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Les échos de Valclair
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8 mai 2006

Fin de wek-end

Le week-end s’achève. Ça me va ces week-end de trois jours! J’ai le temps de me retourner. Au fond je me verrais bien travailler à mi-temps, dommage que dans mon poste ça ne soit pas possible.

Il a été assez richement utilisé, tonalité dominante nettement positive même si j’ai connu aussi quelques moments brefs de déprime, ça me saisit parfois dans l’intervalle des moments heureux, c’est comme une vague qui passe, assez violente, vite dissipée mais qui laisse trace et goût d’amertume sur tout le reste. Je me dis que je suis un peu cyclothymique. Ce n’est pas ça exactement, c’est plutôt qu’au fond de moi tout est loin d’être clair, je le sais et parfois ça remonte comme un boomerang.

On s’est fait un week-end home cinéma. C’est pas mon truc habituellement, pour moi le cinéma c’est en salle, devant un grand écran, c’est une sortie. Mais là nos gars étaient là, assez disponibles, ayant envie de voir avec nous certains grands films, un tel partage ça ne se refuse pas, j’ai revu avec eux qui les découvraient des films que j’avais vu moi à leur sortie. Et je les ai revus avec un grand plaisir, ce sont des chefs d’œuvre, ils ont tenu au temps.

On a vu 1900 de Bertolucci, on s’est avalé l’ensemble à la suite, démarré en début de soirée et jusqu’au cœur de la nuit. C’est magnifique. C’est porté par une sorte de lyrisme social qui n’est plus trop de saison mais dans lequel il n’est pas désagréable de se laisser replonger. Il y a quelques faiblesses et longueurs (les personnages féminins passent moins bien, notamment dans les scènes intimistes) mais les moments d’effervescence collective sont d’une très grande puissance. Et puis c’est esthétiquement de toute beauté, les lumières de la plaine du Pô, le jeu des couleurs, les véritables chorégraphies par lesquels les personnages s’inscrivent dans l’image, chaque plan est un tableau dans lequel rien n’est laissé au hasard. Il me semble que je suis de plus en plus sensible à la beauté formelle des films (quand cette beauté fait sens naturellement, pas s’il s’agit de chromos qui sont seulement là pour faire joli), dans ce film on est servi.

Et puis on a vu Orange mécanique. Quelle force là aussi. Je tiens Kubrick pour l’un des tous premiers cinéastes qui soit, revoir ce film là me l’a confirmé. Dans la thématique on est à l’opposé presque total de 1900, pas de mouvement collectif ici porté vers l’avenir, un pessimisme foncier (c’est frappant il n’y a, pas une scène porteuse d’espoir, pas un personnage porteur d’une quelconque positivé, pas un). La tension est absolument permanente, il n’y a pas un moment de répit, pas un moment échappatoire, les répits ne sont que l’attente toute chargée d’angoisse des violences à venir. Sur le fond il est assez terrible de constater que dans la réalité d’aujourd'hui bien des traits semblent donner raison aux anticipations de Kubrick : la perte de tout repère et valeurs collectives dans certains secteurs de la société, la bunkerisation de celle-ci, les réponses répressives avec la tentation d’utiliser des « thérapies » comportementalistes pour venir à bout des déviances sociales. Tout ça est porté par des acteurs excellents aux visages expressionnistes et grimaçants, s’exprimant dans une étrange novlangue mêlant l’anglais et le russe, adossé sur l’énergie impérieuse de Ludwig Van et de la 9°symphonie.

A part ça une belle balade en vélo dans le bois de Vincennes (besoin de plus en plus de l’herbe, du vert, impérieuse envie de campagne, je voudrais pouvoir sortir de chez moi et débarquer dans la nature parce que là il faut y aller, on se bouffe de la pollution sur tout le chemin, la rue de Tolbiac est l’un des pires itinéraires pour cycliste), l’invitation de ma sœur à déjeuner ce midi pour fêter son cinquantenaire, (gulp, cinquante ans déjà, et c’est ma cadette !), la lecture de "Villa Amalia" de Quignard, quelques plaisirs de mots en allant jouer sur la dernière consigne de Coumarine dans Paroles plurielles

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Commentaires
V
Oui j'ai vu à peu près tout ça.<br /> Et Visconti en effet très, très haut dans mon panthéon, tout particulièrement "le guépard" et "mort à Venise"
P
Je n'ai vu que le premier épisode. Assez terrible. J'avais 18 ans, et je me souviens de scènes dures. J'avais vu également "Le conformiste" (déjà avec Dominique Sanda). Un "Little Buddha" est vraiment à l'opposé de ses premiers films (je n'ai pas vu "un thé au Sahara), si terribles. Beaucoup plus zen, paisible, mystique. Quant à Orange Mécanique, évidemment, Stanley Kubrick... Quel cinéaste (si tu as l'occasion de voir "les chemins de la gloire" - "paths of glory" - quant à Malcom Mac Dowell, quel acteur ! (Laid, effrayant), il a joué aussi dans un film anglais assez terrible, peut-être de la même époque : If (ou une histoire de révolte étudiante). Durant les années 70, il y a tout de même du du très grand cinéma, Zeffirelli, Vittorio de Sica, Kubrick, Milosz Forman... "Coming home" aussi, de Hal Ashby; "Julia" de Fred Zinneman; et Visconti (si on aime). Et j'en oublie sûrement ! Comme les films intimistes d'une Yannick Bellon par exemple.
S
Moi aussi Valclair je suis drôlement fleimarde...mais je te promets que je vais me rattraper ;-)<br /> Parce que cette entrée c'est beaucoup de toi jeté là...
Les échos de Valclair
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