Le Valclair nouveau est arrivé
Ouf,
voici vendredi après-midi, enfin ma semaine est finie, enfin un petit moment
pour moi seul, le temps de venir bidouiller mes mots, installer et tester mon
nouveau site.
Car
oui, bien avant le Beaujolais, le Valclair nouveau est arrivé…
Cela
faisait un moment que j’hésitais à passer au blog. Voilà qui est fait.
J’ai
résisté longtemps car je vois tout de même pas mal d’inconvénients à ce mode de
publication.
D’abord
il y a le déroulement anté-chronologique des blogs qui m’agace. Ce n’est pas
gênant quand je lis au jour le jour mais je déteste lorsque je viens lire
quelqu'un sur un mois entier les gymnastiques auxquelles cela m’oblige pour
suivre le fil dans le sens de la flèche du temps.
Je
suis ennuyé aussi de perdre en partie la maîtrise sur l’organisation et
l’aspect de mon site. Il y a certes des options à choisir mais qui restent
limitées. C’est pourquoi d’ailleurs j’avais envisagé de me passer d’une
plateforme préconstruite en utilisant des outils comme ceux qu’offre dotclear.
J’aimais bien en plus l’idée de participer à la communauté dotclearienne,
d’utiliser un logiciel libre et collaborationnel. Mais les quelques essais que
j’ai fait dans un petit coin de la blogosphère m’ont montré que l’usage n’en
pas si simple que ça, pour quelqu'un comme moi en tous cas dont les neurones
n’ont pas baigné depuis tout petit dans la culture informatique, j’aurais pu
apprendre sûrement mais je n’ai pas envie de consacrer du temps à ça. Tant pis
donc. Ce qui m’importe c’est d’écrire et de communiquer. Car l’un des avantages
du blog c’est bien sa facilité et sa rapidité d’utilisation. Je vais gagner du
temps parce qu’une partie des tâches que je faisais manuellement (titrages,
archivages, répartition dans des catégories) se feront automatiquement, donc si
je fais cela ce n’est pas pour passer beaucoup de temps par ailleurs à tâtonner
longuement pour maîtriser un nouveau logiciel.
Au-delà
de ces aspects techniques il y a des raisons plus profondes qui me poussent
vers le blog. Je me rends bien compte que plus j’avance plus la part de
communication qui entre dans cette écriture prend de l’importance. Au début il
s’agissait pour moi purement et simplement de prolonger sur la toile mon
journal intime tenu depuis longtemps sur papier puis sur ordinateur. J’avais
plaisir à donner mes mots en partage, de savoir qu’ils étaient lus anonymement
ici ou là mais sans conséquence. Peu à peu cependant des correspondances se
sont nouées, des relations, virtuelles d’abord et réelles depuis peu, se sont
développées. L’adoption d’un système qui permet le commentaire direct favorise
évidemment cet aspect de communication et de cela j’ai désormais très envie.
Quoique j’y voie aussi certains risques comme celui de la dispersion ou celui
de se faire entraîner sur des terrains où on n’a pas forcément envie d’aller si
l’on veut répondre à tout. Ça aussi peut devenir chronophage. Je répondrai je
crois quand je sentirai s’amorcer une vraie discussion qui m’implique, mais je
ne m’obligerai pas à répondre par principe ou pour simplement manifester une
approbation. Ce n’est peut-être pas très convivial ou amical mais tant pis,
j’admire ceux qui sont capables de le faire (encore que cela débouche parfois
sur de longues pages d’auto approbation mutuelles pas forcément passionnantes)
mais moi je ne le ferai pas. Mais sachez que même si je ne réponds pas je vous
aurai lu néanmoins avec plaisir et avec intérêt. Donc n’hésitez pas à mettre
votre grain de sel.
Je
crois aussi que le changement de forme implique un changement de fond. Ou
plutôt j’adopte une forme nouvelle parce que le fond déjà a évolué, le passage
au blog ne fera que confirmer et sans doute accentuer cette évolution. Mon
journal deviendra moins intime, plus « extime » (d’ailleurs j’aurai
préféré que la catégorie où l’inscrire chez canal s’appelle « journal
personnel » plutôt que « journal intime »). Ce n’est pas que
l’aspect intime disparaisse tout à fait, on révèle beaucoup de soi en évoquant
la façon dont on a perçu un livre ou un film, ressenti un paysage ou perçu une
scène de la vie courante. D’ailleurs j’ai gardé le terme « intime »
dans la brève présentation que je donne de ce journal sous son titre. Mais
j’éliminerai de façon plus franche ce qui dans l’intime touche au relationnel,
implique d’autres personnes. C’est dommage sans doute car peut-être y aurais-je
dit des choses qui auraient intéressé ou même pu aider certains, et sur ces
points aussi les commentaires des uns et des autres m’auraient été précieux
mais je ne peux les maintenir car je sais aussi qu’inévitablement mon anonymat
va se fissurer de plus en plus.
Cela
me paraît inévitable puisque j’élargis mes contacts, que nombre d’entre eux
passent du purement virtuel au réel, qu’il ne se limitent pas à des relations
purement individuelles mais impliquent aussi des petits groupes. Des mondes qui
sont à la frontière les uns des autres vont forcément être amenés à se
rencontrer. Et puis j’en avais assez de faire des acrobaties parfois tortueuses
pour préserver cet anonymat. Paradoxalement cela m’avait conduit, pour la seule
raison de tenter de préserver mon anonymat, à garder hors ligne certaines
entrées pourtant très « extimes » mais évoquant des mondes où je suis
connu sous ma véritable identité. Je ne ferai pas de coming out mais je ne
ferai rien non plus désormais pour tenter de me camoufler, les gens devineront,
sauront, je ferai en sorte que rien de ce que j’écris ici ne puisse porter
préjudice à autrui ou me mettre personnellement mal à l’aise. Il me semble
qu’ainsi tout cela sera plus clair, cohérent, ne m’empêchant pas par ailleurs de
livrer à mon seul ordinateur quelques pensées ou sentiments ayant vocation à
rester au secret.
Voilà
pour aujourd’hui. Et dès demain j’espère avoir le temps de faire un retour sur
Hurtebise et de mettre en ligne quelques notes prises pendant le week-end d’écriture
que j’ai passé dans les Ardennes.