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Les échos de Valclair
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6 juin 2007

Un marathon

Plusieurs de mes blogamis parmi les plus proches ont marathonné ces derniers jours sur une initiative d'Alain. Je n’avais absolument pas les disponibilités pour m’engager. Mais plus profondément je ne voulais pas me lancer sur un nouveau terrain d’écriture, occasion d’une dispersion supplémentaire, j’ai déjà assez de mal à « tenir » mes autres écritures (mon blog avec tout ce que je voudrais y mettre, mes ricochets). Mais j’ai regardé faire non sans un certain regret, non sans une certaine envie. Car il y avait aussi dans l’activité commune à laquelle les participants se livraient une aventure relationnelle qui aurait été dans la continuité de relations soit individuelles, soit déjà inscrites dans des rencontres de groupe que j’entretiens avec certain(e)s. Ça c’est un peu « l’appel de la blogobulle », comme un désir, comme un fantasme, de tout appréhender, de ne rien laisser échapper de ce qui s’y passe…

J’étais très frustré en tout cas de ne pouvoir aller lire ce qui avait été écrit. Une méchante demande d’identification m’empêchait d’y accéder. Mais ce matin c’était débloqué, j’ai pu donc aller aux textes, j’ai pu aller lire les marathoniens. Je ne l’ai pas fait facilement, j’étais au bureau et assez lourdement chargé en travail mais entre deux rendez-vous j’ai lu en diagonale puis imprimé une partie des textes, j’ai ramené tout ça ce soir à la maison, et paisiblement, sur ma terrasse, tout à l’heure, je les ai dégustés.

Il y a de vraiment beaux textes, souvent émotionnellement très forts. Ils sont divers non tant dans leur sujet (la part d’écriture de soi y est très dominante) que dans leur façon d’appréhender celle-ci, à travers les fulgurances du ressenti ou à travers la volonté d’exposition claire et d’explicitation par exemple. Mais au-delà du résultat on sent combien l’expérience en elle-même a été enrichissante pour les participants.

Un marathon de ce type finalement se rapproche assez d’un atelier d’écriture. Il y a ce qu’induit le rythme auquel on se soumet : on se met en condition, on « entre en écriture », on s’oblige à se concentrer et à s’abstraire en partie au moins du monde environnant pendant un temps suffisamment long. Certes on écrit seul mais porté néanmoins par le groupe des écrivants-lecteurs, des interactions peuvent se créer, susceptibles de dynamiser l’écriture. Bien sûr ce n’est pas tout à fait comme dans un atelier « présentiel », on n’est pas rivé à son ordinateur ou à son cahier, il n’y a pas la quasi « clôture » d’un lieu comme Hurtebise par exemple. N’empêche, je pense qu’on est beaucoup plus en situation de produire intensément et surtout peut-être de produire profondément, en laissant monter des parts cachées de soi, que dans l’écriture en liberté de nos blogs respectifs ou même dans des écritures sous consigne mais dans un cadre temporel plus lâche comme sur Paroles plurielles par exemple.

Avant j’étais réticent aux ateliers d’écriture. Je n’y croyais pas, pour moi en tout cas. J’avais l’impression de ne pouvoir écrire que selon mon tempo, au moment où je m’y sentais prêt, je m’imaginais incapable d’écrire sur commande. La première expérience que j’en ai eu, à Hurtebise justement, m’a prouvé le contraire. Les contraintes de consignes et de temps ne sont pas paralysantes mais déclencheuses au contraire. J’avais la même réticence vis à vis d’une expérience comme un marathon. Ce que je perçois de l’expérience des marathoniens à travers leurs textes comme à travers leurs réactions enthousiastes me prouve que comme les ateliers ils sont également fortement déclencheurs.

Bref, la prochaine fois, je crois que je tâcherai d’en être…

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Commentaires
M
oh non ! Alain !<br /> je me suis régalée à lire de nombreux textes du marathon.<br /> ce serait dommage de nous priver de ce plaisir de lecture, nous qui passons en curieux bien attentionnés !<br /> ou peut-être serait-ce un moyen de "forcer" un peu le nombre d'inscriptions ;)<br /> mais parfois on manque de temps, ou d'ambition, ou de talent et... on veut juste lire ! parce qu'on aime ça :)
A
Pour ce qui est de "l'effet intimiste" et pour pas que des gens se trouvent piégés par la réalité que le forum était ouvert à tout lecteur, une prochaine fois je proposerai peut-être un forum "fermé" (seuls les inscrits peuvent lire).<br /> Enfin... à voir...
T
Merci pour le lien, j'ai enfin pu aller lire ce marathon. Touchée. <br /> <br /> Je comprends très bien aussi tes réticences, une heure, c'est assez court pour produire un texte cohérent... et pourtant, la preuve en est donnée que c'est possible. Mais nous n'écrivons pas tous selon les mêmes processus.
V
Oui fc c'était ma crainte aussi celle de produire pour produire quitte à ce que ce soit du n'importe quoi parce qu'il faut obligatoirement poster .<br /> Sauf que rien ne dit que ce sera du n'importe quoi même si littérairement ce n'est pas assez travaillé.<br /> Ce peut-être justement des choses qui ne viennent que parce qu'elles sont poussées dans l'urgence.<br /> Donc notre réticence peut-être que c'est surtout une forme de peur à se laisser aller
V
Oui Alain, Pati sans doute j'aimerais et j'y trouverais du profit. On verra ça une prochaine fois. Pour l'instant je me coltine à mon propre jeu de contraintes, celui des ricochets, très différent mais productif lui aussi ...<br /> Euquino, oui comme je l'étais tu te sens incapable d'écrire à la demande. Mais quant à savoir si tu l'es, là tu as bien fait de mettre le point d'interrogation car précisément on ne peut pas savoir tant qu'on n'a pas essayé. Pour pouvoir après te délecter aussi de tes propres réussites qui à mon avis seraient au rendez-vous... Tu vois ce qui te reste à faire (bon je sais tu as plein d'autres chats à fouetter par les temps qui courent!)
Les échos de Valclair
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