Statistiques
Ecrit le 1° janvier:
Il
est midi. Il pleut à verse sur Paris, il fait très sombre, je suis sous le
velux pourtant et j’ai dû rallumer la lumière. La maison est toute calme, un
peu éteinte même, Constance après avoir rangé avec moi la maison s’est
recouchée et rendormie un moment, Taupin roupille aussi et Bilbo quant lui est
toujours chez les copains chez qui il a passé la soirée. Ce n’est pas une bien
belle entrée en matière météorologique pour 2006 ! Enfin, après la pluie
le soleil. Et hier notre soirée a été très sympa. Aujourd'hui ça va être plutôt
un jour à rester pelotonné à la maison ou au plus à se faire une petite toile
pas trop loin.
J’en
profite pour me plonger un peu dans mon journal passé puisque je fête ( ?)
aujourd'hui le troisième anniversaire de ce journal en ligne. Trois ans !
Pratique comme date, peu de chances que je manque les anniversaires puisque
j’ai justement démarré un premier janvier. C’est que je l’utilise cette
symbolique de l’année nouvelle dont parfois je me moque… Enfin plus exactement
j’ai commencé à écrire pour mettre en ligne le 1° janvier mais j’ai encore
tergiversé presque un mois avant de faire ce saut. Car ça me paraissait un saut
impressionnant cette mise en ligne. Ce qui était enterré au fond de mes
armoires ou de mon disque dur, soudain le semer aux vents imprévisibles de
l’internet, quelle révolution copernicienne, quel changement de paradigme pour
le petit diariste traditionnel que j’étais !
Et
ça l’est de fait. Ce n’est plus la même chose que je fais. Finalement j’ai très
peu changé le ton et le contenu de mes entrées, me contentant d’en laisser hors
ligne certaines qui sont trop intimes ou plutôt qui évoquent la perception que
j’ai d’autres personnes et des relations que j’entretiens avec elles.
Fondamentalement ce qui a changé c’est le sens que je donne à ce que je fais,
j’écris à peu près pareil mais dans le même mouvement j’écris pour moi et
j’écris pour d’autres, c’est maintenant intimement lié, inextricablement
imbriqué. Et finalement c’est plutôt mieux. Que ces pages soient données, même
si c’est à un petit nombre de lecteurs, même si l’intérêt en est bien modeste,
donne du sens aux heures passées à les composer, un peu plus de sens en tout
cas. Je me pose toujours par moments la question récurrente, « est-ce bien
sensé toutes ces heures passées à tiptaper sur mon ordinateur, à composer et
accumuler ces mots ? » mais finalement je me la pose plutôt moins
qu’avant alors même que je consacre plus de temps à ce journal. Il a pris une
place très grande dans ma vie, presque centrale, s’inscrivant dans mon paysage
mental bien au delà du temps que je consacre à le rédiger, par les pensées que
j’ai de lui à d’autres moments, par les gens que je lis en écho, par les
relations qu’il a induit jusque dans la vie « réelle ».
Je
me suis amusé à regarder les statistiques de ce que j’ai écrit. Word c’est
sympa pour ça, pour un esprit un peu obsessionnel comme le mien. Pouvoir
compter, répartir, comparer. Depuis
trois ans que je suis en ligne ça fait, 445 pages en police 11, 21544 lignes,
304720 mots, 1758271 signes, enfin il y en déjà quelques uns de plus... C’est un
peu vertigineux ! Quoique ça reste modeste à côté d’autres bien plus
prolixes. Que de mots, que de mots ! Et combien d’heures ? Là je n’ai
pas de statistiques…
Et
vu de plus près, année par année cela donne :
2003 :
153 entrées, 148 pages, 7000 lignes, 579000 signes
2004 :
130 entrées (dont 6 hors ligne), 138 pages, 6580 lignes, 552000 signes
2005 :
161 entrées (98 sur mon ancien site, 45 depuis trois mois que je blogue, 18
hors ligne) 146 pages, 7200 lignes, 606 000 signes)…
Et
du coup ça m’a amusé d’aller voir du côté de mon ancien journal, depuis que je
l’ai repris de façon systématique et organisée, en avril 1999.
1999 :
66 entrées, 57 pages, 2600 lignes, 197000 signes
2000 :
79 entrées, 69 pages, 3200 lignes, 260000 signes
2001 :
79 entrées, 67 pages, 3175 lignes, 256000 signes
2002 :
139 entrées, 102 pages, 5000 lignes, 432000 signes...
Donc
il n’y a pas de doute. Il y a une montée en charge progressive de ce journal,
rien d’étonnant à ce qu’il prenne une place de plus en plus grande dans mon
paysage. La fréquence des entrées augmente et notamment depuis que je suis
passé au blog il y a trois mois. Il y a plus d’entrées qui restent hors ligne.
Normal aussi, puisque j’ai commencé à interagir avec des gens rencontrés dans
la blogosphère et puisque je laisse mon anonymat se fragiliser.
Un
peu fou, non, cette façon non seulement de se regarder le nombril en écrivant
un journal mais encore d’aller regarder le nombril du nombril, de faire le
journal du journal ? Enfin, c’est moi aussi, ça…