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Les échos de Valclair
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29 avril 2006

La fiction ou le journal

J’ai écrit hier soir ma petite nouvelle érotique, m’étant laissé délicieusement entraîner dans le sillage du petit jeu libidino-littéraire initié par Ségolène. Je viens de la poster.

J’ai comparé mon plaisir d’écriture entre l’autre jour où j’ai laborieusement repris mes notes de voyage et hier où j’ai joué de l’imaginaire et de mots de fiction. Il n’y a pas photo. C’est évident que mon plaisir est plus grand dans la fiction. Toute la fiction naturellement, pas seulement l’érotique qui a certes ses charmes particuliers mais aussi ses lourdeurs et ses redondances.

J’ai écrit ce texte un peu jeudi soir, je l’ai terminé hier. Mais je n’ai pas eu envie de le poster tout de suite. J’ai fait un tirage papier. Je l’ai relu ce matin, je l’ai peaufiné, j’ai enlevé quelques mots, changé quelques tournures, presque rien. J’aime bien ce moment là aussi presque à l’égal de celui où l’histoire se met en place. Le temps parfois laborieux de la rédaction est passé, on sait qu’on est arrivé au bout, l’objet est là, juste on se donne encore ce petit plaisir de justement faire durer le plaisir.

Longtemps je n’ai pas écrit de fiction tout bêtement parce que je ne m’y sentais pas autorisé, je ne m’en sentais pas le talent, parce que je n’avais pas de lecteurs aussi et qu’il ne me semblait même pas concevable d’en avoir. Peut-être aurais-je dû chercher à travailler (oui, travailler, car ça ne vient pas de soi, ça ne vient pas dans l’évidence) cet aspect de mes goûts plus tôt, tenter d’en faire quelquechose, peut-être mais je ne réécrirai pas l’histoire.

Mais maintenant j’ai le sentiment que le journal parfois s’interpose, qu’il occupe des moments que je pourrais utiliser avec plus de plaisir en m’évadant dans la fiction, qu’il m’empêche de prendre le temps de me lancer. Parfois il y a cette quasi obligation morale que je me donne de rédiger telle page suite à tel livre lu, à tel film vu, à tel moment passé que je veux engranger. Ne pas s’obliger. J’ai écrit cela souvent. Mais j’ai parfois du mal à ne pas m’obliger.

Je vais sûrement essayer d’écrire un peu plus de fiction quitte à ce que ce soit au détriment du journal.

Enfin je dis ça, je ne sais pas en fait, la pulsion du journal est très forte aussi, on verra…

Et puis au fait cette petite fiction, des fois qu’on veuille la lire, voilà, c’est ici.

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Commentaires
S
Oh moi je trouve ça trés...drôle, relis mon mail tu comprendras ;-)
V
Ben non, pas du tout. Lapsus. Pourtant je l'ai relu et peaufiné ce texte! Et je n'ai pas vu ça! Marrant. ça veut dire quelquechose peut-être. Mise d'une distance entre deux personnages, celui du fantasme de sexualité multiple, celui de la relation amoureuse du couple narrateur/Clara? peut-être que ce pourrait être une interprétation.. Enfin je ne l'avais pas voulu comme ça donc je m'en vais aller corriger, revenir à Carla.
M
héhé, tu as remarqué que Carla se prénomme ensuite Clara? ha c'est fait exprès... mince.
P
Il y a pourtant suffisamment d'exemples d'écrivains qui tinrent un journal, dont la lecture (qui peut paraître plus rébarbative), n'en est pas moins intéressante, pour l'amateur de littérature ou pour le lecteur critique. Bon, je dis ça, peut-être parce que mes préférences vont justement au journal de certains écrivains, ou à leur correspondance, à des écrits plus proches de l'essai que de la fiction. J'ai le sentiment qu'on n'est pas écrivain tant qu'on n'écrit pas de roman ou de nouvelle, et pourtant, les articles? Les essais? Les écrits théoriques ou techniques? Le journal de Gide, de Julien Green, de Virginia Woolf, d'Anaïs Nin? Je suis toujours surprise quand sur le net, je lis des commentaires désabusés sur le blog (que je considère comme un journal très différent du journal intime, déjà travaillé, documenté, ayant donné lieu à de la réflexion et de la recherche), comme si, du fait que c'est écrit sur Internet, ça n'avait plus de valeur. Du blabla virtuel, en somme. Gratuit, qui n'amènerait pas grand-chose à son auteur, si ce n'est des satisfactions d'ordre narcissique. <br /> <br /> Enfin, c'est un point de vue..........
A
Pulsion / obligation ...<br /> Peut-être faut-il citer aussi un autre "couple" : Pulsion / choix.<br /> C'est sans doute un couple plus "libre"...<br /> Sinon on se retrouve dans la tyranie de la pulsion ou l'aliénation au "devoir". (moral externe, ou surmoi interne, ce dernier était plus "sournois"..).<br /> <br /> Par ailleurs, je te rejoins au niveau de "l'obligation du journal". Sur la base de cette adage de nos grands-mères : "on ne peut être partout à la fois", je choisis de moins écrire sur mon blog, au profit d'une écriture plus structurée et élaborée "hors du net".
Les échos de Valclair
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