Paris Carnet première
Hier j’ai été à mon premier
Paris Carnet. Disons mon premier vrai Paris Carnet. J’avais participé cet été à
une version pique-nique sur les pelouses du parc floral mais je ne m’étais
encore pas risqué dans l’entassement de l’espace clos d’un café (c’était du
moins ce à quoi je m’attendais, il en a été autrement).
A priori j’ai un peu de mal
avec ce genre de grands raouts. J’ai toujours peur de me sentir mal intégré, de
ne pas trouver ma place. En plus je préfère infiniment les rencontres en petits
comités ou en tête à tête où l’on peut aller plus loin et plus profond dans
l’échange. Et puis je crains l’étouffement dans les salles resserrées et
enfumées, le manque de fluidité. Mais là, de ce point de vue, c’était génial,
le temps était avec nous, il y avait option terrasse possible, j’y suis resté
toute la soirée, ça a été mon premier grignotis en terrasse de la saison et ça
j’adore, être dehors. Et puis il y avait, dansantes, les bulles de savon qui
éclataient autour de nous en donnant un petit air de fête à tout ça (diable ça
fait rudement longtemps que je n’ai pas fait éclater des bulles de savon moi…)
Et il y avait les gens aussi
naturellement, c’est pour ça qu’on vient d’abord, rencontrer les personnes qui
sont derrière les mots, en retrouver certains, en découvrir d’autres.
Et cette fois justement
était présente cette chère Samantdi de passage à Paris, nos amis toulousains
sont encore en vacance. Elément puissant de motivation pour me conduire ici,
propre à balayer mes résistances, je ne pouvais pas manquer ça. Je l’ai
retrouvé avec grand plaisir, toujours aussi tonique et enthousiaste. J’ai pu
faire aussi la connaissance de Traou, conforme à l’image que j’avais d’elle à
travers ses mots, je la perçois, comment dire, de « bon aloi » au
sens premier du terme, nette, claire, quelqu’un avec qui on se sent d’emblée en
confiance, j’ai parlé avec elle notamment d’écriture et d’ateliers, j’ai envie
de la connaître mieux. J’ai eu le plaisir de discuter un peu plus longuement
qu’au pique-nique avec Tarquine très attachante, d’évoquer avec Mélodye notre
connaissance commune Pralinette et un certain week-end berrichon auquel je
n’avais pas participé mais dont j’avais suivi les comptes rendus en ligne (à
l’époque j’en étais à mes premiers contacts en tête à tête dans ce monde,
l’idée de rassemblement plus large me paraissait alors totalement artificielle
et incongrue). J’ai parlé avec G, vouvoyeur acharné, à l’écriture
vivement recommandée par d’aucune mais dont le site pour le moment est en
sommeil (que dis-je : tout va vite : je viens de voir qu’il a posté
une entrée sur l’aventure dans son blog msc). J’ai pu avoir quelques échanges
trop brefs avec d’autres déjà connus comme Kozlika, Vroumette ou encore Anne,
toute épanouie autour de son bébé qui manifestement s’apprête à débarquer d’ici
peu. J’ai croisé aussi mais sans avoir vraiment le temps d’échanger avec lui le
trop fameux Garfieldd (trop fameux, parce qu’il se serait bien passé des causes
de cette célébrité là !) et puis des tas d’autres aussi dont j’ai
grappillé des mots au passage, des noms de sites et des envies d’y aller voir.
Et c’est là que le bat
blesse d’ailleurs. Dans toute cette richesse humaine, dans cette accumulation
de mots, d’images, de pensées, de rêves, d’expériences, il y en a beaucoup que
l’on aurait la curiosité d’aller voir puis pour certains le plaisir de suivre.
Il y a tous ces jeux avec les mots auxquels on aimerait avoir le temps de
s’amuser. Et tout cela s’ajouterait alors à mes autres cercles, celui de Coumarine
et de mes amis belges, celui de Ségolène et Tristana, à mes « grands
anciens » que je lis plus ou moins régulièrement depuis des années,
certains qui sont des étoiles solitaires comme Eva volontairement éloignée de
tout cercle et d’autres qui continuent à donner des mots forts et riches mais à
l’abri de leurs mots de passe. Risque alors de l’overdose, du zapping qui
laisse frustré. N’en jetez plus ! Mais si, si, jetez-en encore… Tension
toujours renouvelée entre cette volonté de tout découvrir, de tout embrasser,
de tout s’approprier de la richesse infinie du monde, des livres, des paysages
et des personnes et la nécessité de la centration sur l’essentiel, de
l’allégement de tout ce qui envahit, de l’épure à laquelle on voudrait tendre…
Mais tout paradoxe mis à
part reste que je suis revenu de cette soirée plutôt bien, plutôt content,
plutôt requinqué après des journées où le malaise avait été très présent. C’est
cela qui compte non…