris je t’aime » que j’ai été voir au cinéma mk2 bibliothèque .

C’était le plaisir aussi naturellement de renouer avec une vraie sortie, d’aller dans une salle obscure, de m’immerger dans la boîte à rêve, ce plaisir que ne peuvent offrir les films vus à la télévision et dont je me suis contenté tous ces jours-ci. Et de profiter de surcroît de la fraîcheur de la climatisation.

J’étais méfiant à l’égard de ce projet cinématographique pourtant. Cela me paraissait artificiel. Qu’est ce que ça pouvait donner une telle commande ? Y aurait-il le moindre élément d’unité ? Est-ce que ça n’allait pas apparaître comme une série de vignettes posées arbitrairement sur chaque quartier ? Comment accéder en si peu de temps à autant de mondes et de personnages (cinq minutes pour chaque film), comment éviter que tout ça ne se collisionne très vite dans la tête en un magma indiscernable ? Les quartiers de Paris ne sont pas des personnages, dans certains cas ils ne sont pas même véritablement le décor, le lien entre le film et eux est, disons, ténu, mais il n’empêche ce sont tout de même bien eux qui font le liant, qui donnent leur unité au projet.

Et ça marche. Naturellement tous les films ne se valent pas, certains s’oublient vite et se perdent déjà dans la mémoire mais il y a beaucoup de bons, bien plus que les trois seuls auxquels le critique très négatif du Monde condescendait à accorder un certain intérêt. Personnellement j’ai beaucoup aimé la joyeuse et ironique brutalité de « Tuileries » des Frères Coen, le regard doux de Walter Salles sur la condition de celles qui gardent les enfants de autres, la jolie variation des mimes dans « Tour Eiffel », le récit très émouvant et d’une grande acuité sociale de « Place des Fêtes », la belle histoire d’amour de « Faubourg Saint Denis » entre le jeune aveugle et l’apprentie actrice, l’ambiance à la Cassavetes de « Quartier latin ». Et puis, terminant l’ensemble ce qui n’est sans doute pas un hasard, j’ai adoré ce bijou de tendresse et d’émotion qu’est cette déambulation de la postière solitaire de Denver entre Tour Montparnasse et Parc Montsouris, Paris ici est vraiment un personnage, c’est celui auquel cette touriste pas comme les autres vient rendre visite, avec sa touchante naïveté et sa volonté inentamée de bonheur, c’est enfin le vieux rêve réalisé.

C’est assez fascinant de voir la variété des styles de cinéma concentrée en si peu de temps. Et aussi de se rendre compte de ce que l’on peut faire en un temps bref, en cinq minutes il y a de quoi construire des personnages, une ambiance, créer une émotion et même dans beaucoup de cas dérouler une véritable histoire. Tout comme on peut le faire d’ailleurs dans l’écriture avec des nouvelles.

Il y a au final quelquechose de jubilatoire dans cette succession de moments de cinéma. Cela s’exprime d’ailleurs bien dans le générique de fin ou se mêlent dans une sarabande heureuse tous les personnages sortis des cadres de leurs histoires et qui semblent venir attester du plaisir qu’ils ont eu à ce jeu cinématographique.

Après le film, nous nous sommes promenés un peu avant de reprendre la voiture. J’ai traversé la dalle de la Bibliothèque pour aller jusqu’à la passerelle inaugurée il y a quelques jours et qui relie désormais pour piétons et cyclistes deux beaux lieux relativement neufs de Paris, la Grande Bibliothèque et les jardins de Bercy, permettant de survoler les quais, voies rapides et encombrées, et d’éviter leur laborieuse traversée. J’attendais beaucoup ce moment. Voilà, on y est ! Ce projet dont la conception, la réalisation s’est étirée sur de longues années et bien le voici terminé ! Signe aussi que le temps passe…

La passerelle sent encore le bois neuf, c’était très jouissif de la fouler du pied tout en aspirant cette odeur presque de forêt. En dessous il y a les aménagements de Paris-plage, mais relativement déserté à cette heure et dans cette partie. Je me suis avancé jusque vers le milieu de la passerelle, mais ça tirait beaucoup, je n’ai pas pu l’inaugurer comme je l’imaginais par une grande ballade entre les deux rives, ce sera pour une autre fois, je suis bien obligé d’y aller en douceur, j’ai eu mal à la jambe en rentrant, ça tire…

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Commentaires
W
Moi aussi j'ai apprécié ce film qui nous pousse à la découverte des différents coins de Paris...<br /> <br /> Bonne visite parisienne à tous.
L
'Paris, je t'aime' est magnifique. ça change de tout ce qui peut exister, c'est beaucoup plus qu'un simple film à l'eau de rose, c'est plus qu'un simple projet, ce film va au delà de tout ce que l'on pourrait imaginer. Il a un message a faire passer, beaucoup de personne ne le perçoive pas et beaucoup d'autres ce le font chuchoter. Je n'ai pas aimer ce film car l'amour rend aveugle et l'on pourrait me contredire. Ce film n'est pas parfait et c'est ca qui le donne encore meilleur. Après ca nous pouvons le dire, je pourrais le dire... Paris, je t'aime.
C
SEINE...Lapsus révélateur, j'aime aussi les théâtres ;-)))
C
Vas-y en douceur, on a tendance lorsqu'on se sent mieux à trop vouloir en faire et l'alarme de la douleur nous ramène vite à la raison ;-). <br /> Mais tu es sur la bonne voie ...<br /> Quand à Paris, j'y viens quelquefois et j'adore certains quartiers, les quais de la scène, Montparnasse, ses escaliers et ses peintres et beaucoup d'autres choses encore... J'ai souvent l'impression d'être au ralenti dans une ville où tous les parisiens courent autour de moi. C'est assez marrant comme sensation ;-).
Les échos de Valclair
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