Mes films de la semaine
Donc
je l’écris mon grain de sel « critique » sur mes films de la semaine
dernière. Á la va vite, sans vraiment creuser comme j’aime parfois le faire,
juste pour laisser trace pour moi et aussi pour dire des impressions qui
parfois justement ne collent pas avec la critique dominante.
« Lord
of war » par exemple, très encensé, franchement je n’ai pas aimé. Bien sûr
c’est correct du point de vue des idées, ça dénonce ce qu’il faut dénoncer mais
ça ne suffit pas. Les personnages m’ont paru faux, sans nuances, des
caricatures sans épaisseur. Le bien et le mal s’opposent de façon emblématique
et tellement lourde, éventuellement au sein d’un même personnage. Comment
croire une seconde à ce trafiquant isolé et solitaire, sans réseaux et sans
équipe qui va lui même négocier dans la gueule du loup, comment croire à cet
espèce de flic désincarné incarnation de la morale ? Le film n’aide pas à
comprendre la réalité du fonctionnement de ces immondes trafics et perd du coup
beaucoup de sa force de dénonciation. On dira que le film ne se veut pas
réaliste, qu’il s’agit de montrer des archétypes, certains critiques y vont même de
la « distanciation brechtienne » et tutti quanti. Bof, je n’ai vu
qu’une grosse machine américaine, tournée certes avec l’efficacité habituelle
mais dans laquelle je ne suis pas rentré vraiment et au total, malgré les
rebondissements et la rapidité de l’action, je me suis ennuyé.
Tout
l’inverse pour « Le petit lieutenant », à la sortie plus discrète. Je
pensais voir simplement un bon polar d’ambiance. C’est bien plus que cela. Il y
a certes la description pour le coup vraiment réaliste, sans complaisance mais
sans manichéisme non plus de la police judiciaire mais il y a aussi une
histoire tragique et des personnages magnifiques, auxquels on croit
profondément et vers lesquels peut aller notre émotion.
J’ai
bien aimé « Le secret de Brokeback Mountain », qui montre, la
difficulté, il faudrait plutôt dire l’impossibilité de vivre son homosexualité
dans l’Amérique de ce temps là (mais c’était pareil ailleurs et ça le reste
dans tant d’endroits) et dresse en arrière fond un juste portrait de cette
Amérique profonde. Il y a la beauté des paysages qui n’est pas qu’un décor. Ce
si bel espace de montagne et de nature est le lieu de communion et de liberté
pour les personnages, seul cadre dans lequel peut s’épanouir leur amour. Enfin
ce film est aussi tout simplement une belle histoire d’amour au long cours,
magnifiquement interprétée.
J’ai
quelques réserves sur « The ballad of Jack and Rose », j’ai bien aimé
dans l’ensemble, le thème m’intéressait, c’est sensible, bien fait, bien
interprété, les images sont parfois très belles mais… C’est curieux je n’arrive
pas trop à voir d’où proviennent mes réserves, quelquechose ne passe pas très
bien, peut-être à certains moments le personnage de Jack tout simplement, ses
relations à sa fille, dans l’ensemble ça colle et puis il y a des moments où ça
accroche, où j’ai l’impression que le film en fait un peu trop mais sans
pouvoir citer de scènes ou de faits en particulier.