Mise à jour
J’ai eu un peu plus de temps
ce week-end, alors j’en ai profité pour refaire un tour d’horizon de mes
blogueurs et des mes liens. D’où un peu de ménage pour éliminer des disparus, pour
modifier certains qui changent de blablas en impromptus (ça lui va bien ce
titre), pour rajouter quelques nouveaux que j’ai découverts il y a un certain
temps déjà mais que je lis désormais un peu plus régulièrement, et aussi deux
liens un peu particuliers, qui sont des liens références, analyses d’images
(l’excellent monsieur Ka), analyses de livres (la non moins excellente Hélène).
Et puis j’en ai profité
aussi pour faire le point de mes lectures récentes et des films vus ce dernier
mois. Ça c’est mon côté un peu obsessionnel, les références pour le souvenir,
référence sans doute assez vaines, qu’est-ce qu’un nom, qu’est-ce que dire
« Ah oui ça je l’ai vu » s’il n’y a pas une trace véritable au fond
de soi.
Côté lecture, vraiment pas
grand-chose, beaucoup de dispersion, des livres parcourus, des textes de revue,
tout ça à peine lu, survolé plutôt, qui ne méritent pas que je m’y arrête.
Côté films, il est frappant
de voir à quel point certains s’effacent vite. Si j’avais épinglé mes
impressions sur le moment sans doute en aurais-je dit plus, aurais-je trouvé à
tous des éléments d’intérêt dignes d’être signalés. Mais le temps passant, bof…
Ainsi « Brick »,
polar censé renouveler le film noir dans un contexte de campus, bof, bof… Ainsi
« La science des rêves », bof, quelques moments vraiment drôles, une
certaine inventivité visuelle, mais ce n’est pas du tout à la hauteur du
précédent film de Michael Gondry plus riche et complexe et dans lequel passait
une vraie émotion.
Un peu plus marquant,
« Crazy » le thème est intéressant, c’est un joli tableau d’époque,
une famille québecoise au tournant des années 60 prise entre pesante morale
catho, machisme du père, aspirations nouvelles de la jeunesse, on y voit le
personnage principal et narrateur tenter de se débattre avec des pulsions
homosexuelles difficiles (c’est peu dire) à assumer dans un tel contexte, il y
quelques moments cocasses et d’autres émouvants mais dans l’ensemble c’est
assez lourd, filmé avec pesanteur, avec profusion de ralentis bien explicites
sur musiques grandiloquentes, peut-être que c’est du second degré mais moi ça
m’a fait bailler.
Pas mal, « Ne t’en fais
pas, je vais bien » : c’est assez émouvant particulièrement à
posteriori compte tenu de la chute. C’est du « qualité France »
typique avec tout ce qu’on met derrière ça, une bonne facture, des personnages
à la psychologie finement dessinée, des acteurs excellents, une construction
solide, lisible, une mise en scène fluide, mais tout ça un peu trop sage, rien
qui surprenne ou fasse vraiment décoller. Mélanie Laurent est vraiment très
jolie ce qui ne gâte rien.
Assez bien, « Le vent
se lève » : j’avais été un peu déçu au départ peut-être parce que
j’attendais trop, disons qu’il y a des Ken Loach qui m’ont plus touché que
celui-ci mais tout de même c’est un film dont la trace reste présente en soi.
Sur le fond on peut ne pas partager les options de Loach (on sent que sa
sympathie va manifestement aux éléments les plus révolutionnaires qui refusent
le compromis) il n’empêche que cela est montré sans manichéisme, c’est bien
aussi l’horreur de toute guerre qui est pointée et les contradictions insurmontables
qu’elles installent au cœur des êtres (la scène dans laquelle le
« traître », c’est à dire seulement celui qui n’a pas eu la force de
résister à la torture est très émouvante et constitue le centre de gravité du
récit). Le film est peut-être un peu trop long, certaines scènes sont un peu
appuyées, c’est d’une facture là aussi un peu trop attendue quoique différente,
jouant ici sur la beauté de l’image et des paysages, sur la puissance
collective, sur le lyrisme de la narration.
Et puis un vrai plaisir,
« Little Miss Sunshine » : on rit beaucoup mais il y a aussi
beaucoup d’émotion véritable, une analyse au scalpel d’une certaine Amérique,
des personnages de loosers très attachants, mais que leur énergie
progressivement libérée, leur puissance de vie vont rendre d’une certaine façon
vainqueurs. La petite fille qui ne sera jamais Miss Sunshine est véritablement
craquante et, oui, est un vrai rayon de soleil comme tout ce film dont on sort
avec des envies de chanter quoique la réalité ne soit pas bien gaie.
Voilà pour la mise à jour de
mes films…
Ah, et puis, last but nos
least, j’ai remonté dimanche matin mon vélo de la cave, je lui ai refait une
beauté, j’ai regonflé ses pneus et suis parti faire un tour dans les petites
rues du quartier. Quel plaisir ! Le vélo est tout à fait adapté à
l’échelle de mes parcours de loisirs à Paris, il me donne un sentiment de
liberté pour aller d’un point à un autre que ne me donne pas la marche à pied
trop lente, les transports en commun trop contraignants, la voiture,
étouffante. J’ai commencé à retrouver mes sensations et n’ai eu aucune
appréhension à remonter sur ma machine. Ma jambe tire encore un peu mais ce
n’est presque rien. Je ne me suis pas encore décidé à mettre un casque que j’ai
pourtant imposé à Bilbo mais ça viendra. En tout cas je me déplace avec une
prudence de sioux, je m’arrête plutôt que de forcer le passage, je passe très
au large des véhicules arrêtés mais occupés que je dépasse.
Oui, la vraie mise à
jour,c’était bien celle-ci, reprendre le vélo, renouer ce fil interrompu…