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Les échos de Valclair
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11 novembre 2006

"Une vérité qui dérange"

Hier sortant du bureau par ce beau début d’après-midi d’automne, si beau, j’ai musardé un moment dans les rues de Paris pour en profiter et me suis dit un peu en écho au dernier billet de Traou : qu’il est beau ce temps sans cesse changeant de notre terre, comme c’est agréable d’en jouir dans toute sa variété…

J’ai été au cinéma ensuite et j’ai vu « Une vérité qui dérange », ce film qui suit Al Gore, l’ancien vice président américain et candidat malheureux contre Bush aux élections de 2000, dans sa campagne d’alerte au sujet du réchauffement climatique.

Pour sa plus grande part le film consiste en la simple mise en scène d’une conférence que Gore délivre infatigablement à travers les USA et dans le monde entier complétée de quelques aperçus plus intime sur l’homme Gore, sur ce qui en lui explique l’intensité de sa mobilisation sur ce terrain.

Gore apparaît là en vedette américaine, il fait son cinéma, avec mimiques, effets de suspense et effets de tribune, humour parfois un peu lourd et légèrement déplacé, c’est un peu déroutant, tout ça fait très américain, on s’attendrait presque à voir surgir des pom-pom girls sur le plateau. Cela donne aussi le sentiment de quelqu'un en campagne pour lui-même, comme s’il se positionnait aussi vis à vis d’autres échéances.

On connaît en gros ce qu’il raconte, on croit même ne le connaître que trop, (d’ailleurs j’ai un peu hésité à aller voir ce film, me disant : tout ça est déjà assez déprimant, est-ce que c’est bien la peine de m’en rajouter une couche ?). Mais on en apprend toujours un peu plus et c’est vrai que tout ça est assez effrayant. On a vraiment le sentiment d’être en présence d’une machine globale qui s’est emballée et d’une façon telle qu’on voit mal comment elle pourrait être arrêtée.

Lorsque le film se termine défile sur l’écran une série de recommandations de bonne pratiques écologiques individuelles qui semblent un peu dérisoires après tout ce qui vient d’être montré. Je ne sous-estime pas l’importance d’adopter le plus que l’on peut des comportements écologiquement responsables, je soutiens les campagnes comme celle d’un défi pour la terre visant à nous les faire adopter et j’essaie quant à moi de faire vraiment attention dans mon quotidien. Mais quand même, par rapport à l’énormité de la machine emballée, cela paraît bien disproportionné. C’est aussi une façon bien américaine de réintégrer du volontarisme, du rien n’est perdu, du ça dépend de vous, sur un sujet où l’on n’a guère de raisons d’être optimiste quand chaque jour d’autres évènements à une autre échelle, générés entre autres par les luttes acharnées des marchands pour conquérir des marchés, accroître des profits vont à contrario de tous nos efforts de petites fourmis.

Bon il vrai qu’il y a aussi des aspects positifs plus globaux. Par exemple c’est une très bonne nouvelle la pilée que vient de se prendre Bush qui en plus d’être un bigot et un belliciste irresponsable est le représentant des forces les plus hostiles à ce que soit régulé un tant soit peu l’exploitation de la planète. Sans se faire trop d’illusions la présence d’un Congrès un peu plus sensible aux menaces globales devrait avoir certains effets positifs. Comme devrait en avoir aussi chez nous la dynamique lancée par Nicolas Hulot pour que ces thématiques soient prises en compte dans les programmes des présidentiables français.

Voila qui va aller dans la catégorie "vie du monde" plus que dans la catégorie "cinéma" car c'est à ce titre que ce film est intéressant bien plus que cinématographiquement. Et si vous voulez aller voir le site du film c'est ici

Oui il faut quand même se déranger pour cette vérité. Et essayer de faire le tout, tout petit peu que l’on peut. Pour que continuent à se succéder les belles saisons changeantes…


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Commentaires
F
C'est vrai, il faut se déranger pour y aller, se laisser déranger dans nos habitudes et déranger les autres en les bousculant sur ce sujet.
P
Je ne suis pas encore allé voir le film et je ne sais pas si j'en apprendrai beaucoup plus que ce que je sais, mais je suis tout à fait d'accord avec l'absurdité dont tu parles à mélanger les économies de bout de chandelle avec les grands enjeux planétaires. Tout cela fait un peu folklorique et donne l'illusion qu'on pourrait sauver la planète en fermant son robinet lorsqu'on se lave les dents... <br /> On mélange tout et n'importe quoi : réchauffement climatique, raréfaction des ressources énergétiques fossiles, pollution des sols, ogm...
C
J'ai été voir le film cet après midi:je pense comme toi.Tout à fait américain, en campagne électorale, un peu moralisateur , une touche de vie personnelle de quoi faire un peu pleurer dans les chaumières.Finalement j'en avais marre!
N
C'est vrai que les conseils pratiques qui défilent à l'écran lors du générique de fin laissent plutôt rêveur...<br /> C'est tout juste si on ne dit pas "éteignez la lumière dans la pièce que vous quittez", "ne laissez pas couler l'eau pendant que vous vous brossez les dents", "mettez un pull"...<br /> Alors que c'est avant tout une question de volonté politique de la part des plus grands pays industrialisés, et au premier rang, les Etats-Unis. Et aussi des pays émergents en pleine croissance, comme la Chine.
Les échos de Valclair
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